Chapitre 24

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Je referme la porte de chez moi, encore toute chose du baiser. Je me retrouve face à face avec ma mère qui me scrute attendant des réponses, mon père qui a l'air d'avoir envie de sortir un fusil et de poursuivre Gareth et ma grand-mère l'air dégoûté.

— C'était qui ? demandent-ils tous en cœur.

Alors là, comment répondre ? Petit ami ? Non. Collègue ? Non. Ami ? Non plus. Plan cul ? Peut-être. Mais pas vraiment.

— C'était Gareth.

C'est la meilleure réponse que je peux leur fournir et la plus véridique.

— Vous voulez que je vous fasse visiter ? proposé-je en priant qu'ils remettront l'interrogatoire à plus tard même si je suis certaine de ne pas y échapper.

Ils acquiescent et nous entrons dans le couloir aux murs crème. Je sens que cette visite va être bien différente et beaucoup moins amusante qu'avec Gareth. Aucun ne fera de réflexion sur la grande cabine de douche ou l'immense miroir qui recouvre toute la largeur d'un mur. Je leur montre la salle de bain, puis les toilettes et enfin la chambre que mes parents vont occuper. Ils ont l'air plutôt contents car elle est spacieuse et lumineuse.

J'ouvre la porte de ma chambre en annonçant :

— Voici ma chambre. Je te la laisse, ajouté-je à l'attention de ma grand-mère.

Ils acquiescent sans un mot sur le lit défait et nous retournons au salon. Je leur demande s'ils sont fatigués mais apparemment non, la soirée risque d'être longue. Ils répondent à toutes mes questions par monosyllabes, tant ils sont enchantés de me voir mais surtout de n'avoir rien à reprocher à mon appartement. Je leur dis de se mettre à leur aise tandis que je vais changer les draps de ma chambre, hélas accompagnée par ma mère.

Il y a deux oreillers et lorsque je retire la taie d'un, je suis frappée par son odeur : musc et épices. Il sent Gareth. Cela me rend un peu triste car il n'est pas là mais je dois faire avec.

— Où va-t-on dîner ce soir ? demande ma génitrice.

— Je ne sais pas. J'avais prévu de dîner ici au cas où vous seriez fatigués par le voyage.

Elle hoche la tête comme toute réponse, visiblement déçue de ne pas sortir ce soir pour s'exhiber auprès des anglais. Je parie qu'elle a apporté ses plus belles et plus chères tenues pour en mettre plein la vue des britanniques. Il n'y a qu'à voir le costume sur mesure de mon père, les bijoux de ma grand-mère et la robe de créateur de ma mère pour s'assurer qu'ils sont venus pour faire un défilé et un étalage de leur argent, voulant être sûr que chaque personne qu'ils croiseront sache qu'ils sont riches.

Je ne sais pas par quel miracle je ne suis pas comme eux, je n'aime pas m'habiller en montrant ostensiblement mes moyens financiers et je ne parade pas tout le temps. Ce miracle a sûrement un nom et ce doit être Lisa. C'est grâce à elle, qui même avec des parents aisés est humble, que je ne suis pas une gosse de riche capricieuse.

C'est en enlevant le drap que l'odeur de Gareth vient me chatouiller le plus les narines. Il est venu hier soir après le boulot mais je l'ai mis à la porte à vingt-deux heures sinon ç'aurait été nuit blanche assurée comme le jour de son anniversaire. Une fois le lit prêt, je pose dans la salle de bain les draps sales et retourne au salon.

Je leur sers chacun un verre de vin que je leur apporte au salon. En retournant à la cuisine, je décide de commencer à préparer le dîner, une salade d'endives. Dès que je sors la planche et le couteau pour découper les ingrédients, le souvenir de Gareth en train de couper des carottes dans sa cuisine pour la première fois me fait sourire. N'ayant jamais cuisiné, j'ai beaucoup ri en le voyant faire. Quoique un peu trop bavard, il est plutôt bon élève et apprend vite.

Sapphire Eyes (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant