Je me prends une claque en pleine figure en réalisant ce que j'ai fais cette nuit. Des larmes se mettent à rouler sur mes joues. J'ai sauvé un peu plus de 200 personnes. Ces gens sont en vie parce que j'ai risqué la mienne. J'aurais pu mourir cette nuit.
Mes larmes ne cessent de couler. Billie passe ses bras autour de mes épaules en faisant attention à ne pas me faire mal. D'une main, elle me caresse le dos. Elle passe sa deuxième main dans mes cheveux. Billie enfoui son visage dans mon cou. Elle y dépose tout un tas de baisers. Je mets un long moment à me calmer. Marina, Enzo et mes amis nous rejoignent. Nous faisons un câlin collectif.
- Je t'aime bébé ; me souffle Billie.
- Je t'aime aussi princesse.
Mes amis, ma sœur et mon frère - ainsi que tout ceux qui étaient dans les tipis - sont emmené dans des hôtels.
- Mesdemoiselles, vous avez un endroit où dormir ? nous demande un gendarme.
Billie et moi nous nous regardons.
- Oui ; dit Billie. Mes parents et mon frère sont à l'hôtel.
- Dans quel hôtel sont ils ?
Billie lui donne le nom de l'hôtel où Finneas, Claudia, Patrick et Maggie sont.
- Très bien. J'vais vous y conduire ; nous dit le gendarme.
Billie et moi nous levons. Billie récupère ses béquilles. Nous suivons le gendarme jusqu'à une voiture. L'homme nous emmène à l'hôtel. Lorsque nous y sommes, nous rejoignons la chambre de Maggie et Patrick. Billie toque. C'est Maggie qui ouvre.
- Billie ! Julia ! On a eu tellement peur pour vous ! s'exclame la mère de ma copine en nous prenant dans ses bras.
- Tout va bien maman. On a rien. On va bien ; dit Billie.
- Si vous n'avez rien, alors expliques moi pourquoi Julia a le bras dans une écharpe.
- Euh... En fait...
- J'me suis fait tiré dessus.
- Comment ?
- En sauvant plus de 200 personnes ; dit Billie.
- C'est toi la jeune fille dont tout le monde parle ?
Je baisse les yeux.
- Entrez les filles. Vous n'allez pas rester sur le pallier ; nous dit Patrick.
Billie et moi entrons dans la chambre. Patrick met le canapé en lit. Il y met des draps et des oreillers. Maggie nous prépare des boissons chaudes et de quoi manger un peu.
- Tu as appelé tes parents pour leur dire que tu vas bien ? m'interroge Patrick.
Je fais un signe négatif de la tête. Je prends mon portable pour les appeler. 80 messages et 50 appels manqués de mes parents. Je n'ai pas le temps d'ouvrir mes messages puisque mon téléphone s'éteint.
- Tiens. Prends le mien ; me dit Billie en me donnant son portable.
Je compose le numéro de mes parents. Quelques sonneries retentissent avant que ma mère décroche. Elle est complètement paniquée et ça se comprend. Mais je la rassure. Je lui raconte tout ce qui s'est passé. A la fin de la conversation, ma mère me supplie d'être encore plus prudente. Elle me dit aussi que ce que j'ai fais cette nuit est une chose héroïque et que je dois être fière de moi. Je finis par raccroché et rendre le portable à Billie.
- Tiens. Charges ton portable cette nuit. On ira à ton tipi demain pour récupérer tes affaires ; me dit Billie.
- Dormez ici cette nuit. Demain on ira vous prendre une chambre. Histoire que vous soyez en sécurité, près de nous, mais que vous ayez quand même un peu d'intimité ; nous informe Patrick.
- Merci papa.
- De rien ma fille.
Je ne dis rien. Maggie me tend une tasse fumante. Je prends la tasse et remercie Maggie d'un signe de tête. Mon épaule me lance. J'essaie de respirer pour faire passer la douleur. Mais elle reste présente. Je pose ma tasse sur la table basse et plonge ma main dans ma poche. J'en sors la boîte d'antidouleur. J'essaie d'ouvrir la boîte mais n'y arrive pas. Billie me la prend et me l'ouvre. Elle sort une plaquette de cachets. Je tends ma main. Billie me donne un antidouleur et range la plaquette dans la boîte. Elle lance la boîte sur la table basse. J'avale le cachet.
- Tu devrais manger un peu. Ces cachets sont forts ; me conseille Maggie.
J'attrape un petit gâteau et le mange. J'écoute Billie parler avec ses parents. Plus le temps passe, plus j'ai du mal à rester éveillée. J'ai l'impression de planer. C'est certainement dû au cachet. Je me frotte le visage.
- Vous avez eu beaucoup d'émotions fortes. On va vous laissé dormir tranquillement ; annonce Maggie.
Sur ce, Maggie et Patrick rejoignent leur moitié de chambre. Patrick tire un paravent.
- Aide moi à enlever mon sweat et mon jogging ; demande je.
Billie m'aide. Mais au moment d'enlever mon sweat, Billie plonge son regard dans le mien.
- Dis moi si je te fais mal ; me dit elle.
J'acquiesce. Billie me retire doucement mon sweat. Une fois que je suis en brassière et en shorty. Billie enlève son short et son tee shirt. Elle vient se blottir contre moi. Elle remonte la couverture sur nos deux corps.
- T'as ressentie quoi quand t'étais face aux tireurs ? me demande Billie.
- De la peur. Pour les deux. Mais le premier, je l'ai détaillé. Et en le détaillant, j'ai su qu'il était bourré. Je l'ai assommé avec un oreiller. Et le deuxième, j'ai juste pensé... Aux gens que j'aime. À mes frères, mes sœurs, mes parents, mes amis, mon chien, mon chat. Et même mon poisson rouge.
- T'as vraiment pensé à ton poisson rouge ?!
- Ouais.
Nous pouffons de rire. J'avoue que c'est ridicule. Mais quand on est face à la mort, on ne pense pas forcément à des trucs censés.
- J'ai aussi pensé à toi. Parce que je t'aime. J'me suis retrouvé face à 2 tireurs cette nuit. Et ça m'a fait prendre conscience d'une chose.
- Laquelle ?
- Que je suis prête à décroché la lune pour toi. Parce que bordel, je t'aime. Je t'aime comme il n'est pas possible d'aimer quelqu'un.
Billie se redresse. Elle prend d'assaut mes lèvres. Sa langue se met à caresser la mienne. J'ai l'impression que mon cœur va sortir de ma poitrine tellement il bat fort. Des papillons s'envolent dans mon ventre. À ce moment là, je me sens plus que vivante et très amoureuse. Je ne veux pas la perdre. Et on a bien faillit se perdre aujourd'hui.
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My love
RandomJulia est une jeune femme d'origine espagnole venue s'installer à Los Angeles pour ses études pour devenir kiné. Lors d'un stage, Julia va faire une rencontre qui va changer sa vie.