Chapitre 68

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Après une journée de trajet, Gareth gare la voiture devant une bâtisse de trois étages d'où sort mon père qui descend les marches du perron pour nous accueillir. Mon Golden Boy sort de la voiture, la contourne et m'ouvre ma portière puis m'aide à sortir, ce qui n'est pas chose aisée avec un ventre de femme enceinte de sept mois et un siège qui est presque par terre.

— La prochaine fois, on devrait prendre une voiture encore plus basse, râlé-je en me relevant tant bien que mal avec l'aide de Gareth.

Il lève les yeux au ciel avant de serrer la main de mon père. Durant ce dernier mois, ils ont appris à se connaître et semblent même beaucoup s'apprécier. Mon père me serre dans ses bras comme il peut et m'embrasse sur la joue en disant :

— Alors comment va mon petit-fils ?

— Bien, je réponds en me caressant le ventre. Il aime donner des coups de pied.

— C'est vrai que ces temps-ci, il remue pas mal, ajoute Gareth.

Lui et mon père sortent nos sacs de voyage du coffre et nous nous dirigeons vers la porte d'entrée.

— Vous avez fait un bon voyage ? demande mon père en ouvrant la porte.

— Un peu long mais ça va.

C'est un euphémisme.

Nous pénétrons dans un immense hall duquel part un grand escalier qui se sépare en deux en dessous d'un lustre. Nous montons au premier puis traversons un couloir puis suivons mon père à l'intérieur d'une chambre magnifique. Spacieuse, avec lit king size à baldaquin et balcon qui donne sur le parc de la propriété, elle a l'air parfaite. Elle est en plus équipée d'une salle de bain privée.

— Alexandre et Quentin sont arrivés, ils sont dans la salle télé, dit mon père en parlant de mes frères – je n'aurais jamais pensé dire cela un jour.

Je hoche la tête alors que mon père sort.

Je me tourne vers Gareth qui me couve d'un regard plein d'amour.

— Tu veux que je vienne avec toi ? demande-t-il.

Je secoue la tête. Comme pour mon père, je pense que c'est quelque chose qu'il faut que je fasse seule. Ils auront tout le temps pour rencontrer l'homme de ma vie ce week-end.

Il ouvre ses bras et me fait signe de venir. Je me blottis contre lui et je sens le stress me quitter instantanément. Puisqu'il n'y a pas de guide pour savoir comment se comporter quand on rencontre son père biologique plus de vingt ans après, il n'y en a pas non plus qui traite des demi-frères ou demi-sœurs. Je me dégage de son étreinte et prends mon courage à deux mains avant de sortir.

La porte de la salle télé est entrouverte alors je frappe un petit coup avant d'entrer timidement. La pièce est immense avec un écran plat, des canapés et poufs autour d'une table basse, un billard et un minibar. Deux jeunes hommes, Alexandre et Quentin, sont affalés sur l'un des canapés et jouent à un jeu vidéo mais s'interrompent dès qu'ils me voient entrer et se lèvent.

Ils sont tous les deux blonds avec des yeux verts, aussi grands et aussi bien bâtis que Gareth je pense. Alexandre, l'aîné, dépasse son frère de quelques centimètres et est rasé de près. Quentin a les cheveux longs rassemblés en chignon avec une undercut et une légère barbe assombrit sa mâchoire carrée.

— Salut, dis-je timidement en m'approchant.

— Salut, répondent-ils en même temps.

Tout d'un coup des bras me serrent contre un torse musclé.

— J'ai toujours voulu avoir une sœur ! s'exclame l'un des garçons.

— Bouge mec, dit-il l'autre en essayant de me dégager de l'étreinte de son frère.

Sapphire Eyes (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant