Part.I - 5.1 : La nouvelle lubie des Humains

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En quittant les Profondeurs lors de son premier voyage, Magnus voyait l'ensemble des Humains comme des répliques exactes des Invocateurs. Qui plus est, les rares descriptions de Nécromanciens coïncidaient avec celles des habitants de Ness-Terath. Si croiser les Pilleurs dans le Désert le conforta une fois de plus dans son opinion, la bienveillance des Dévots perturba quelque peu ses convictions.

La découverte de la Colline en 220 remit en question toutes les certitudes du sorcier, et ce malgré l'attitude plus que méprisable du monarque Pancratius. Plusieurs facteurs l'interpellèrent notamment.

La couleur de peau fut pour lui un choc immense, une véritable gifle. Les peuples de l'Ombre avaient chacun leur apparence propre, mais les individus partageaient globalement des attributs similaires. Ça n'était pas le cas des Hommes, dont la taille ou la carrure pouvaient varier bien plus que ce qu'on l'on connaît dans les Profondeurs. Surtout, les nuances de couleurs de l'épiderme firent naître en l'empereur une curiosité toute nouvelle. Du blanc pâle au noir sombre, les Humains étaient aussi différents entre eux que pouvait l'être, là encore d'après Magnus, les espèces de Démons. Bien loin du teint blafard et de la peau grisâtre des Invocateurs, il y avait là quelque chose de presque fascinant.

Une autre grande surprise fut la rencontre des différentes cités de la Colline, et leur architecture, qui dénotaient totalement avec ce que l'empereur avait pu voir à Ness-Terath.

L'art primitif ombrescent est, de nos jours encore, très mal considéré par la Surface. Archaïque, il est bien plus moqué qu'enseigné. Aussi les bâtiments des Profondeurs, la Citadelle comme Obsidienne, partagent tous un souci pratique bien plus qu'esthétique. La ville lancière de Speor, l'époustouflante cité partagée par Élémentalistes et Mages de Salida, la grandiose capitale de Luminarii, tout était pour l'empereur source d'émerveillement comme d'enseignements.

Conscient du retard ou du conservatisme à outrance de son domaine, Magnus garderait bien tout ça en mémoire afin de suivre les grands travaux pour son palais.

Et bien évidemment, amoureux de la verdure, il est impossible de décrire le sentiment qu'a dû ressentir l'empereur lors de son passage par Acacia.

Au-delà de cet aspect purement esthétique, Magnus fut impressionné par les structures politiques mises en place par les Humains. Conseil, Assemblée, administration, il y avait là un modèle à prendre en compte pour pouvoir révolutionner certains points du gouvernement impérial ombrescente devenus obsolètes.

Certes, Magnus quitta la Colline avec maints regrets et déceptions, mais non sans rien. Les Invocateurs tombèrent plus encore, s'il était possible, dans l'estime du sorcier. Pâles représentants de leur race, ils avaient offert aux Profondeurs une sombre image des Humains. Et bien que la méfiance régnait toujours dans l'esprit de Magnus, un autre sentiment avait fait son apparition : l'attirance.

La Colline - Le Mythe des Deux SorciersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant