Les semaines suivantes passent en observant la même routine : je me rends au travail du lundi au vendredi, puis je reste chez Gareth souvent jusqu'au dimanche matin et je passe le reste de cette journée chez moi, généralement au téléphone avec Lisa à qui je raconte l'évolution de notre relation. En l'espace de ces quelques semaines, nous sommes passés de patron et employée à amants. Nous passons tous les deux du bon temps ensemble que ce soit au lit ou lovés l'un contre l'autre en discutant de tout et de rien, mais en veillant à éviter le sujet épineux de la famille, l'un comme l'autre.
Depuis que je vais chez lui dans son immense maison de Pimlico, sa gouvernante Amanda Jackson dispose de son week-end puisque nous cuisinons, enfin j'apprends plutôt à Gareth cuisiner – le pauvre chou sait à peine faire cuire des pâtes !
Résumé, nous sommes seuls dans une grande maison, isolés du monde un peu moins de deux jours par semaine. Le rêve ! Avoir cet homme tout à moi se révèle très enrichissant, sous son beau costume se cache un tout autre personnage qu'il ne laisse paraître. Il rit tout le temps, dit un peu tout ce qui lui passe par la tête, surtout ce qu'il y a de plus salace.
Aujourd'hui, nous sommes samedi et j'ai trop chaud. Gareth, encore profondément endormi, est accroché à moi comme si sa vie en dépendait. Je me dégage de son étreinte en essayant de ne pas le réveiller et il marmonne quelque chose puis se retourne et enfonce la tête dans son oreiller. Je le regarde, il est si beau endormi, ses cheveux dorés et sa peau hâlée contrastant avec la blancheur du coussin qu'il serre dans ses bras puissants. Je peine à le lâcher du regard et me force à me diriger vers la salle de bain de sa chambre sur la pointe des pieds.
Je détaille mon apparence dans le miroir : lèvres enflées à cause des baisers, joues roses, cheveux en bataille, suçons dans le cou. Conclusion, j'ai le look retour de baise. Comme tous les samedis matins depuis presque un mois. Je me rince le visage et sors de la salle de bain, toujours nue, à la recherche de vêtements.
Je trouve dans mon sac de voyage une culotte propre et l'enfile. Je récupère un legging que je passe, puis, dans le tas des vêtements que nous avons enlevés avec précipitation hier soir, je prends la chemise de Gareth. J'aime l'odeur qu'elle a, un panachage d'épices, de musc et son odeur propre. Je la mets et la boutonne à moitié en sortant de la chambre sans pouvoir m'empêcher de jeter un coup d'œil vers le lit. Le tableau est magnifique avec Gareth qui dort comme un bébé dans un lit sans dessus dessous, à moitié découvert, révélant son dos musclé que j'adore. On dirait un ange.
Je descends les escaliers de marbre blanc et me fige, presque arrivée en bas en entendant des personnes parler dans la cuisine. Je distingue quatre voix, deux masculines et deux féminines. Je n'arrive pas à comprendre ce que ces individus disent mais une chose est sûre, l'une des femmes n'a pas l'air contente, du moins plus que les autres. Mais qui est-ce ? J'entends également le tintement de cuillère dans une tasse, et j'en conclus que ces visiteurs connaissent Gareth pour avoir été autorisés à entrer par la gouvernante qui est exceptionnellement à la maison ce week-end.
J'ose descendre quelques marches de plus et tends l'oreille.
— Je vous préviens, je vais monter voir ce qu'il trafique, déclare sèchement une des femmes qui semble folle de rage.
— Laisse-lui encore deux minutes, répond calmement l'un des hommes.
Serait-ce possible pour qu'il s'agisse des parents de Gareth ? Je n'espère pas. Mais c'est plus que probable, les deux que j'ai entendu ont le même accent que mon Golden Boy endormi. Mon estomac se serre douloureusement d'appréhension.
— Albert, Susan n'a pas tort, si Gareth dort encore à cette heure-là, et il est quand même dix heures passées, c'est qu'il est malade ! s'exclame la seconde femme que je n'avais pas encore entendue.
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Sapphire Eyes (Terminé)
RomantikIl est mon patron. Je suis son employée. Il m'attire. Je le repousse. Il revient. Mes démons aussi. Ma raison me crie de fuir. Mon corps ne veut que lui. Que faire ? Je le sais très bien.