Sapphire Eyes (Terminé)

Chapitre 14

Je me réveille, seule dans mon lit, l'esprit embrumé par le sommeil mais surtout déçue de constater qu'il est parti pendant que je dormais. Je m'extirpe de mon lit, marche jusqu'à la salle de bain en baillant à m'en décrocher la mâchoire pour me passer de l'eau sur le visage et boire un peu d'eau car j'ai la gorge sèche. Je me sens étrangement et agréablement reposée, comme ça ne m'était pas arrivé depuis un moment malgré ma crise de panique d'hier soir. À cette pensée, un frisson me parcourt: veut-il toujours de moi ?

J'entre d'un pas traînant dans la cuisine et découvre avec joie un papier sur le comptoir comportant l'écriture de mon Golden Boy.

Goldie,

Je suis désolé d'être parti avant ton réveil mais un rendez-vous m'a obligé de te laisser. Je voulais te faire ton café mais je me suis ravisé en pensant qu'il serait sûrement froid au moment où tu te serais levée. Tu trouveras ton petit-déjeuner dans le four (Sois indulgente avec mes talents culinaires inexistants - je suis allé acheter des viennoiseries) :)

Je passerai après le boulot vers 18 heures pour voir comment tu vas.

Repose-toi bien,

Gx.

Mon cœur se serre et des papillons s'envolent dans mon ventre à la lecture de ce petit mot attentionné. Je suis tout sourire en ouvrant la porte du four pour trouver, dans une assiette, plein de viennoiseries qui ont l'air terriblement bonnes. Je m'installe sur une chaise de bar pour déguster un croissant. J'en gémis presque de plaisir tellement c'est délicieux. Presque, hein, me nargue mon cerveau.

Après avoir mangé et m'être douchée, je fais un peu de rangement et ménage. Une fois mon appartement propre, je jette un œil à l'horloge qui indique treize heures moins vingt, la matinée est passée si vite, me dis-je. D'un côté c'est positif, l'absence d'une certaine personne aurait pu empêcher le temps de passer alors qu'occupée comme je l'étais, je n'ai pas vu les heures s'écouler. Je passe une bonne partie de l'après-midi dans la cuisine pour faire de la pâtisserie et préparer le dîner.

À dix-huit heures précises, la sonnette de l'interphone retentit au moment où je sors des cookies du four. Je lui ouvre et entrouvre la porte d'entrée pendant que dispose les cookies aux pépites de chocolat et beurre de cacahuète sur une assiette. Un coup discret frappé manque de me faire sursauter mais je me ressaisis en lui disant d'entrer.

Impeccable dans son costume bleu marine, il pénètre dans mon appartement, le remplissant de sa présence imposante. Il se dirige vers moi et me salue en déposant un baiser sur mes lèvres. Ce geste lui est venu naturellement, à moi aussi, et je m'inquiète un instant pour mes résolutions d'abandonner les hommes pour un moment. C'est un peu trop tard, tu ne crois pas ? me réplique ma conscience.

- Comment tu vas ? demande-t-il en dégainant un bouquet de lys blancs avec des touches de rose de derrière son dos que je n'avais pas remarqué.

- Ça va. Merci pour les fleurs, il ne fallait pas, je réponds en mettant dans un vase le bouquet.

Me suivant dans la cuisine, il se cale contre le plan de travail.

- Prends en, dis-je en indiquant du menton les cookies. Tu veux boire quelque chose ?

Il secoue la tête et s'empare d'un cookie, et avant que j'ai pu réagir, je le vois croquer dedans.

- Attends ! je m'exclame, mais c'est déjà trop tard.

Il me regarde, interloqué, ne sachant pas pourquoi j'ai réagi comme ça.