Chapitre 65

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Le lendemain, après le petit-déjeuner, nous décidons de passer le coup de fil à la famille de Gareth qui déterminera pas mal de choses. Installés confortablement sur le canapé, lovés l'un contre l'autre, mon Golden Boy compose le numéro. Susan décroche assez rapidement.

— Gareth ? Je ne m'attendais pas à un coup de fil de ta part, dit-elle sans prendre la peine de le saluer.

— Bonjour. Je vais bien merci et toi ? répond-il, ironique.

Elle soupire et je suis sûre qu'elle lève les yeux au ciel.

— Bonjour. Tu es content ?

Gareth marmonne un "Oui" pour ne pas passer des heures là dessus.

— Je t'appelais pour savoir où vous en étiez de votre déménagement.

— Et bien figure-toi que nous partons le mois prochain. Satisfait de jeter ta mère à la rue ?

Il lève les yeux au ciel.

— Te jeter à la rue ? Estime-toi heureuse que je t'ai accordé un délai pour partir.

Elle soupire.

— Je suis sûre que c'est la garce que tu as fait venir pour Noël qui t'a mis ce genre d'idée dans la tête.

Je me fige et sens mon estomac se nouer, sentant un mauvais présage. Mais je ne dis rien, Susan ne doit pas apprendre que j'écoute toute leur conversation grâce au haut parleur.

— Ose encore une fois insulter ma fiancée de garce et...

— Tu préfères pute?

— C'en est assez ! Explique-moi clairement ce que Louise t'a fait.

Susan pousse un autre soupir.

— Elle est en train de te dépouiller de ton argent. Fais gaffe, elle serait capable de te faire un gosse pour te garder.

C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

Je n'entends pas la suite de la conversation car j'éclate en sanglots. Je me roule en boule sur le canapé pendant que Gareth hurle au téléphone des propos que je ne saisis pas.

Quelques minutes plus tard, je le sens s'approcher et me soulever dans ses bras. Il va s'asseoir dans un fauteuil en me prenant sur ses genoux.

— On a eu notre réponse. Jamais je ne laisserai des personnes comme ça approcher notre enfant, dit Gareth.

Cela me rassure un peu et j'essuie mes joues du revers de ma main.

— Il en est hors de question.

Je reste un moment dans ses bras à me laisser câliner et consoler.

— Je n'arrive pas à croire qu'une mégère comme ça a pu enfanter un homme aussi bon que toi.

— Les gènes de mon père, je pense.

Sans que je ne réfléchisse, je demande :

— Parle-moi de lui.

À ma plus grande surprise, il répond :

— Je ne me souviens pas de grand-chose, si ce n'est qu'il était gentil. Il jouait toujours avec Andrew et moi, il nous portait sur ses épaules, nous emmenait à la pêche... Quand je repense à mon enfance, je n'arrive pas à savoir ce que faisait ma mère car je n'ai aucun souvenir d'elle jouant avec moi.

Gareth a les yeux rouges et je pense qu'il essaie de contenir ses larmes. Je me redresse sur mes genoux pour le prendre dans mes bras, de sorte à ce que sa tête soit appuyée sur ma poitrine. Je lui caresse doucement les cheveux alors qu'il continue son récit :

Sapphire Eyes (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant