Rina, 13 ans se replonge dans ses souvenirs de famille via les cartes postales qu'elle écrivait enfant avec son frère de quelques années plus âgé.
Elle redécouvre leur complicité, les moments marquants de leur histoire mais également des parties de...
Un regard d'un bleu doux croise le mien, avant de reprendre sa route, hésitant une demi-seconde.
La pluie tombe sur mes cheveux déjà dégoulinants d'eau. Les passants me frôlent ou me poussent. Aucun ne fait attention à la jeune fille qui traîne les pieds, contemplant les vagues que forme chacun de ses pas. Mes larmes se fondent avec les gouttes qui dévalent mon visage, les yeux rougis je regarde ce monde autour de moi et mon cœur se serre encore plus. Un gémissement m'échappe : ''Pourquoi est-ce si dur ?''
Je m'assieds sur un banc, trempé évidemment, l'eau remonte sur mon jean, me voilà complètement imbibée.
Mon corps me semble vide, de toute émotions, de toute envie, j'ai beau essayer de me motiver, la flamme renaît une demie seconde avant de disparaître à nouveau, soufflée par ces ombres qui me dévorent.
Je peste, enfouissant mon visage entre mes mains :
"Qu'est ce qui va pas chez moi, merde."
Le regard bleu croise le mien à nouveau, cette fois il ne fuit pas, il est accroupi face à moi, inquiet. Il ne parle pas, m'observe simplement et enlève sa veste pour la passer autour de mes épaules, je me rends compte que je tremble de froid. Il me tend doucement sa main, je le regarde, hésitante. Il fini par attraper la mienne et me tire pour me mettre debout. Je le suis sans bouger, je n'en ai pas la force, pas la motivation, il pourrait bien m'arriver n'importe quoi, je m'en moque.
Nous marchons sous la pluie et je me surprend à observer l'homme qui marche devant moi : des cheveux longs sur le dessus, blonds et rasé à partir de la ligne des oreilles, noirs. Une corpulence fine, mais ses épaules sont bien dessinées, une boucle d'oreille pend à son lobe gauche, des gouttes de pluie tombent régulièrement sur son uniforme noir.
Sans savoir pourquoi je passe un doigt sous le métal pour récupérer la goutte qui allait tomber, il se retourne et me sourit :
"Oh merci ! Je serai moins mouillé !"
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J'ouvre la bouche, sa voix est douce, comme une cuillère de miel, elle ne dégage aucune ironie, simplement un remerciement. Il me sourit, son sourire est pétillant comme un zeste de citron. Je rougis et baisse les yeux alors qu'il me fait zigzaguer entre les passants. Il m'a remercié, pour quelque chose d'inutile, de totalement futile, de stupide.
Il s'arrête sous un pont au bord d'une rivière et lâche ma main. Il s'éloigne légèrement avant de secouer la tête pour faire tomber l'eau de ses cheveux.
"Pfou, la pluie me fatigue. On arrive dans 5 minutes, on court pour y être plus vite ?"
De quoi parle-t-il ? Où va-t-on ? Je hoche simplement la tête, ce garçon est comme un bonbon dans ma vie ternie depuis 6 mois. Il attrape à nouveau ma main et se met à courir, je le suis, fixant simplement ses cheveux qui rebondissent à chaque foulée, la vapeur qui sort de sa bouche à chaque expiration, je souris à l'image que nous devons dégager, comme un couple dans un shojo stéréotypé.
