Sapphire Eyes (Terminé)

Chapitre 6

Avant d'aller travailler le lendemain, je descends vérifier mon courrier. Je sursaute en entendant un homme m'appeler tandis que j'ouvre ma boîte aux lettres.

— Mademoiselle Rousseau ?

Je me détourne pour découvrir un coursier qui tient un immense bouquet de lys rose. Les yeux écarquillés, je bafouille :

— Oui, c'est moi.

Il me tend le bouquet et je signe le reçu. Je lui donne un pourboire puis remonte rapidement à mon appartement pour déposer les fleurs avant de partir. Au moment où je les mets dans l'eau, je découvre un petit mot. Sans que je n'ai besoin de le lire, je sais de qui viennent ces fleurs.

Gareth.

Ça ne peut qu'être lui. J'espère que ce n'est pas une tentative pour m'amadouer pour me faire changer d'avis. J'ouvre la petite enveloppe et en sors un morceau de papier avec inscrit dessus :

Goldie,

On dit que la nuit porte conseil. Est-ce vrai ? Que ce soit oui ou non, j'aimerais connaître ta réponse.

Passe une bonne journée,

Gx.

Mes craintes se sont réalisées, c'était bel et bien une tentative de me faire revenir sur ma décision. À vrai dire, la réponse que je lui avais donnée hier était plus pour me débarrasser de la question qu'autre chose. Prenons deux minutes pour réellement peser le pour et le contre :

Pour : il est beau, charmant, je suis attirée par lui et baiser me ferait sans doute le plus grand bien.

Contre : je suis grosse et moche, les hommes sont des connards qui ne pensent qu'à leur queue, il va coucher avec moi et me jeter, lui et les conséquences de notre relation passée me tourmentent encore, Gareth mérite bien mieux que moi, c'est mon boss et il va falloir réussir à garder secret notre aventure au bureau.

Il n'y a pas besoin de faire les comptes, le contre l'emporte mais en même temps... J'en ai envie... Mais il ne faut pas, ce n'est pas bien, c'est mon patron. Arghhh !

J'abandonne mes réflexions et pars pour le boulot. Bien sûr, il s'est mis à pleuvoir entre-temps, alors je remonte prendre un parapluie et vais au pas de course au métro que, bien sûr, je loupe. Pour continuer dans la malchance, la rame était encore plus remplie que d'habitude. Au moment où je parviens enfin au building, je passe les portes tambour et percute quelqu'un.

— Excusez-moi ! lancé-je en me décalant pour aller vers l'ascenseur.

Je remarque l'identité de la personne que j'ai bousculée lorsque les mots franchissent mes lèvres. Gareth. Magnifique dans son costume sombre à fines rayures argentées, il me détaille du regard de ses prunelles azur. Ses yeux... les plus beaux que je n'ai jamais vus. Si beaux qu'ils pourraient presque me convaincre d'accepter sa proposition tout à fait indécente car c'est tout de même mon patron. Mais je ne peux pas. Mais d'un autre côté, il veut de moi, ce qui n'est pas rien.

N'oublie pas ce qu'il s'est passé ! N'oublie pas ce que sont les hommes à tes yeux ! me susurre une voix pleine de venin. J'accepte ? Je refuse ? Dur choix. Même si j'hésite, je sais pertinemment que j'ai déjà choisi, au plus profond de moi et tant pis pour les conséquences.

Je me ressaisis et commence à m'en aller pour ne pas être plus en retard que je ne le suis déjà mais il me retient :

— Bonjour, Goldie, dit-il de sa voix grave avec son accent à se damner.