Sapphire Eyes (Terminé)

Chapitre 28

Je la regarde bouche bée, les yeux écarquillés tant je ne m'attendais pas à cette déclaration. Je dessaoule d'un coup et toutes mes idées deviennent claires.

"T'es amoureuse de lui".

Pourtant tout est limpide, je refusais simplement de me l'avouer ou même de penser cela possible alors que tous les éléments étaient juste là, sous mes yeux. Mon cœur qui bat la chamade quand je le vois. Les papillons dans le ventre. Il me fait me sentir belle et désirée. Je pense à lui vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il hante mes rêves nuit et jour. J'ai envie de lui. Je ne taris jamais d'éloges à son sujet quand je parle de lui à Lisa. Je bois ses paroles même s'il me raconte ses histoires qui pourraient être ennuyeuses avec ses associés. Je suis jalouse à l'idée qu'il ait pu coucher à droite à gauche pendant qu'il était à Los Angeles en septembre et qu'il continue à le faire. Je prends plus de temps à me préparer en choisissant des tenues que je suis sûre qu'il va apprécier.

— Merde, je crois que tu as raison.

C'est à ce moment-là que nos compagnons masculins choisissent de revenir alors que je suis toujours sous le choc de ma prise de conscience : je suis amoureuse de Gareth Roberts, mon boss, mon amant. Seigneur, comment vais-je faire pour affronter son regard ? Et tout à l'heure quand il viendra chez moi ? Heureusement que j'ai désaoulé à la vitesse de l'éclair pour ne pas que l'alcool ne me fasse dire n'importe quoi. Je dois lui dire, c'est normal, mais il faut que je trouve le moyen de le faire et je suis effrayée à l'idée que ce ne soit pas réciproque.

— Il est quelle heure ? leur demande Lisa.

— Bientôt quatre heures trente, répond Travis avec un sourire.

Nous décidons qu'il est grand temps de rentrer à la maison et je m'assoupis dans la limousine. C'est Gareth qui me réveille à notre arrivée chez moi. L'esprit encore embrumé de ma petite sieste dans la voiture, j'ouvre la porte de mon appartement et entre suivie de Gareth. Comme Lisa a décidé d'aller chez Travis, et qu'elle ne rentrera que demain matin, je peux profiter de mon amant – amoureux ? – à m'en faire perdre la tête.

La porte à peine fermée, mon Golden Boy se jette sur moi, me soulevant dans ses bras pour que mon visage soit à la hauteur du sien pour pouvoir m'embrasser à sa guise. Une fois dans ma chambre, il me dépose sur le lit et prend le temps de se déshabiller avant de me rejoindre et de m'offrir des moments de plaisir intense.

Après une rapide toilette, nous nous remettons au lit et il s'endort immédiatement alors que je n'arrive pas à fermer l'œil. Mon cerveau carbure à cent à l'heure et je repense à ma conversation avec Lisa. J'essaie de faire le tri dans mes sentiments mais c'est mission impossible avec son corps chaud pressé contre le mien et son bras posé sur ma hanche.

Dois-je réellement lui dire ? pensé-je. Parce que de toute façon, il va se lasser, on va arrêter de se voir, j'aurais une peine de cœur pendant un moment puis ça passera. Si je le fais, combien de temps vais-je attendre qu'il en ait marre de moi ? Et si c'était moi qui le quittait ? Il me faudrait quelqu'un à qui parler, me confier pour m'aider à prendre la bonne décision mais qui ? Si j'en parle au bureau, je ne pourrais révéler son identité alors non. Lisa ? Oui mais il faut attendre demain alors que j'ai besoin de quelqu'un maintenant.

Je me dégage délicatement de son étreinte et me dirige à pas de loup vers la cuisine pour me faire un café. Je ne pense pas dormir donc autant être un minimum réveillée. Je m'assois par terre en tailleur dans ma chambre et regarde mon Golden Boy dormir comme un bébé. J'avale une gorgée de café en réfléchissant à la manière dont je pourrais lui annoncer.

Certains disent que les personnes qui n'arrivent pas à prononcer les trois mots ont été en quelque sorte traumatisées par l'amour ou n'ont pas confiance en elles. Je n'ai jamais été amoureuse et n'ai jamais dit à un homme que je l'aimais ou le contraire, alors j'ai peur. Je ne peux même pas compter sur ma propre expérience dans ce domaine.