Rina - Carte postale 14.1 : Excuses

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Je froisse le papier fin dans ma main et reprend la règle et le critérium afin de tracer de fines lignes droites pour écrire proprement. Mon œil dérive sur les lettres de Keisuke : ses caractères brouillons, tracés à l'envers, non alignés, je soupire avant d'abandonner.

Je me laisse tomber lourdement contre le dossier de ma chaise de bureau en grognant, le nerf de mon cou me tire douloureusement. Je remue la tête pour déraidir mes muscles et attrape finalement la dernière lettre que j'ai écris à mon frère et qu'il a lu selon les dires de ma mère.

L'enveloppe porte son prénom proprement écrit avec les caractères ''kei'' pour joyaux et ''suke'' pour intermédiaire. Un rire léger m'échappe, mes parents m'avaient plus gâtée sur ce point là. Le ''ri'' de mon prénom était écrit avec le kanji pour lapis lazuli et le ''na'' avec le kanji de l'été.

J'ouvre l'enveloppe et en sors une photographie de mon frère et moi un jour d'été.

Les mots que j'avais écrit sont récents, ils datent du soir de notre sortie après les exercices de math de mon frère, la pulpe de mes doigts tient le papier en tremblotant, mes yeux sautant de la photo à la lettre :

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Les mots que j'avais écrit sont récents, ils datent du soir de notre sortie après les exercices de math de mon frère, la pulpe de mes doigts tient le papier en tremblotant, mes yeux sautant de la photo à la lettre :

"Hey Kei !

Je dois m'excuser. Je suis une affreuse petite sœur. Qu'est-ce que j'aimerais être aussi forte et aimante que toi. Mais non, il a fallut que je veuille me venger des tes absences en me barrant à l'autre bout du pays. Que je laisse maman avec le vide de papa et toi à gérer tout cela seul.

Je le sais parce qu'elle m'a appelé un jour alors que je sortais des cours et qu'elle a tout lâché : mon manque de courage, ma fuite, le fait que je me repose en permanence sur toi. Certes, c'était sous le coup de la colère et tous ses mots ne sont pas réels mais le fond lui l'est bien.

J'ai l'impression que ça fait des mois que je t'ai abandonné, qu'avant même de partir pour Nagoya je n'étais plus réellement là. Merde Kei, je suis désolée. J'ai envie de gifler la Rina du passé, et même celle du présent.

Je viens et je suis pas foutue de t'adresser un mot, pas un sourire.

Je regarde cette photo et je me dis que ce qu'on est tous les deux est si précieux, si beau, que je dois revenir vers toi. Tu m'as toujours laissé faire ce que bon me semblait, expérimenter, fuir, me cacher, être violente et méchante. Tu m'as tout laissé faire avec toi, mais cela fait des années que je ne t'ai plus montré que je t'aime.

J'ai envie de te serrer dans mes bras, et de vivre avec toi, pour toujours. J'ai l'impression d'avoir grandi Kei. J'ai 12 ans et pourtant j'ai l'impression d'avoir fait un pas en avant vers le monde des adultes. Donc je me rend compte que les choses viennent et partent. Je me rend compte que c'est réel : on se rend compte de ce que l'on possédait seulement quand on le perd.

Et m'imaginer te perdre me rend folle. Je sombre sans toi. Alors je vais finir cette lettre de merde, la planquer et venir te dire que je t'aime. Je veux qu'on passe à nouveau des centaines d'après-midi à regarder les nouveaux épisodes de Naruto à la télé, qu'on fasse de la moto, que tu me montres ce que tu apprends au dojo de Manjiro. Je veux que l'on rigole comme on l'a toujours fait et je veux disparaître à nouveau dans cette bulle fantastique que tu crées autour de nous.

Volonté - Tokyo revengers x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant