Sapphire Eyes (Terminé)

Chapitre 36

Nous n'avons pas à cacher notre relation au boulot puisque le bureau a fermé vendredi, le jour de l'annonce de ma grossesse pour trois semaines pour les fêtes. Noël approche à grands pas, nous avons acheté deux sapins, un pour chez lui et un autre plus petit pour mon appartement, que nous avons décorés ensemble.

Je retrouve Gareth le vingt-et-un décembre chez lui après une journée épuisante où j'ai fait le ménage chez moi. La grossesse me fatigue énormément et j'ai l'impression de somnoler toute la journée. Il est dans son bureau en train de travailler quand j'arrive.

— Bonsoir, beau gosse, lancé-je en entrant.

— Bonsoir, Goldie, me salue-t-il en déposant un baiser sur mes lèvres.

Je lui raconte brièvement ma journée et il fait de même avant de m'attirer sur ses genoux. J'ai froid et me pelotonne volontiers dans ses bras, la tête contre son torse.

— Est-ce que tu rentres en France pour les fêtes ?

Cette question est plus que inattendue mais je réponds quand même :

— Non.

J'y ai déjà pensé maintes et maintes fois, la réponse est toujours la même : je ne rentrerai pas cette année. Je n'ai pas envie de subir un énième repas de famille rempli de critiques sur ma vie de débauche, mes choix vestimentaires ou encore mon éloignement à Londres. Et mon aventure avec Gareth que mes parents ont surprise lors de leur visite en novembre.

— J'aimerais que tu viennes avec moi chez moi.

Je fronce les sourcils pour lui montrer que je ne comprends pas, car c'est ici chez lui, alors il précise :

— Je vais retourner dans la maison de mon enfance.

— Ah.

Je ne sais quoi répondre. J'ai très envie de découvrir où Gareth a grandi et un séjour loin de Londres me ferait le plus grand bien mais je n'arrive pas à savoir si y aller est une bonne idée.

— Si tu ne veux pas y aller parce qu'il y aura toute ma famille, je peux aussi rester ici avec toi ou on peut partir autre part.

Rien qu'à l'idée qu'il modifie ses plans pour moi, j'accepte de partir avec lui dans la campagne du nord de l'Angleterre, près de York. Nous convenons de la date de départ, le vingt-trois, soit dans deux jours, ce qui ne nous laisse pas beaucoup de temps pour faire les achats de Noël. C'est à ce moment-là que je réalise que je n'ai toujours pas de cadeau pour Gareth.

C'est comme ça que nous nous retrouvons le lendemain à arpenter les rayons de Harrods, le centre commercial le plus célèbre du monde à la recherche de cadeaux mais aussi de la tenue parfaite pour le repas de Noël.

Gareth m'a expliqué que traditionnellement, toute la famille se retrouve chez quelqu'un pour y passer dix jours pour célébrer Noël et la nouvelle année. Mais il n'y va jamais sauf qu'il a décidé de faire une exception pour moi. Cette année, l'événement se déroule chez sa mère, dans la maison où il a grandi. Je ne pose pas de question sur son père tout de suite mais ça ne saurait tarder, je dois savoir où il est pour ne pas commettre d'impair devant toute sa famille.

Selon Gareth, j'aurais besoin de quatre tenues pour ce séjour : les deux réveillons, le jour de Noël et le premier janvier, en plus de plein d'autres vêtements pour les autres jours. J'enchaîne les essayages dans diverses boutiques sous l'œil attentif de Gareth mais je ne suis jamais convaincue par une tenue. Il leur manque quelque chose à toutes, elles sont beaucoup trop monotones. Pour l'instant, il m'a acheté, car il ne faut surtout pas que je dépense un centime, une paire d'escarpins à sequins, une quantité de lingerie astronomique, deux robes de soirée à sequins également, si courtes qu'elles me couvrent à peine les fesses et un pyjama en soie. Mais toujours rien d'approprié pour notre séjour dans le nord.