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C'est soit toi, soit moi, sale putain de réveil.
— Sérieusement !!!
Plus les jours passaient, plus mon esprit s'adonnait à l'imagination de maintes et maintes façons de réduire à néant ce fichu réveil.
Nous étions le 3 janvier.
Il était sept heures.
Je reprenais les cours à huit heures.
— Si seulement je pouvais tomber dans les escaliers, m'éclater la tête au sol, et éventuellement mourir d'une hémorragie cérébrale... Me dis-je ouvertement, même si je savais bien que personne n'était là pour écouter mes plaintes.
Je me redressai dans mon lit lentement, le dos encore bloqué par la position curieuse dans laquelle j'avais passé la nuit. J'avais eu du mal à m'endormir, et étais montée dans la chambre aux alentours de deux heures du matin.
En position allongée, mon corps me faisait mal, et mon cœur menaçait de sortir de ma poitrine en explosant en mille morceaux ma cage thoracique. J'avais ainsi terminé la nuit en dormant à moitié assise. Rien de tel pour me donner un mal de dos terrible pour la journée.
Je mis le peignoir que j'avais laissé au bord du lit, enfilai mes pantoufles, puis descendis les escaliers en prenant garde de ne pas chuter.
T'aurais bien aimé être en arrêt, hein, feignasse !
Je disposais de seulement une demie heure pour déjeuner, boire un café - j'en avais bien besoin - me doucher, m'habiller, me maquiller... J'allais devoir passer la seconde, et vite.
J'arrivai au lycée de l'Enfer à 7h40.
Je coupai le contact de mon véhicule, en sortis, puis marchai jusqu'au portail d'entrée. L'établissement n'avait pas changé : il faisait toujours aussi peine à voir avec ses murs semblant avoir vécu la guerre.
J'aperçus ma chère Safiya qui balayait l'entrée du hall au loin, et, alors que j'entrai, elle me remarqua :
— Oh ! Julia ! Ma belle !
— Salut Safiya ! La saluai-je en plissant les yeux avec amusement.
Je la serrai dans mes bras.
— Comment vas-tu ? Je te souhaite tous mes vœux pour cette nouvelle année, habibi !
— Oh, c'est adorable... Je te souhaite également tous mes vœux de bonheur, Safiya !
Voilà qui me remontait le moral.
Le sourire large et resplendissant de Safiya me faisait oublier ce pourquoi j'aurais voulu me casser une jambe en chutant dans mes escaliers, avoir un accident de voiture, ou encore me casser le poignet en ouvrant le portail du lycée. Toutes les excuses étaient bonnes pour ne pas affronter cette journée. Mais voir un visage amical me changeait les idées.
Ce matin-là, Safiya portait un rouge à lèvres bordeaux, et une bonne couche de mascara. Ses cheveux étaient noués en une jolie queue de cheval épaisse, et elle portait une robe blanche sous sa tenue réglementaire. Elle était incroyable.
Elle profita de cet instant en tête-à-tête avec moi pour me raconter ses vacances en famille. J'en appris plus sur elle : elle avait trois enfants : une fille de mon âge, et deux garçons de seize et treize ans. Elle était divorcée depuis trois ans et passait chaque année ses vacances de Noël avec ses parents et ses cousins.
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OJOS OSCUROS Noir Désir
RomantikHISTOIRE CORRIGÉE!!! "Le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder." Julia Meyer, fraîchement diplômée, débarque dans un établissement de banlieue pour y enseigner le français. Fuyant une vie de famille envahissante, elle décide de...