Descente aux enfers

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Attention ! Ce chapitre contient de la mutilation !

Ellipse 1 mois

Je fais défiler maladivement les photos sur mon téléphone et celui de Chifuyu qu'il a laissé sur la table du salon pour se doucher.

Les larmes dévalent mes joues, mon cœur bat irrégulièrement mais je ne peux m'empêcher de m'enfoncer toujours plus loin dans le passé. Dévorer des yeux chacun de ses sourires, me nourrir des émotions que je lis dans son regard.

Je claque rageusement les téléphones sur la table. Je me sens étouffer, des bouffées de chaleur brûlent mon corps. J'attrape un morceau de papier, un stylo et écris rapidement "Je reviens. RB" avant d'empoigner mon téléphone et de sortir de l'appartement en courant.

J'entend la porte claquer derrière moi alors que je dévale les marches des escaliers. Je cours pour faire souffrir mon corps, pour que mon esprit oublie la douleur qui vrille mon cœur et mon esprit. Ma semelle s'accroche sur une plaque d'égout et je m'étale de tout mon long sur le bitume brûlant sous le soleil estival.

Nous sommes le 7 juillet 2005, Keisuke est décédé il y a maintenant 8 mois.

Je me relève en pleurant et me dirige vers la rivière qui coule en contrebas de la route

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Je me relève en pleurant et me dirige vers la rivière qui coule en contrebas de la route. C'est sous ce pont que nous nous étions arrêtés avec Chifuyu la première fois que nous nous sommes rencontrés. Depuis, nous avions passé la majorité de nos week-end ensemble, à parler de Keisuke, de sa vie, de nos collèges, du Toman, de nos familles. Allongée dans l'herbe je sens les graviers pris dans la peau de mes mains et de mes bras. Je lance un regard vers mon pantalon dont le tissu des genoux est parsemé de trous.

Je m'amuse à faire bouger les graviers coincés sous la fine peau de mes paumes, le sang suinte le long de mes bras. La peau de la tranche de ma main est limée et blanche.

Les brûlures s'intensifient et je souris : enfin une pensée prend le dessus sur les ombres. Je plonge les mains dans l'eau tiède de la rivière, allongée le ventre dans l'herbe je laisse ma tête pencher vers l'eau, effleurant mes cheveux.

Lorsque les brûlures cessent je me redresse et attrape le paquet de cigarettes de ma poche, le Zipo toujours à l'intérieur et allume un bâton de nicotine. Maintenant allongée sur le dos, je contemple le ciel.

Cette souffrance physique est bien plus douce et simple a guérir que la douleur mentale mais elle peut prendre le dessus, inhiber mes pensées. Je regarde le bout incandescent de la cigarette attentivement et me redresse pour m'asseoir en tailleur. Je fixe intensément l'extrémité rougeoyante puis la peau fine de l'intérieur de mon poignet. Ma main se dirige doucement, je sens la chaleur brûlant s'approcher, mon esprit se vide, concentré uniquement sur la tâche qui va apporter le silence dans mes pensées.

Je sens de petits picotements à la surface de ma peau au fur et à mesure que j'approche la pointe brûlante. Je serre les dents lorsque la cigarette entre en contact avec ma peau, un léger sourire se forme sur mes lèvres et je ne peux empêcher le mouvement de réflexe qui éloigne ma main de mon bras.

Volonté - Tokyo revengers x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant