Sapphire Eyes (Terminé)

Chapitre 52

— Il faut qu'on parle de ce qu'il s'est passé hier, dis-je en rompant le silence confortable qui s'était installé.

Nous sommes dans le jacuzzi sur la terrasse profitant de l'eau chaude et des remous qui dénouent la tension de mes muscles, le tout accompagné par la vue imprenable de Londres de nuit offerte le rooftop.

Gareth hoche la tête.

— Que va-t-il advenir de Clay, Jane et Cameron ?

— Je les ai virés, répond-il simplement.

Je fronce les sourcils.

— C'est tout ?

— Je me suis assuré qu'ils ne retrouvent pas de boulot de sitôt.

Je souris. Je le reconnais mieux. Jamais il ne se serait contenté de les mettre à la porte et faire comme si tout était oublié.

— Goldie, que veux-tu faire maintenant ?

Je hausse les épaules.

— Je ne sais pas vraiment. Mais une chose est sûre, je vais démissionner.

Gareth, visiblement surpris, ne semblait pas s'y attendre.

— Ah bon ?

— Oui. Je veux pouvoir travailler sans que tout le monde se dise "C'est la copine du PDG". Tu vois ?

— Oui. Mais que vas-tu faire ?

— Pour l'instant, je vais prendre un peu de temps pour moi et après je verrais.

Gareth prend mon menton entre deux doigts et incline ma tête pour que je le regarde droit dans les yeux.

— Quoi que tu fasses, je te soutiendrais toujours.

Je plante un baiser sur ses lèvres.

— Je sais.

Je dépose donc ma démission lundi très tôt, avant que tout le monde n'arrive et récupère le peu d'effets personnels que j'avais. Mon cœur se serre alors que je quitte cet open space qui a été pour moi un lieu où je me sentais bien.

Je retrouve Gareth dans le hall du building. Il me salue d'un baiser sur la bouche pas forcément très adapté au public. Je pense que ceux qui passaient par là et suivaient les ragots ont eu la confirmation tant attendue.

— Ça va ? me demande-t-il.

— Je ne sais pas trop, avoué-je.

Gareth ne me demande pas de développer mon idée, il se contente juste de prendre ma main et de proposer :

— On va faire un tour ?

J'acquiesce sans hésiter puis l'interroge :

— Tu ne travailles pas aujourd'hui ?

— Non, j'ai pris ma journée. J'ai discuté avec le directeur adjoint et le conseil d'administration et il se trouve que je peux déléguer pas mal de choses pour avoir plus de temps pour toi et le bébé.

J'en saute de joie intérieurement.

— Bon bah, va pour la promenade !

Nous sortons du building main dans la main et sommes accueillis par une horde de paparazzis qui guettaient notre arrivée apparemment. Les flashes sont aveuglants, leurs questions assourdissantes. Nous n'essayons même pas de passer au travers, on rebrousse chemin pour passer par le garage souterrain.

Gareth semble fou de rage alors qu'il nous conduit à travers les rues de Londres. Il a raison. Voir nos vies privées étalées aux yeux de tous. Tant qu'il n'y aura pas de nouveau scandale, nous resterons dans le collimateur des journalistes.