Chapitre 53

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L'après-midi est bien entamée lorsque nous arrivons dans le studio que nous avons loué après un vol de près de deux heures. L'endroit est petit mais chaleureux et accueillant, composé d'une pièce à vivre qui sert de chambre, d'une cuisine ouverte et d'une minuscule salle de bain. En gros, tout ce dont nous avons besoin pour ces vacances. La décoration est typiquement alpine. Le séjour est équipé d'un placard dans lequel je trouve des jeux de société et des couvertures.

Une fois nos bagages déballés, nous allons faire les courses dans un petit supermarché et je découvre que c'est la première fois que Gareth s'essaie à cette activité.

— Tu prends le chariot et moi la liste, dis-je en entrant dans le magasin.

— Et pourquoi ça ? demande-t-il, amusé avec un petit sourire.

— Parce que je l'ai décidé, répliqué-je.

— Dans ce cas, tes désirs sont des ordres, Goldie.

Nous achetons des provisions pour les deux semaines à venir et retournons nous mettre au chaud. En rangeant ce que nous avons acheté dans les placards de la cuisine, je trouve quelques paquets de pâtes, du café, du thé, des épices, de la confiture et d'autres aliments qui ne périment pas.

— Pour le dîner, je fais quelque chose que tu n'as jamais dû manger, alors interdiction de venir voir !

— Je peux te demander ce que c'est depuis le canapé ?

— Non ! je m'exclamé-je.

Il rit doucement avant de répondre :

— Si tu le prends comme ça, dit-il et je l'imagine très bien lever les yeux au ciel comme moi je le ferais.

Je l'entends allumer la télé alors que je commence à préparer même si c'est très rapide. Je mets la table pendant que ça cuit en observant Gareth, affalé sur le canapé, les pieds sur la table basse qui a l'air absorbé par un match de rugby.

J'apporte la casserole sur la table en disant :

— À table !

Il éteint la télé et s'assoit en regardant avec curiosité la casserole dont aucune odeur ne s'échappe, ne pouvant lui révéler son contenu, ou du moins lui donner un quelconque indice.

Je retire le couvercle et plonge la louche dedans en déclarant :

— Ne t'attends pas à un truc digne d'un restau cinq étoiles. On mangeait ça avec Lisa parfois le soir quand on n'avait pas envie de cuisiner.

Je nous sers puis repose le couvercle sur la casserole.

— C'est de la soupe de pâtes alphabet, tu verras, c'est trop bon, dis-je.

Il plonge sa cuillère dans son bol et la met dans sa bouche. Il avale puis déclare :

— C'est tellement bon. Pourquoi je n'y ai pas goûté plus tôt ?

Je ris et nous entamons notre dîner avec entrain.

— Comment fais-tu ça ? demande-t-il en se resservant.

— C'est très simple : il faut faire cuire les pâtes puis ajouter un peu de lait et de beurre.

Quand il a fini son deuxième bol de soupe, je demande :

— Tu as assez mangé ?

— Oui, je crois que c'était le meilleur repas de ma vie. Du moins l'un des meilleurs, se corrige-t-il. Mais maintenant, c'est l'heure du dessert.

Son sourire salace m'apprend que c'est moi le dessert.

Après avoir fait plusieurs fois l'amour, cet homme semble insatiable, et une douche rapide nous nous emmitouflons sous les couvertures puis sombrons dans le pays des rêves.

Sapphire Eyes (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant