Chapitre 5

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Chapitre 5

PDV Oralie

Nous avons passé des heures à parcourir les rangers de cartons avec Bronte.
On peut résumer en un seul mot nos trouvailles:  rien. Pas la moindre petite information.

Épuisée, je rentre chez moi bredouille. Je mange rapidement avant d'aller me coucher. je m'enfile sous la couette. Mais le sommeil me manque. Je pose mes mains sur mon ventre. Je sens mon bébé. Un garçon, j'en suis certaine . Vigoureux, énergique. Oh comme Kenric aurait été heureux. Tellement.

Je tourne la tête vers son portrait.

Je m'imagine souvent auprès de lui. Je l'imagine avec notre enfant. Heureux, souriant, jouant avec lui. Un père aimant. Il m'a toujours dit qu'il aimait les enfants et qu'il en voulait.

-Flasback-

Je l'observais depuis déjà un moment. Il était assis sur un banc totalement perdu dans ses pensées. C'était quoi ? Il y a seulement quelques mois.  Il regardait les enfants jouer à la balle. Un air perdu. Je me suis approchée de lui et assise sur le banc.

- Tout va bien Kenric ?

- Bien sûr. Pourquoi ça n'irait pas, Ora  ?

- Je ne sais pas, peut-être ton air perdu dans tes pensées et le fait que je suis empathe.

- J'oublie toujours. Avait-il dit en souriant.

Mon regard s'était porté sur les enfants. D'un geste maternel je posais la main sur mon ventre.  J'ai compris son envie. Être père.

- Peut -être un jour, Kenric.

- J'aimerai tant qu'on puisse en finir avec tout cela. Qu'on puisse, tous les deux partir. Vivre notre histoire sans se préoccuper des autres.

Il avait pris ma main discrètement et caressé le creux de la main.
C'était un petit moment de tendresse que j'appréciais chez lui.

- Je suis tellement désolée Kenric... Mais.  

- Je sais. Je sais bien Ora, ne t'inquiètes pas, je t'ai dit que je t'attendrai et je le ferai.
Un petit garçon envoya sa balle aux pieds de Kenric.
Il la ramassa.

- Excusez-moi, conseiller. avait murmuré le petit.

Kenric lui offrit un large sourire et lui donna son ballon.

- Ce n'est rien mon bonhomme, retourne jouer.

Le petit était reparti en courant.

- Tu serais un merveilleux papa. Lui avais-je dis.

-Fin flashback-

Oui un merveilleux papa... Mais cela ne s'est jamais réalisé et ne se réalisera jamais. Il est parti... Me laissant avec son enfant à cause de cet assassin.
Je m'assois sur le bord de mon lit. Je ne parviens pas à trouver le sommeil. Le temps passe lentement. J'enfile un gilet et me lève. Je m'approche de mon bureau et sort un carnet dont la couverture de velour rouge est incrustée de petite ambre. Je le possède depuis si longtemps maintenant. Dedans ce trouve tous mes meilleurs souvenirs avec Kenric. 
Depuis sa mort je ne l'ai pas une seule fois ouvert. Il demeure clos au fond de mon tiroir.
De dans des dessins réalisés par Kenric, il adorait en faire. Des photos, des petits textes, des poèmes. Je passe ma main sur la couverture. Je le repose et ferme le tiroir.
Je me dirige vers mon bureau. J'entre et allume la lumière. Je ferme les rideaux, on ne sait jamais.
Je me dirige vers mon tableau toujours vide d'informations sur Fintan. Je sors la cache de sa cachette. Elle va me rendre folle. J'ai cherché partout, Bronte aussi. Qu'avons-nous manqué ?  
La colère s'éprend de moi. Je serre la cache dans ma main tellement fort. Je sens une lame déchirer ma peau. Je lâche la cache. Le mécanisme de défense... On ne peut détruire une cache. Je regarde ma main ensanglantée et endolorie. Le sang coule de manière importante. Je grimace. Ce dernier tâche le sol. Je me détourne de la cache restée au sol et m'en vais attraper un tissu quand un déclic se fait. Mon cœur manque un battement je me tourne vers l'objet, déconcertée, je reste planter là à regarder la cache.

Comment ?

J'enroule le tissu autour de ma blessure, et m'agenouille. De ma main valide je prends la cache qui s'est illuminée d'une lueur jaune pastel.

Je l'ai ouverte. . .
Mais...
Non ce n'est pas possible. Je rêve.
Je me redresse. Je dois prévenir Bronte. Je m'apprête à sortir. Mais ma curiosité piquée à vif me stoppe. Quel lien ai-je avec Fintan ?
Comment le prendrons les autres ? Je... 

Peut-être devrais-je l'ouvrir, moi... Et prévenir les autres après.
Je suis dubitative sur la réaction des autres quand ils apprendront que je l'ai ouverte seule.  

Que dois je faire ?
Je m'assois sur mon canapé, hésitant.


FintanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant