Chapitre 86

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Cela fait 1 semaine et demie que Léo et moi sommes à Séville. Billie me manque énormément. Même si on l'appelle tout les jours.

Il est 10 heures. Je suis toujours au lit. Je fais des câlins et des bisous à Léo. Celui - ci boit tranquillement son biberon. Léo me regarde avec des yeux remplis d'amour. Je lui souris. A un moment, quelqu'un toque à la porte de la chambre.

- Entra. [Entrez] ; dis je.

- Cuco. ¿Cómo estás? [Coucou. Ca va ?] ; m'interroge ma mère.

- Sí, ¿y tú? [Oui et toi ?]

- Está bien, está bien. Quería saber qué querías hacer hoy. [Ca va, ça va. Je voulais savoir ce que tu voulais faire aujourd'hui.]

- No hay mucho que podamos hacer. Así que... Quédate aquí y disfruta. [On peut pas faire grand chose. Donc... Rester ici à profiter de vous.]

- ¿Billie y tú os habéis peleado? [Vous vous êtes engueuler avec Billie ?]

- ¿Por qué me haces esta pregunta? [Pourquoi tu me poses cette question ?]

- Porque no está ahí. Han estado juntos desde que se juntaron. Siempre venís juntos. Así que estoy un poco preocupado. [Parce qu'elle n'est pas là. Vous êtes toujours ensemble depuis que vous vous êtes mis ensemble. Vous venez ici toujours ensemble. Alors je m'inquiète un peu.]

- Billie está deprimido. Está en un periodo de baja. Vine aquí con Leo porque no sabía qué hacer con ella. Billie seguía hablándome mal y rechazándome cada vez que intentaba estar cerca de ella. Así que me harté y, sí, tuvimos una pequeña discusión. Bueno, le grité. Le dije que como no me quería cerca de ella, venía para darle un poco de espacio. [Billie est dépressive. Elle est en période down. Je suis venue ici avec Léo pace que je ne savais plus quoi faire avec elle. Billie n'arrêtait pas de mal me parler et de me rejeter dès que j'essayais d'être près d'elle. Alors j'en ai eu marre et, oui, on s'est un peu engueuler. Enfin je l'ai engueuler. Je lui ai dis que puisqu'elle ne voulait pas de moi auprès d'elle, je venais ici pour lui laisser de l'espace.]

Je regarde ma mère.

- Excepto que la extraño. La echo mucho de menos. Nunca ha estado tan mal. No sé de qué es capaz cuando está tan baja. Tengo miedo de que haga algo estúpido... [Sauf qu'elle me manque. Beaucoup. Elle n'a jamais été aussi mal. Je ne sais pas ce dont elle est capable quand elle est si bas. J'ai peur qu'elle fasse une connerie...]

Je me retiens de pleurer devant Léo et ma mère. Mais au fond de moi j'en ai très envie. J'ai besoin de Billie et je suis pratiquement sûre à 100 % qu'elle aussi à besoin de moi. Ma mère s'approche du lit et tend ses bras vers Léo.

- ¿Vienes con mamá, cariño? Vamos a dejar que mamá descanse un rato. [Tu viens avec mamy mon poussin ? On va laisser un peu maman se reposer.] ; dit ma mère.

Ce qui est bien avec ma mère, c'est qu'elle me comprend et qu'elle sait quand j'ai besoin de rester seule.

Léo va dans les bras de sa grand mère. Ils sortent de la chambre. Je me mets à pleurer à chaudes larmes. J'attrape mon portable. 10 heures 30. Je sais qu'il est seulement 1 heure 30 du matin à L.A mais j'ai besoin d'entendre sa voix. Je compose donc le numéro de ma petite amie. Celle - ci ne tarde pas à répondre. Ce qui m'étonne beaucoup.

Point de vue de Billie

Il est 1 heure 30 du matin. Impossible pour moi de trouver le sommeil. J'ai beaucoup trop de choses en tête.

Mon portable se met à sonner. Ce qui me sort de mes pensées. En voyant que c'est Julia, je fronce les sourcils. Je décroche.

- Tu me manques Billie. J'ai besoin de toi. J'ai besoin de t'avoir près de moi, de nous. J'ai peur que tu fasses une connerie. Et si tu en fais une, je m'en voudrais énormément parce que c'est moi qui suis partie. Billie je pense qu'on va rentrer à L.A. Je veux plus te laisser seule dans cette galère. Je veux être là pour toi. Parce que tu es la femme de ma vie et que je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose ; débite Julia, en pleurant.

Je renifle et essuie les larmes qui coulent sur mes joues à cause de ce que la femme de ma vie vient de me dire.

- J'comptais t'appeler aujourd'hui pour te dire quasiment la même chose. Et pour te dire de ne pas rentrer parce que tout à l'heure j'ai acheté un billet d'avion pour vous rejoindre à Séville. J'ai besoin de changer d'air mais d'être avec vous. Parce qu'on est une famille et que les familles ça reste soudée, quoi qu'il arrive.

Je fais une pause avant de reprendre.

- Ju' ? demande je.

- Mmm ?

- C'est pire depuis que vous êtes en Espagne. Je... Je... J'ai... J'crois que... Que j'ai fais une bêtise avant que tu appelle...

- Qu'est - ce que tu as fait ?

Beaucoup d'inquiétude passe dans sa voix à ce moment là.

- Je...

Je fixe la lame de rasoir qui est posée juste devant moi. Je n'arrive pas à lui dire. C'est trop dur. Parce que je sais que ça va lui faire du mal si je lui dis.

Julia soupire. Ce qui me sort de mes pensées.

- Tu... Tu t'es mutilée ? me demande - t - elle.

Je ne réponds pas. Du moins, pas tout de suite.

- J'avais trop mal. Je ne savais pas comment faire d'autre.

Je regarde une nouvelle fois autour de moi. Je me mets à pleurer encore plus en réalisant ce que j'ai fais.

- Mon amour ? s'inquiète Julia de l'autre côté du téléphone.

Je n'arrive même pas à lui répondre. J'ai tellement honte de moi. Julia raccroche avant de me rappeler en visio. Je décroche en allumant la lumière, en essayant de ne pas tomber sur le trajet lit-interrupteur et sur le trajet inverse. 

- Billie, dis moi ce qui se passe ; me supplie Julia, en pleurs.

Je ferme les yeux très fort et laisse ma tête basculer en arrière. Je finis par retourner la caméra et faire le tour de la chambre avec. Julia pleure de plus belle. Et moi aussi. Parce que je sais qu'en ayant fait ça et en lui montrant, ça la fait énormément souffrir. Mais j'en avais besoin. Pour anesthésier mon cerveau, pour qu'il arrête de fonctionner sans arrêts.

- Tu sais que... Tu sais que tu aurais pu crever ? Les antidépresseurs et l'alcool ne vont pas ensemble, Billie. Et vu toutes les bouteilles qu'il y a, tu as de la chance d'être encore en vie ; me dit Julia.

Elle fait une pause. Puis reprend.

- T'aurais pu crever et je n'aurais même pas été là pour de te sauver. T'aurais pu crever et je n'aurais même pas pu te dire au revoir. Léo n'aurait pas pu le faire non plus ; dit calmement Julia.

Ma petite amie renifle et me regarde.

- Bordel Billie ! Je t'aime et je n'ai pas envie de te perdre ! Tu comprends ça ?! J'ai pas envie de vivre ma vie sans toi !! Alors j't'en supplie arrête tes conneries. Pitié reprends toi. Laisse moi t'aider à aller mieux... ; m'implore Julia.

- Mon billet d'avion est pour demain... Je pars à 6 heures du matin de Los Angeles... Je te jure que je n'arriverais pas à Séville saoule. J'te jure aussi que je vais tout faire pour aller mieux. Et pour ce qui est de... De... De la mutilation, je crois que les lames de rasoir vont finir à la poubelle. En fait, je ne crois pas. J'en suis sûre.

Cette fois, c'est moi qui fait une pause avant de reprendre.

- Est - ce que... Est - ce que tu vas me laisser tomber ? demande je.

- Jamais de la vie. On va se battre ensemble. Parce que c'est ça être un couple. Ok ?

- Oui. Je vais te laisser profiter de ta journée... Pis moi je vais essayer de dormir. Euh... On se rappelle en visio tout à l'heure ?

Julia acquiesce.

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