Hajime Kokonoi

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Un fou rire me prend et je me plie en me tenant le ventre aux côtés de ma mère dans le même état. Face à nous, sur le petit écran de notre télévision, un film jaunis nous ramène quelques années en arrière. L'on y voit Keisuke me lancer des cubes en bois dessus après que j'ai détruit sa pile,puis mon père cuisinant avec mon frère sur les genoux, ou moi essayant d'aider ma mère au jardin.

Nous sommes le 6 janvier, avant dernier jour du Shôgatsu.

Shôgatsu : première semaine de la nouvelle année durant laquelle les japonais portent la tenue traditionnelle, rangent et décorent les maisons et mangent de la nourriture de très bonne qualité.

Je m'étire dans mon kimono bleu nuit et réajuste l'obi de la même couleur autour de ma taille en me levant. Et me dirige vers le frigo pour prendre quelque chose de frais à grignoter.

Un courrier attire mon regard tandis que j'attrape une barquette de mochis froids. C'est un recommandé de l'entreprise dans laquelle travaille ma mère. La lettre est déjà ouverte, je jette un coup d'oeil au salon pour vérifier qu'elle reste toujours concentrée sur l'écran de la télé et déplie la lettre. Je retiens un hoquet de stupeur en lisant la première ligne :

"Madame Baji, nous sommes dans le regret de vous annoncer que votre poste a été supprimé. De ce fait et du fait de la non création d'autre poste dans notre entreprise nous sommes dans le regret de vous annoncer que vous êtes licenciée par le présent courrier."

J'inspire un grand coup et range la lettre. Je plaque un sourire sur mes lèvres et apporte à ma mère les mochis avant de feindre un appel de Chifuyu pour monter dans ma chambre à toute vitesse.

Allongée sur mon lit, je réfléchis à toute vitesse : l'aide que nous percevons suite au décès de mon père n'est pas assez importante pour que l'on puisse vivre avec uniquement cette entrée d'argent. Il va falloir quelques semaines à ma mère pour trouver un nouveau travail et elle reste en temps partiel médical du fait de son état psychologique, trouver un emploi sera long et difficile.

Mes doigts pianotent instinctivement sur mon téléphone :

Je m'étire en soupirant, avant de retourner sur le canapé comme si de rien n'était avec un bol de fruits sur les genoux

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Je m'étire en soupirant, avant de retourner sur le canapé comme si de rien n'était avec un bol de fruits sur les genoux.

La matinée défile, je pose sur la table basse du salon un bol de haricots noirs et un plateau de fruits de mer sous le regard attentif de ma mère. Mes lèvres se pincent en pensant à l'argent qu'elle a du dépenser pour que nous passions un bon début d'année.

Sur les coups de 13h je me change en tenue du Toman et embrasse ma mère en sortant pour me rendre au sanctuaire un peu en avance.
En arrivant, le lieu est calme, quasiment désert. Je soupire et m'allonge sur l'une des marches, la tête posée sur mes bras croisés. Je fixe le ciel d'un bleu froid et frissonne quand une bourrasque de vent soulève les longs pans de ma veste.

Volonté - Tokyo revengers x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant