Fintan

Chapitre 30

PDV Velia

J'ai longuement hésité à me rendre auprès de Bronte. Mais après tout, je ne pourrais pas éternellement l'éviter. Je dois le confronter et assumer mon geste. Je resserre mon gilet contre moi, marchant vers la demeure de mon instillateur.

Je me sens bizarre, terriblement mal à l'aise.

J'entre et monte l'escalier. Je m'arrête devant la porte de sa chambre et la contemple durant une longue minute qui me parut une éternité et d'un geste tremblant je viens frapper.

- Oui ? survient la voix de Bronte.

J'ouvre la porte et entre.

- Bonjour Bronte.

- Velia. Me salue- il.

Il est assis au bord de son lit. Heureusement que le médecin lui avait dit de rester allongé.

- Hum. . . Zarina m'a dit que tu avais quelque chose à me dire.

- Oui c'est vrai.

Il marque une pause, mais je remarque que son pansement est taché de sang.

- Elwin n'est pas passé ? lui demandai- je.

- Ce matin.

- Ton pansement est taché de sang.

- Ce n'est rien, Velia.

- Je peux te le refaire.

- Non c'est bon.

- Ce n'est pas une question. Laisse moi te le refaire, cela aidera mieux la cicatrisation de ta blessure.

Je m'approche du sac qu'Elwin avait laissé et le saisit d'un désinfectant et d'une crème, remède qu'Elwin avait concocté spécialement pour Bronte.

- On peut le héler. Me dit Bronte.

- Il est sûrement très occupé. Mais ne t'inquiètes pas ... J'ai été médecin avant de devenir conseillère. Je m'y connais en soin. Allonge toi s'il te plaît.

Il ne discute pas et s'exécute.

PDV Bronte

Elle retire le bandage délicatement. Elle s'écarte de moi et revient avec des compresses. Je l'observe tendrement.

- Cela risque de piquer.

Et en effet le désinfectant est guère agréable. Je grimace.

- Pardon.

- Ne t'inquiètes pas c'est normal. Lui dis-je.

Elle continue soigneusement de désinfecter puis elle applique la crème.

Ses gestes sont si doux que j'en oublie presque la douleur de la blessure.

Elle est jolie quand elle est concentrée.

Ses cheveux sont relevés en un chignon maladroit. Elle porte une robe très simple. De couleur bleu foncé avec un gilet blanc. Je ne l'ai jamais vu porter des couleurs chaudes. Elle est toujours en bleu, en violet parfois en noir ou en blanc.

Son visage fin est encadré par deux longues mèches ébènes. Ses lèvres sont légèrement roses.

Elle applique un bandage.

- Voilà. C'est mieux comme ça. Elle s'en va ranger les bandages, la crème et le désinfectant. Et revient vers moi.

- que voulais-tu me dire ? Demande t'elle me sortant de mes pensées.

- Je voulais qu'on parle de ce qui s'est passé.

- Écoute je suis désolée, je ne sais pas ce qu'il s'est passé. J'ai agi bêtement... Je m' excuse Bronte. Je ferais mieux de partir...

Elle joint le geste à la parole. Mais avant qu'elle ne sorte je me lève et la rattrape. Si elle croit que je vais la laisser partir ainsi.

Elle se retourne.

- Tu regrettes ?

- Non... Enfin oui. murmure- t-elle.

Je me rapproche d'elle.

- Moi je ne le regrette pas du tout.

Ses joues rougissent. Bon sang, elle est si mignonne.

- Tu sais . . . Je suis loin de ne pas avoir de sentiment.

Nos souffles se sont rapprochés.

- Bronte. murmure-t-elle d'une toute petite voix.

- Tu es un peu mon rayon de soleil...

Je passe une main sur sa joue. Bouillante. Je dépose mes lèvres sur les siennes. Lui rendant son baiser.

Il dura un fragment de seconde. Un fragment si délicieux. Si doux. Si court.

Velia me regarde avec de grands yeux. Les joues tellement rouges.

- Bronte...

- Je t'aime Velia. Lui dis-je.

Elle prend mon visage entre ses fins doigts et m'embrasse. Un baiser que j'approfondis. La rapprochant davantage de moi. Je passe mes mains autour de sa taille. Nous nous séparons, reprenant notre souffle.

- J'ai toujours voulu te le dire, mais j'avais peur. Peur de te perdre, perdre ton amitié. . .

- Moi aussi.

Ma blessure commence à me brûler, m'écarte t-elle étouffant un râle de douleur.

- Bronte, s'il te plaît rallonge toi. . . murmure-t-elle en me rapprochant de moi. Elle m'aide à m'allonger.

- Il ne t'a pas raté, j'ai vraiment crû que tu allais y passer. . . Tu m'as fait tellement peur.

Elle prend ma main dans la sienne.

- Je suis en vie maintenant.

- Oui et heureusement.

Je lui souris. Comme j'aime cette femme.

- Restes-tu avec moi ?

- Bien sur Bronte.