Chapitre 47

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Mes pieds sont gelés comme le reste de mon corps et me font souffrir à force de courir mais maintenant je n'ai plus la force de continuer à fuir. À fuir mes démons, fuir mon passé et fuir... tout. J'aperçois un banc à quelques mètres et réussis à l'atteindre tant bien que mal. Je me laisse tomber dessus et commence à sangloter.

Je pleure pendant un moment – cinq minutes ? une heure ? plus ? – quand j'entends la voix de Gareth.

— Goldie ! Où es-tu ?

Mon Golden Boy. Mon amour. Mon ange.

— Ici, ai-je voulu crier mais seulement un murmure est sorti de mes lèvres.

Mais je ne sais par quel miracle, il semblerait qu'il m'ait entendue car je le vois s'approcher à grands pas de moi puis me prendre dans ses bras. Il ne dit rien et moi non plus. Il se contente de me serrer contre lui en me caressant les cheveux pendant que les larmes continuent de couler sur mes joues et sur sa chemise maintenant.

— On peut rentrer ? demandé-je, d'une petite voix après un moment, blottie contre Gareth.

— Tout ce que tu veux, Goldie, répond-il en me soulevant dans ses bras pour me porter jusqu'à la maison.

Il n'a pas fait deux pas qu'il s'arrête, tourne les talons et marche en direction l'arrière de la bâtisse.

— On ne peut pas passer par le hall, précise-t-il quand je lui lance un regard interrogateur.

Je hoche la tête et essaie de me dégager de son étreinte car je veux marcher mais il me maintient fermement contre lui en disant :

— Aurais-tu oublié que tu es pieds nus ?

— Tu es sûr que je ne suis pas trop lourde, il ne faudrait pas que tu te fasses mal au dos...

— Ça va aller, mon amour, me coupe-t-il.

Nous entrons par l'entrée de derrière puis il me pose pour que nous puissions monter les escaliers de service. Une fois dans notre chambre, je me laisse tomber sur le lit, m'attendant à ressentir un immense réconfort, de me sentir en sécurité loin de Smith et tous les autres mais je ne ressens que cette peur que l'un d'eux ne débarque et...

— Peut-on passer la nuit ailleurs ?

J'ai posé la question avant même d'y avoir vraiment réfléchi et je le regrette maintenant.

— On peut même rentrer à Londres, si tu veux.

Sa réponse me prouve qu'il semble comprendre le mal-être que j'éprouve après cette soirée et je lui en suis reconnaissante.

Je hausse les épaules.

— Je ne sais pas, je suis fatiguée, je veux juste dormir, mais pas là.

— Pas de problème. J'envoie un texto à mon frère et on y va.

Un quart d'heure plus tard, nous voilà dans la voiture en direction de York. Je somnole durant tout le trajet si bien que je ne sais pas trop si ça a pris longtemps. Un voiturier m'ouvre la porte de la voiture et je descends devant un bâtiment majestueux. Gareth me prend la main et nous entrons.

L'intérieur est encore plus beau que l'extérieur. Un grand hall en marbre avec un lustre où sont accrochées des centaines de bougies. Un sapin de Noël gigantesque trône entre les deux escaliers, décoré dans les tons rouge et doré. J'en reste bouche bée.

— C'est magnifique, dis-je.

Au comptoir d'accueil, Gareth demande une chambre et la réceptionniste lui donne deux cartes magnétiques. Après un rapide trajet en ascenseur, nous parcourons un couloir où nos pas sont étouffés par un épais tapis persan puis entrons dans notre chambre. Plutôt suite, d'ailleurs.

Sapphire Eyes (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant