Kei - Carte postale 14.2 : Explications

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Encore une enveloppe, mais celle-ci est gonflée, ce qu'il y a dedans est volumineux. C'est la cinquième et dernière lettre de Keisuke. Je fais glisser mes doigts sur le papier, sur lequel mon nom qui est écrit proprement sur le devant. Les écouteurs dans mes oreilles chantent une douce musique, mi triste mi joyeuse. Sans avoir lu aucun des mots de mon frère, sans avoir sorti le contenu de l'enveloppe, une larme glisse sur ma joue. J'ai l'impression de tenir dans mes mains ses derniers actes, ses dernières volontés, ce qui m'oblige toujours à réaliser et accepter sa mort, son absence. Je l'ouvre finalement lorsque la musique me donne un élan de courage.

Ma main se pose doucement sur ma bouche lorsque je découvre le contenu : une lettre et des dizaines de photographies, de dessins, de pliages, de petits mots, je déplie la lettre, le papier est gondolé, il a pleuré dessus, je sens sa tristesse et sa détermination à travers son écriture.

"Rina,

Cette lettre est surement ma dernière. C'est pourquoi je dois finir de tout t'expliquer. Mais sache que je t'aime, je le répéterai sans doute des dizaines de fois dans ces lignes mais il le faut, car je ne pourrais plus te le dire de moi-même après ça.

Oh merde Riri, ce que tu me manques, ce que j'ai peur, je voudrais que tu sois avec moi, je voudrais te serrer dans mes bras pour savoir que je fais le bon choix. Je le sais, que c'est la chose à faire mais, j'hésite toujours, te laisser est ce que je pensais ne jamais avoir à faire. T'abandonner dans la vie, alors que tu es si jeune. Rina, excuse moi. Je t'aime mais je dois tout te raconter. Pour que tu ne me détestes pas, pour que tu les aimes, pour que tu continues mon travail. Je sais que tu en es capable, après tout, nous sommes des Baji, nous sommes une seule et même personne non ? Je n'existe pas sans toi, tu n'existes pas sans moi, c'est pour cela que je t'écris cette lettre, pour que tu continues d'exister alors que je ne serais plus là. Putain, je suis désolé Rina...

Dans la précédente lettre, je te racontais les dernière occupations du gang avec le Valhalla, maintenant continuons. Je dois sauver Kazutora, après l'accident avec Shinichiro, il a vrillé, et c'est ma faute. Et Kisaki va foutre la merde quelque part, j'en suis sûr, je le sens pas ce mec. Donc je suis entré dans leur gang, leurs vestes sont trop confortables mais beaucoup moins classes que celles du Toman, je te l'assure.

Je surveille Tetta et Hanma (regarde bien leurs photos tu dois les reconnaître dès que tu les vois) ils vont retourner le cerveau de Kazu. Le plan de ce con de Kisaki doit même être bien plus important que cela, il prend trop d'importance dans tout, il en veut au Toman j'en suis persuadé. Ils se doutent que je suis chez eux pour quelque chose, ma couverture risque de ne pas tenir longtemps, j'ai du tabasser mon second pour faire mes preuves et demain...on se tape contre le Toman.

J'ai du mentir à mon second, celui qui me donne toute sa confiance depuis toujours, j'ai beau lui dire des bobards encore et encore il arrive toujours à lire en moi, sacré Chif'. D'ailleurs, il n'a qu'un an de plus que toi !

Hey Rina, tu penseras à moi chaque jour ? Je ne sais pas si j'en ai envie ou non. Déjà, j'ai pas réellement envie de mourir, mais si tu lis cette lettre bah, c'est que c'est arrivé. Merde alors, quel genre de grand frère fait ça.

Je me concentre, excuse moi petite sœur. Kisaki est un mec bizarre, manipulateur, très intelligent, patient on dirait qu'il prévoit tout en avance, mais je ne sais pas ce qu'est son but final. Une des solutions serait de le tuer bien proprement, mais je suis pas un meurtrier, et je ne veux pas que quelqu'un d'autre en devienne un, Kazu et Pa' c'est suffisant. Je pense qu'Hanma est surtout là pour se faire plaisir et délirer, il n'est pas aussi mauvais que Tetta, il est juste taré, mais pas méchant dans le fond je pense.

Je t'en prie fait attention à eux. Cherche le but de Tetta et fait en sorte de protéger les gars, il s'en prend au Toman en permanence, ce doit être parmi nous que se trouve ce qu'il cherche. Protège le Toman Rina. Si je meurs, va partager des Peyoung Yakisoba avec mon second je t'en prie. Il va encore être seul face à ma tombe en mangeant la moitié, je le connais par cœur.

Mon objectif lors de la prochaine grosse bagarre sera de faire en sorte que Kazu rejoigne nos rangs et de défoncer Kisaki. Ça ne sera pas une mince affaire, j'imagine que Mikey va vouloir le défoncer, aaaah j'espère que tout se passera bien ! Et que je n'aurais jamais à te donner cette lettre.

Je t'aime et t'aimerai toujours Rina.

Je veillerai toujours sur toi, je suis ton prince.

Kei."

Je pose la lettre en tremblant. ''Protège le Toman Rina''. Je souris ironiquement, les larmes dévalent mes joues rouges de colère, ma voix sort de manière sourde d'entre mes mâchoires serrées :

"Kei, tu crois que tu peux mourir et me laisser ça sur les bras ? Me dire que je dois protéger le Toman ? Que Kazu est taré et que Mikey veut le tuer car il est tout aussi fou ? Tu te rends compte de la pression que tu me mets sur les épaules ? Idiot !"

Un papier glisse doucement sur mes jambes, je baisse le regard, des mots ornent le petit morceau de papier : "Tu vas y arriver". Mon cœur se serre et mes poumons se vide. Je peste en levant les yeux au ciel :

"Bien sûr que je vais y arriver Keisuke. Je suis bien obligée maintenant que j'ai l'impression de les connaître et de les aimer comme s'ils faisaient parti de ma famille."

J'étale le reste du contenu de l'enveloppe, deux photos montrent Kisaki et Hanma, je me fige c'est Shuji ! Le garçon a qui nous avions ramené le petit chien lorsque nous étions enfants. Le reste sont des images du Toman, à vélo, dans la rue, après une bagarre, devant le dojo des Sano, ils sourient toujours. Puis d'autres photos apparaissent : le visage de Mikey en train de dormir, Draken en train de taper sur Mikey, Pachin en train de taper sur Mikey et finalement Mitsuya, au dos de celle-ci une phrase : " Va le voir si tu as besoin."

Les petits mots qui accompagnent les photos me sont tous adressés, ce sont des ''je t'aime'', des ''j'ai confiance en toi'', ''tu es ma princesse'', ''nous serons toujours ensembles'', ''nous ne sommes qu'un''.

J'attrape le dernier et le range dans la coque de mon téléphone.

Je m'allonge dans mon lit avec un petit soupir et je sens les ombres m'entourer à nouveau, s'insinuer dans mon esprit et me paralyser, inhiber mes émotions. Une larme coule doucement sur ma joue.

Les dernières paroles de Kei, je les connais, c'est fini maintenant, il est bel et bien parti. Il me laisse derrière lui, sur cette terre où tout est complexe et où les gens sont fous de pouvoir.

Volonté - Tokyo revengers x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant