Kei - Carte postale 11.2 : Le Tokyo Manji-kai

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J'attrape l'enveloppe qui suit, encore une lettre de Keisuke. Je la déplie et une photo coloré en tombe :

(nda : malheureusement notre petit Kazutora n'est pas réellement là

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(nda : malheureusement notre petit Kazutora n'est pas réellement là... et Takemichi non plus :,) )

Son écriture recouvre la feuille de papier, je souris en regardant la date : 3 novembre 2004. Keisuke avait 14 ans et moi 12. Nous avons écrit nos deux lettres le même jour : pour son anniversaire.

Je jette un coup d'œil à mon téléphone : 00h23 et soupire en ne sentant pas du tout le sommeil venir. Voilà bientôt une semaine que je me plonge tous les soirs dans mes souvenirs et que je n'en dors pas. Je secoue la tête et incline un peu plus la lampe de chevet qui éclaire le papier.

"Hey Rina !

Dire que dans 5 mois tu rentres au collège ! Aaaah, ça me fait bizarre. Tu grandis si vite, tu es en train de devenir une jeune femme sublime ! Je suis sûr que la moitié des mecs de mon collège voudraient sortir avec toi !

Bref, je veux te parler de mon groupe de pote. Parce que je voudrais que tu vives tout ça avec nous mais ça pourrait être dangereux et je suis ton frère, le même sang coule dans nos veines : le mot prudence n'est pas celui que nous maîtrisons le mieux."

Je m'arrête un instant de lire, l'envie de déchirer la feuille et de lui hurler dessus brûle mon corps. Je siffle simplement un petit "idiot" entre mes mâchoires serrées avant de reprendre, la colère brouillant légèrement ma vue. Le mot prudence n'est définitivement pas celui qui tu maîtrisais Keisuke...

"On va faire mon anniversaire tous ensemble. Ça va être cool je pense, comme toujours on va un peu boire et jouer. Puis Mikey voudra manger et Draken le frappera. Mitsuya essaiera de les séparer, Pachin traitera tout le monde d'idiot alors que c'est le plus bête d'entre nous. Je pense que c'est ça en fait, notre groupe, notre Tokyo Manki-Kai. C'est des potes débiles mais qui s'aiment et qui veulent se sentir libres. Libres comme l'air ma Rina. Sur ma moto, personne ne peut m'arrêter et sur terre personne ne peut me vaincre car tous mes potes sont avec moi.

Le gang grossit jour après jour, Mikey y tient beaucoup, pour Shinichiro je pense. On s'occupe des petites bandes qui foutent la merde, on leur met des raclés et ils viennent dans nos rangs. On est environ 100. Tu m'imagines en train d'en gérer 20 ? Parce que je suis chef d'équipe je te rappelle hein ! Puis j'ai le meilleur second qu'on puisse imaginer, il fait le doux et le gentil mais c'est un vraie teigne en combat. Il te ressemble un peu : adorable et mignon à l'extérieur mais un sans-cœur dès qu'il s'agit de se battre ou de remettre à sa place un des gars.

Tu sais, je repense souvent au soir où tout à déconner. Si t'avais pas été là face à moi dans cet hôpital, je pense que je me serai flingué et maman à la suite puis tu serais restée seule...
Wa, bonne ambiance Keisuke, bravo !

Bref, j'ai 14 ans et j'ai déjà vécu plus que beaucoup d'adultes, c'est ça, la magie d'avoir des potes un peu fous sur les bords. Ils t'embarquent au milieu de la nuit pour aller vivre des aventures. Je dis pas que je suis le moins fou, loin de là. J'ai même pris goût à faire brûler des voitures ! Ne le dis pas à maman s'il-te-plaît...

Je me suis découvert une passion autre que me battre : les Peyoung Yakisoba. On a un deal avec mon second : on les mange toujours ensemble en partageant.

Bon, je vais te le dire à toi parce que t'es ma sœur mais, je sens que quelque chose va partir en vrille. Ou peut-être que c'est l'alcool qui me fait penser ça. J'en sais rien, désolé, j'ai un peu bu, ne m'en veut pas hein ? Mais, j'ai un mauvais pressentiment, je vais faire gaffe pour éviter qu'un gros truc nous tombe sur le coin de la figure.

Dans le Toman on pourrait tous faire n'importe quoi les uns pour les autres, c'est plus que de l'amitié, c'est une famille. Je passe du coq à l'âne mais j'ai envie de te parler de tellement de choses...
Quand on se reverra, promis je te raconterai des petits trucs sur le Toman. Mais pour tout le reste, attend moi ! Je te ferai découvrir pleins de trucs, mais je dois devenir assez fort pour te protéger ma princesse, et les protéger tous.

Je vais te raconter comment j'ai rencontré Matsuno : déjà, il était coiffé comme un gangster et moi j'étais dans ma période ''faire plaisir à maman pour pas qu'elle pleure''. Enfin tu vois, avec ma coiffure et mes lunettes, raaah, je sens ton regard moqueur jusqu'ici, tu fais chier Rina. Bref, on s'est rencontré à ce moment là pendant que je t'écrivais une lettre, il m'a aidé et on a un peu sympathisé, c'est un gars cool et assez intelligent. Quoi que je suis aussi intelligent, je ne suis juste pas scolaire comme disent les profs.

Bref je me perds, après ça on a un peu parlé et on est devenu potes vite fait. Un soir, alors que je rentrais je l'ai vu se faire tabasser dans la même ruelle que toi enfant, j'ai pas eu à réfléchir et j'ai défoncé les gars. T'aurais vu leurs regards à tous, ils étaient fous !  Je leur ai mis la misère alors que j'étais habillé comme un intello de première."

Je ne cesse de sourire doucement à la lecture de ses mots, comme s'il me racontait sa vie en face de moi, attendant que je réagisse. Je récupère les larmes qui coulent d'un coup de manche et reprend :

"Ensuite je l'ai invité à venir manger des nouilles et puis je lui ai proposé de rejoindre le Toman et voilà !

Je vais te laisser, le gâteau et les cadeaux arrivent, je vais pas louper ça !

Je t'aime ma Rina,

Ton grand frère, Keisuke."

Je soupire en regardant le plafond : combien sont-ils dans le même état que moi ? Perdus après avoir vu Kei lâcher son dernier souffle face à eux.

Je prend la photo entre deux doigts et la glisse dans mon porte monnaie, à côté de celle de ma famille alors que étions enfants, avant de déménager à Tokyo.

Volonté - Tokyo revengers x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant