Chapitre 4

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Je veux coucher avec toi.

Il veut coucher avec moi.

Je peine à croire qu'un homme aussi beau que lui s'intéresse à moi, alors qu'il pourrait avoir n'importe qui, n'importe quel mannequin ou actrice bien mieux faite que moi, mais non. Je n'ai pas tout ce que les hommes recherchent, mes jambes ne sont ni interminables ni bronzées et pour le ventre plat on repassera.

— Qu'est-ce qui vous fait penser que j'en ai aussi envie ? demandé-je.

Une espèce de sourire arrogant est plaqué sur ses lèvres divines.

— Ça se voit comme le nez au milieu de la figure ! s'exclame-t-il.

Bon d'accord, un point pour lui.

— Ok. Si vous voulez. Mais pourquoi êtes-vous si sûr que je vais... hum...

Mon cerveau tourne à cent à l'heure pour essayer de trouver le mot anglais.

— ... me précipiter dans votre lit ?

— Je le sais c'est tout.

Argh ! Son ton suffisant m'agace au plus haut point. Oui, j'ai envie de coucher avec lui, je ne vais pas le nier. Néanmoins, ça n'empêche pas que je ne tiens pas à être un visage sans nom parmi des dizaines d'autres. De plus, je sens que ce sera un peu gênant de le croiser après dans les couloirs du bureau. Et n'oublions pas que l'autree ordure m'a un peu traumatisée des rapports sexuels...

Les pensées fusent à toute vitesse dans mon esprit, pesant le pour et le contre à propos de coucher avec mon patron, mais celles-ci sont interrompues par une main chaude qui se pose su rma taille puis remonte et s'approche dangereusement de ma poitrine. Je réagis au quart de tour, ce moment m'en a rappelé pleins de similaires, des caresses pour m'attendrir et me faire changer d'avis.

— Allez, tout doux, ma jolie. T'sais que j'vais pas t'faire de mal. Détends-toi, voilà... T'es tellement bandante quand t'es docile et que tu t'laisses faire...

Je frissonne en entendant cette voix résonner dans mon esprit.

— De quel droit me touchez-vous ? m'exclamé-je en me ressaisissant tout d'un coup.

J'empoigne son poignet et l'écarte vivement de mon corps avant d'aller me réfugier de l'autre côté de cette cabine qui me semble minuscule avec des sueurs froides et le cœur battant la chamade. J'arrive presque à sentir ses mains sur moi tandis que j'essaie de me calmer.

— Faîtes redémarrer cet...

Je marmonne un juron, ayant le mot anglais sur le bout de la langue. Quelques secondes passent mais j'ai l'impression qu'elles durent des heures jusqu'à... Ça y est ! Je l'ai !

— Faîtes redémarrer ce putain d'ascenseur, ordonné-je en haletant. Tout de suite.

Il s'exécute sans un mot et, à peine les portes sont ouvertes sur le grand hall du rez-de-chaussée, je me dirige vers la sortie le plus rapidement possible avec mes hauts talons. Gareth est descendu avec moi de la cabine et marche à ma hauteur. J'aperçois la pluie dehors et me sermonne mentalement car nous sommes en Angleterre et que je ne devrais pas sortir sans parapluie.

Lorsque nous arrivons aux portes tambour, il passe devant moi et au moment où je sors, il nous abrite sous un parapluie sans que je ne sache d'où il l'a sorti. La pluie torrentielle m'aurait inondée si monsieur Roberts n'avait pas été là, mais d'une certaine manière, ce n'est que repousser l'inévitable puisqu'il va bien falloir que j'aille prendre le métro à pied.

— Je suis désolé. Je n'aurais pas dû faire ça, s'excuse-t-il, l'air penaud.

Il pose délicatement ses mains sur mes épaules, dégage une mèche de cheveux de mon visage pour la caler derrière mon oreille. À ce contact, c'est comme si le temps s'était figé, un peu comme vendredi soir juste avant notre "baiser". Étrangement, je ne le repousse pas, je ne suis pas écœurée par la sensation de ses paumes chaudes sur mes épaules. écœurée

Sapphire Eyes (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant