Chapitre 31

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Je passe la semaine suivante en pilotage automatique. Je me lève, m'habille, me force à manger alors que je n'ai aucun appétit, vais travailler, rentre à la maison, pleure et m'endors à force de sangloter. Je cache ma mauvaise mine avec du maquillage comme une pro, personne ne s'imaginerait ma détresse intérieure en me voyant.

Je garde cette façade pour le monde mais, quand je suis seule chez moi, la vérité est toute autre. Je me traîne, je suis une épave. Je ne m'autorise que deux semaines pour m'apitoyer sur mon sort et pleurer toutes les larmes de mon corps, après, il faudra que je me ressaisisse.

En attendant, il me reste une semaine de larmes et de sucreries. Je ne l'appelle pas. Il ne le fait pas non plus. J'en suis reconnaissante car je ne suis même pas sûre de résister si je vois son nom s'afficher sur mon téléphone. Je ne le vois pas non plus au bureau. C'est vrai qu'il n'a plus d'excuse à présent pour descendre au trentième étage.

Je n'ai, bien évidemment, parlé à personne de ma "rupture" avec Gareth. Je vais plutôt parler de la fin de ma liaison avec lui. Je n'ai déjà pas beaucoup de personnes à qui me confier puisque la seule au courant est Lisa. Devant garder notre relation secrète, tout le monde pense que je suis célibataire au boulot, et c'est mieux ainsi. Ou pas si on pense aux avances que m'avait faites Cam ou encore les regards appuyés de Clay. Je pense en discuter avec Lisa la semaine prochaine.

Quant au bracelet que Gareth m'a offert pour mon anniversaire, je m'autorise à le garder à mon poignet jusqu'à la fin de ma période d'apitoiement, après, je lui rendrai. Maintenant que nous sommes, comme qui dirait, séparés, je n'en ai plus aucune utilité et plus envie de le voir car il me rappelle trop cet homme qui m'a brisée. Pour ne pas penser à lui, j'ai enlevé la photo de nous deux de mon frigo et ai rangé, ou plutôt caché, nos photos ensemble que j'ai prises avec mon appareil photo Polaroïd.

Je me traîne hors de mon lit samedi matin, alias jour six, mais avant d'avoir fait deux pas dans le couloir, je suis saisie d'une violente nausée. J'ai tout juste le temps d'arriver jusqu'aux toilettes avant de vomir. En me relevant, je titube, la tête qui tourne et la nausée revient. Je ne vomis pas une nouvelle fois, mon estomac est vide.

Je jette un coup d'œil dans le miroir à mes yeux bouffis et rouges d'avoir versé tant de larmes. Au contraire de Lana Del Rey, je ne suis pas belle quand je pleure. Ni jamais même, et je n'en ai jamais eu la prétention.

Je suis en nage, alors je me glisse sous la douche après m'être brossé les dents. Sous le jet, je commence à fredonner même si ma voix est entrecoupée de sanglots :


All the pretty stars shine for you, my love

Am I that girl that you dream of?

All those little times you said that I'm your girl

You make me feel like your whole world

I'll wait for you, babe

That's all I do, babe

Don't come through, babe

You never do

Because I'm pretty when I cry

I'm pretty when I cry

I'm pretty when I cry

I'm pretty when I cry


Une fois douchée, je me sens un peu mieux mais ce n'est pas la grande forme, alors je décide de retourner me coucher. Je passe le week-end à alterner entre toilettes et mon lit. J'ai l'impression de rendre tripes et boyaux tout le temps sauf lorsque je dors. Dimanche matin, après une nuit passée à vomir, je prends rendez-vous chez le médecin qui pense à un virus comme la gastro et me donne un arrêt de travail d'une semaine.

Sapphire Eyes (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant