Chapitre 51

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PDV Velia

Quelques jours se sont écoulés. Après avoir passé la nuit chez Bronte, je me suis rendue à Eternalia pour une réunion ou deux avec des émissaires.

Je marche dans les longs couloirs d'Eternalia, les bras chargés d'une pile de livres que j'apporte aux archives. Bien que retrouver Elyseus soit notre priorité numéro une, il ne demeure pas moins qu'il reste beaucoup de problèmes à régler dans les diverses cités perdues, ainsi que les nombreuses agitations qui ont lieu en terre neutre dû à certains exilés. Nous devons aussi trouver des pactes avec les autres espèces intelligentes et notamment les ogres qui sont difficiles à convaincre.

On doit aussi surveiller à ce que le reste des invisibles ne soit pas une menace. On l'a bien oublié, ça. Gisela est encore dans la nature, comme d'autres. Pour le moment, ils se font oublier. Ce n'est pas plus mal. Enfin, je crois.

Je croise alors Fintan. Il semble vraiment pressé.

- Du nouveau ? demandais-je.

- En quelque sorte oui. Je dois aller parler à Bronte.

- Je vous rejoins. Je dois poser cela aux archives.

Je longe le couloir et ouvre les portes de la petite bibliothèque des archives du palais. Je dépose les livres sur la table.

Je range les livres correctement sur les étagères. J'aime mettre l'ordre sur les étagères. Il n'y a rien de plus agaçant qu'un livre dérangé, ou encore pire abimé.

Je me demande ce qu'a trouvé Fintan. J'espère que ce sera quelque chose pour arrêter Elyseus. Ce serait trop beau.

Honnêtement je ne pense pas que ce soit ça.

Je lâche un soupir. Nous devrions sûrement avertir Oralie. Elle est près de Kenric. Elle rattrape le temps qu'elle a perdu avec lui et elle a bien raison.

J'attrape un dossier, pour une réunion qui suit avec un de nos délégués elfiques à propos de choses si inutiles. Enfin.

Je regarde si je me suis saisie du bon dossier. Je m'approche de la table et je le pose, je le feuillette rapidement. Tout est là, en place. Parfait.

Je l'arrange et le prends.

La fenêtre s'ouvrit brusquement, je sursaute. Je me dirige vers cette dernière et la referme.

Je me retourne, et une silhouette se dresse devant moi. Je crie en reculant.

- Velia. Quel doux plaisir de te revoir.

Elyseus. . .

La peur se saisit de moi. Mon cœur s'emballe.

Il s'approche de moi. Je l'éloigne de moi avec une rafale.

- Ne t'approche pas de moi.

- Toujours aussi coriace, ma belle.

- Qu'est ce que tu veux !?

- Toujours aussi pressée de savoir les choses. Pourquoi ne pas prendre le temps ?

Je sens mes jambes faillir. Qu'est ce qu'il m'arrive ? Son regard transperce le mien. Je me sens plus mal. Je chute contre une des bibliothèques. Me retenant à une étagère. La respiration haletante. La difficulté à supporter mon propre poids.

- Toujours d'une faiblesse.

Toujours. N'a t-il que ce mot en tête. J'ai tellement peur que je n'arrive à faire quoi que ce soit. Je ne veux pas que ça recommence. Il pointe sa main vers moi. Une impression étrange s'empara de moi. C'est alors que je réalise ce qu'il essaye de faire. Face à mon impuissance, il s'approche de moi et s'accroupit, relevant mon menton avec ses doigts glacial.

- ça ne sert à rien de vouloir jouer les héroïnes, Velia. Tu n'aurais jamais dû me suivre, l'autre jour. Eh oui. Je t'ai vu. Tu étais loin d'être discrète. Maintenant Velia, je te laisse le choix. Sois tu te joins à moi. Soit et bien nous aviserons.

Ses paroles sont effroyables à mes oreilles.

Nous aviserons. ..

Qu'à t-il prévu de me faire.

Oh Bronte. . . pensais-je immédiatement.

- Il semblerait qu'il ne soit pas là pour te protéger, comme il l'avait promis.

Il sait.

- Et ou, je sais.

- Fait vite ton choix ma chère Velia, car ma patiente à vite des limites.

- Non . .. Non, jamais je te rejoindrais. Dis-je en prenant un peu mon courage à deux mains. Je me redresse alors, le poussant. Je prends la fuite.

- Tu as fait le mauvais choix ! m'hurle t-il.

Une douleur me transperce immédiatement l'échine. Je ne flanche pourtant pas. Et avance. Les larmes me brûlent les yeux.

Je sens sa présence dans mon esprit, il ronge mes défenses mentales. Je me sens soudainement fatiguée. Je n'arrive pas à respirer correctement, comme si mes poumons refusaient de s'ouvrir, comme s'ils étaient gorgés d'eau. Une impression de me noyer, s'empare de moi. J'ai l'impression que mon sang boue en moi.

Ma vue commence à se troubler alors que j'arpente avec la plus grande difficulté du monde les couloirs. Je m'appuie contre les murs. Mon pas est chancelant. J'arrive à bout de souffle. J'entre avec fracas dans le bureau de mon aimé. Fintan s'y trouve avec lui.

- Velia nous t'attendions. Dit Bronte en se levant de la chaise où il était assis.

Mon corps me lâche d'un seul coup. Bronte me rattrape de justesse, ma respiration est sifflante. Je suffoque. J'étouffe.

- Bronte. . . Marmonnais je. Je n'arrive pas à respirer. . .Je . . .

Je m'affaisse davantage, je n'ai pas la force.

- Je suis désolée. couinais-je de douleur.  

FintanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant