Chapitre 59

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— Qu'en as-tu pensé ? demandé-je alors que nous montons les escaliers.

— Intéressant, dit-il. Je commence à comprendre pourquoi tu les hais autant. J'ai eu de la chance, j'ai eu mon père, même si c'était seulement six ans, mais toi, tu n'as eu personne.

J'ai retenu mon souffle en entendant Gareth évoquer son père. Il se confie très peu à ce sujet. Je me suis contenté de hocher la tête gravement

Je vais me doucher la première pendant que mon Golden Boy passe un coup de fil puis je vais m'accouder à la rambarde du balcon pendant qu'il utilise la salle de bain. Je laisse mon regard voguer au gré des maisons familières seulement éclairées par les réverbères de la rue. Je repense à toutes ces années passées ici, sous la coupe de mes parents jusqu'à ce que j'en sois libérée en partant à Paris, même si c'est à seulement une vingtaine de kilomètres.

Une voix provenant de l'extérieur me tire soudain de mes pensées :

— Ça alors ! Louise, c'est bien toi ?

Je fronce les sourcils et dirige mon regard vers cette voix que je n'avais pas entendue depuis le lycée. Éthan Fournel, un voisin que je n'ai jamais pu supporter et ses regards pervers encore moins. Depuis qu'on a l'âge de s'intéresser aux affaires de cœur, il a toujours essayé de me mettre le grappin dessus.

— Eh oui, je réponds même si je n'ai qu'une envie, l'envoyer paître.

Ses parents possèdent la maison qui jouxte celle des miens et comme il se trouve dans le jardin, il est assez près de la fenêtre de ma chambre. Même dans l'obscurité je vois ses lèvres s'étirer en un sourire salace qui annonce le pire :

— Ça te dit de me rejoindre pour...

— Finis cette putain de phrase et c'est moi qui vais venir te rejoindre pour te péter la gueule, gronde Gareth, que je n'avais pas entendu arriver, juste derrière moi et passant ses bras autour de ma taille.

Éthan est mal à l'aise tout d'un coup et bafouille :

— Désolé mec, je savais pas qu'elle était prise.

— Maintenant tu sais, alors dégage.

Gareth m'embrasse dans le cou et remonte ses mains jusqu'à mes seins sans se soucier d'Éthan qui pourrait toujours être là.

— C'était qui ? demande-t-il dans un grognement.

— Le fils des voisins, je réponds en indiquant leur maison d'un coup de menton.

— Connard, dit-il entre ses dents serrées.

Il fait doucement remonter ses mains sur ma poitrine et commence à me peloter. Une de ses mains se fraie un chemin dans mon pantalon au moment où quelques coups sont frappés à la porte. Gareth va ouvrir peu soucieux de sa tenue, un simple boxer noir qui le moule bien là où il le faut. Ma mère entre comme une furie dans la pièce et vient se planter devant moi, pointant un doigt accusateur devant mon visage.

— Il me semble t'avoir dit que vous ne dormirez pas ensemble.

— Explique-moi pourquoi.

Comme elle ne répond pas, je continue :

— On vit ensemble alors on dort dans le même lit tous les soirs, alors je ne vois pas où est le problème.

Profitant qu'elle n'ait pas une réplique toute prête, j'enchaîne :

— Ah si ! Tu as peur qu'on couche ensemble mais, c'est trop tard, on l'a déjà fait.

Gareth, qui écoute tout depuis le fond de la pièce où il s'est retranché, semble essayer de ne pas exploser de rire même s'il a semblé sur le point de s'étouffer dans j'ai dit à ma mère qu'on couchait ensemble. Quant à elle, elle semble bouillir de rage.

Sapphire Eyes (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant