Je me réveille samedi matin avec la délicieuse sensation d'avoir dormi suffisamment et de ne pas avoir de courbatures. D'ordinaire, enfin depuis que je vois Gareth, je passe la quasi-totalité du week-end dans un lit avec lui. Par conséquent, je me couche très tard le vendredi et le samedi soir et fais la grasse matinée le lendemain jusqu'à parfois treize heures.
Hier puisque j'ai passé la soirée seule car il n'est pas libre ce week-end, je me suis couchée à une heure raisonnable donc levée aussi à une heure raisonnable. N'ayant plus l'habitude d'être seule le samedi, je ne sais pas trop ce que je vais pouvoir faire si ce n'est attendre avec impatience l'heure de partir pour aller rejoindre mes collègues ce soir.
Je pourrais faire ce que je fais habituellement le dimanche aujourd'hui si j'ai la gueule de bois demain : le ménage. Je mets un peu de musique avant de lancer la machine à laver. Vers midi, l'aspirateur et la serpillière sont passés, les vitres propres, le linge étendu et je m'affale dans le canapé, épuisée de ne pas avoir arrêté depuis neuf heures trente. Il ne me reste qu'à préparer une deuxième lessive et j'en aurai fini avec les corvées.
Pour le déjeuner, je prépare des pâtes à la carbonara et m'installe pour les manger devant la télé. Je sais qu'il ne faudrait pas que je fasse cela, mais manger seule n'est pas très amusant. Après mon délicieux repas, je m'allonge sur le canapé, baisse le volume de la télé et m'assoupis.
Lorsque je me réveille, il est grand temps que je commence à me préparer pour la soirée. Une fois douchée, je sèche mes longs cheveux bouclés et les peigne me demandant ce que je pourrais en faire, en ayant marre de toujours les laisser détachés. Après réflexions et quelques recherches, je me décide pour une tresse dont je laisse quelques mèches s'échapper.
Avant de me maquiller, j'enfile ma tenue composée d'une petite robe à volants vert émeraude et de bottes noires de cowboy. J'agrémente le tout de quelques bijoux dorés puis commence le maquillage avec un trait d'eyeliner, du mascara et du rouge-à-lèvres cramoisi. Je suis presque prête à partir, il ne me manque plus que ma veste, mes chaussures et mon sac à main.
Je rejoins mes collègues dans un bar situé non loin du bureau où ils ont l'habitude de se retrouver pour boire un verre après le travail, souvent le vendredi soir. Je suis toujours conviée mais j'ai mieux à faire ces derniers temps, comme voir mon amant par exemple.
Le Maddie's, situé sur Mark Lane à quelques minutes à pied du siège social de Roberts, semble être un pub où l'on vient boire un verre en fin de journée entre amis, collègues et, à peine les portes franchies, je sens que l'endroit me plaît déjà. L'intérieur est chaleureux, décoré avec simplicité, rempli de plus ou moins grandes tables en bois avec de la musique en fond.
Autour d'une table vers le bar sont installés une dizaine de personnes dont mes collègues et amis Jane et Mark ainsi que mon chef Clay. Il y a également des têtes inconnues ou que je n'ai aperçues qu'au détour d'un couloir. C'est Jane qui me voit en premier et me fait un signe de la main d'approcher. Un homme aux cheveux blonds vénitiens prend une chaise de la table voisine et me l'approche. Je le remercie et m'assois entre lui et Jane.
— Enchanté, moi c'est Cameron, dit-il en me tendant la main. (Son accent écossais est tout à charmant, pensé-je en lui serrant la main qu'il me tend.) Mais tu peux m'appeler Cam, finit-il plus bas comme s'il s'agissait d'un secret.
— Louise.
Il a des yeux verts magnifiques et un sourire presque aussi beau qui dévoile une charmante fossette sur sa joue gauche. Je lui souris en retour et commande une bière à la serveuse qui est venue prendre les commandes.
— C'est donc toi la française dont tout le monde parle !
Je me sens rougir soudainement, ne m'étant pas attendue à cette déclaration. Je me ressaisis vite et dis, étonnée :
VOUS LISEZ
Sapphire Eyes (Terminé)
RomanceIl est mon patron. Je suis son employée. Il m'attire. Je le repousse. Il revient. Mes démons aussi. Ma raison me crie de fuir. Mon corps ne veut que lui. Que faire ? Je le sais très bien.