Chapitre 68

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Nous sommes rentrés en Angleterre quelques jours après le dîner avec mon père et nous avons repris notre routine. Je vais travailler à l'atelier de la nouvelle maison quelques jours par semaine quand Gareth va au bureau. Les jours où il télétravaille, je reste également à la maison, je gère le côté administratif de mon affaire en épluchant des CV pour trouver un comptable et quelqu'un pour me conseiller car je n'y connais rien en gestion d'entreprise.

Aujourd'hui, je suis à l'atelier et suis en train de travailler sur mon projet secret. Entre nous, je peux vous le dire, il s'agit de ma robe de mariée car je compte bien épouser mon Golden Boy l'an prochain. Mais, chut. J'ai déjà fait des croquis, le patron, une toile et je suis en train de découper du tulle, tellement de tulle que j'ai l'impression que je n'en verrais jamais la fin. Gareth n'en sait rien et il va en rester ainsi encore un moment.

En plus de ma robe de mariée, je commence à préparer celles des demoiselles d'honneur et le smoking du marié. Tout cela est très long mais je n'ai pas grand chose d'autre à faire. Une bonne partie de la robe sera brodée alors je fais bien de m'y mettre maintenant.

Je travaille une grande partie de la journée et Gareth passe me récupérer vers dix-sept heures trente après le boulot. Avant qu'il arrive, j'ai tout rangé et caché les mètres de tulle blanc et autres indices sur ce que je prépare.

Nous rentrons en nous racontant nos journées respectives puis dînons avant d'aller se doucher. Gareth y va le premier tandis que je retire l'abomination qui me sert de vernis à ongles. Quand il sort de la cabine, dégoulinant, une serviette lui ceignant les hanches et les cheveux gouttant sur ses larges épaules, j'ai une idée.

- Tu ne penses pas qu'il faudrait te couper les cheveux ?

- Si, ça commence à me faire chier de les avoir à longueur de journée dans les yeux.

C'est vrai qu'ils sont plutôt longs et indisciplinés.

Je fouille dans un tiroir et en ressort une paire de ciseaux.

- Assieds toi sur le rebord de la baignoire.

- Tu veux me le faire ? demande-t-il.

Je hoche la tête.

- S'il te plaît ?

- Si jamais tu rates ma coupe, je te tiendrai comme responsable.

- Je prends le risque, dis-je.

Je récupère son peigne avant de m'approcher de lui.

- Tu veux que je coupe juste les pointes ou que je fasse quelque chose d'autre ?

- Raccourcis juste, ça ira, Goldie.

J'acquiesce.

- Je peux tester quelque chose avant de couper ? je demande.

Il hoche la tête.

- Rien de trop excentrique, Goldie, me prévient-il.

- Mais oui, t'inquiète.

Je peigne ses cheveux en arrière et puisqu'ils sont mouillés, ils tiennent. Je vais chercher le miroir posé sur le comptoir à côté du lavabo et lui tends.

- Ça te plaît ? Imagine juste que c'est un peu plus court.

En arrière comme ça, les mèches les plus longues atteignent presque ses épaules.

- Ouais.

- Par contre quand tes cheveux seront secs, pour que ça tienne, il faudra que tu mettes un peu de gel.

Il hausse un sourcil, dubitatif.

- Je veux pas ressembler à un connard gominé.

Je ris.

Sapphire Eyes (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant