Sédah - La fille cachée d'Hadès - T1

Chapitre 31 - D'étranges trous de mémoire - partie 2

C'est Georgios qui les réveilla le matin en frappant à la porte. L'heure était matinale, et il arborait une expression préoccupée. Lorsque Sédah lui ouvrit la porte, il découvrit les deux filles, échevelées et les yeux encore bouffis pr le manque évident de sommeil. Il remarqua qu'elles étaient encore vêtues de leurs habits de la veille. Le maquillage de Maddy avait coulé et ses cheveux étaient dans un piteux état. Georgios et Sédah les observaient, stupéfaits.

— Plus je suis fatiguée, et plus ça s'emmêle là-haut, marmonna-t-elle, levant les yeux au ciel avec exaspération.

— Ça tombe bien que tu sois là, Maddy. Je suis très perturbé. Mes souvenirs d'hier soir sont criblés de trous. Je ne me l'explique pas. J'ai l'impression qu'on m'a effacé des pans de mémoires. Je me souviens que Sédah m'as pris le poignet et d'avoir perdu connaissance. Ensuite, je crois t'avoir vue entrer, Maddy. Vous voyez je n'ai que des flashs et je pensais que vous pourriez m'aider à reconstituer le fil des événements. C'est très étrange parce que j'ai l'image d'un rat et de tes cheveux qui s'illuminaient Maddy, et puis plus rien jusqu'à ce que je me réveille et qu'Aka et Guadaloupé frappent à la porte. Et ce n'est pas fini ! Cette nuit, j'ai fait un drôle de rêve, soupira-t-il. Je t'ai vue, Sédah, ainsi qu'un oiseau avec une queue rousse. C'est fou, non ? dit-il en se tournant successivement vers Sédah puis Maddy qui le sentaient bien trop soupçonneux.

— Ben, je crois que t'as beaucoup d'imagination surtout ! lança Maddy en éclatant de rire avec un aplomb renversant qui épata Sédah.

Son amie, en plus d'être un vrai rayon de soleil, avait décidément des ressources insoupçonnées. Et comme si sa réaction n'avait pas suffit, elle adopta la stratégie de la diversion, quitte à rendre sa nouvelle amie très mal à l'aise.

— Sédah te fait beaucoup d'effet n'est-ce pas ? fit-elle accompagnant sa raillerie d'un clin d'œil. Géorgie et Sédah étaient tout aussi mortifiés l'un que l'autre.

Cette dernière lança un regard assassin à Maddy avant de lui propulser un oreiller en plein visage. Et celle-ci, surprise, bascula en arrière en éclatant de rire comme si elle avait perdu la raison.

— Hey ! Chut ! Y en a qui dorment encore ici ! Vous êtes lourds ! cria une voisine de pallier.

— Ferme la porte, Georgios ! chuchota Sédah avec un air encore tout contrit par la honte.

Ce qu'il fit aussitôt, cherchant à reprendre de la contenance.

— Plus sérieusement ! Qu'est-ce qui s'est passé ? insista-t-il en souriant, la bonne humeur de Maddy ayant dissipé la tension ambiante.

— Et bien, je t'ai invitée à rentrer dans ma chambre parce que j'en avais marre que tu fasses la tête hier. Je t'ai dit tout ce que je te reprochais et tu t'es mis en colère en me disant que je ne comprenais rien à rien, qu'il ne fallait pas que je te fasse confiance, ni à personne d'autre d'ailleurs.

Georgios était gêné que Sédah relate cette conversation devant Maddy, qui en était visiblement très amusée.

— Et puis tu m'as proposé de quitter l'école parce que tu crois que je ne suis pas assez préparée et que ma protectrice est non seulement mauvaise, mais également imprudente en me laissant traîner dans cet établissement plein de danger. Et c'est là que je te rejoins. Tout le monde est insensé ici : du directeur jusqu'aux élèves. Et puis ensuite, je me suis sentie submergée par la colère. Tu m'as mise en boule ! Tu t'es avancé vers moi, et je ne sais pas ce qui s'est passé. Tu as flageolé sur tes jambes. Je t'ai alors aidé à t'allonger sur mon lit le temps que tu te remettes. J'ai cru que tu faisais une crise d'hypoglycémie. Heureusement, Maddy est arrivée sans tarder, elle s'apprêtait à aller chercher l'infirmière quand tu t'es redressé, et puis Aka et Guadaloupé sont arrivés à leur tour. Ils s'inquiétaient de ne pas te voir revenir.

— C'est tout ? Tu es bien sûre ?

Il avait l'air de se creuser la tête, essayant de comprendre ce qui lui était arrivé.

— Oui ! C'est tout ! répondit Sédah avec assurance, prenant exemple sur Maddy.

Désormais, elle comprenait qu'elle allait devoir composer avec la réalité.

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Merci d'avoir lu et à dimanche prochain ! 🌚

Brune. 🖤