Chapitre 48

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— Je vais aller faire un tour au bureau cette après-midi, m'annonce Gareth alors que nous prenons le petit-déjeuner le lendemain. Je serai rentré pour le dîner.

— D'accord. Ça tombe bien, je voulais aller récupérer mon courrier à mon appart.

Je m'attends à ce qu'il me demande de vivre avec lui mais il ne le fait pas. Il doit avoir compris que je ne suis pas prête. Mais le suis-je maintenant ? Honnêtement, je ne sais pas trop. Je le veux mais d'un autre côté, la peur qu'il me plaque pour une fille mieux foutue et sans démons est toujours présente dans mon esprit même s'il m'a déjà prouvé mille fois le contraire.

Stanley me conduit à mon appartement après le déjeuner alors que Gareth prend sa voiture pour aller au bureau. Je pénètre dans mon appartement plongé de l'obscurité, le froid qui y règne me donne juste envie d'aller me blottir contre Gareth devant la cheminée de son salon avec un thé brûlant. J'ouvre tous les rideaux et volets ainsi que les fenêtres pour faire entrer de l'air frais.

J'ai demandé à madame Brown, ma voisine de palier, de passer une fois par semaine pour arroser ma seule plante, aérer et monter mon courrier pendant mon séjour dans le nord de l'Angleterre. Je trouve quelques lettres sur le comptoir de la cuisine que je vais ouvrir avant que Gareth n'arrive.

Il est au bureau cette après-midi même s'il n'a pas encore rouvert pour travailler un peu. Il m'a proposé de venir me récupérer et ne devrait pas tarder. Je mets de côté les factures et cartes de vœux et je suis intriguée par une enveloppe où figure mon nom et adresse manuscrits. Je l'ouvre à l'aide d'un couteau et en sors une feuille pliée en quatre. Je la déplie et lis les quelques lignes griffonnées dessus en manquant de tourner de l'œil.

As-tu dit à ton milliardaire chéri la vérité sur l'enfant que tu portes ? Sait-il que tu lui fais croire que c'est le sien pour récupérer son pognon alors que nous savons tous les deux ce qu'il s'est réellement passé ce week-end de septembre quand il était à LA...

Il n'y a pas de signature, mais je sais qui en est l'auteur. Je laisse tomber le papier par terre et commence à hyperventiler. J'ai chaud puis froid, je sue et frissonne à la fois. J'ai un haut le cœur puis des vertiges. Comment... Comment a-t-il pu... Comment sait-il... Pourquoi ? Pourquoi ment-il ? Je me laisse glisser sur le sol et ensuite c'est le trou noir.


*


GARETH

Deux heures plus tôt...

La première chose que je fais en arrivant au bureau est de rappeler ma génitrice qui n'a pas arrêté de me téléphoner entre hier et ce matin, cherchant sûrement l'origine de notre départ prématuré. Rien que d'y penser, je vois rouge, j'ai envie d'étrangler ce salopard qui reluquait Goldie sans honte. Je n'ai jamais pu blairer ce con, j'ai toujours su qu'il trompait Susan avec des femmes beaucoup plus jeunes mais j'étais loin de m'imaginer qu'il s'en prendrait à mon amour, sous mes yeux, qui plus est.

Je compose le numéro de la femme qui m'a mis au monde, car elle n'est que ça, je n'ai jamais eu de maman. Elle décroche rapidement et m'assaille sans me saluer :

— Tu daignes enfin me rappeler.

Je n'ai pas le temps de répondre, qu'elle enchaîne :

— Puis-je savoir pourquoi tu es parti ?

Je feins l'innocence.

— Ah ? Smith ne t'a pas dit ?

— Dit quoi ? demande-t-elle.

Sapphire Eyes (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant