CHAPITRE 23 - Dévoile-toi

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— Alors, tu vas bien depuis la dernière fois ?

Nicolas était toujours aux petits soins pour moi. Et ce malgré tout ce que j'avais pu lui faire subir. Je savais bien que je n'étais absolument pas facile à vivre : je n'étais pas une perle rare, j'étais un oursin. Je repris une gorgée de chocolat chaud au Nutella, en fixant l'homme séduisant qui se trouvait en face de moi.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Me demanda-t-il, déboussolé par mon attitude

— Rien je... Je me disais que j'avais de la chance de t'avoir.

— Ah oui ? Et pourquoi ça ? Me demanda-t-il ironiquement, entrant dans un jeu de séduction qui me plaisait beaucoup.

— Et bien... Tu es très attentionné. À l'écoute, et toujours prêt à me satisfaire. Tu... Tu essaies de me comprendre, même si parfois, j'agis bizarrement... Avouai-je après quelques secondes d'hésitation.

— Mmh... Fit-il en se frottant le menton. En somme, je suis l'homme parfait !

Il me fixa de ce sourire qui m'avait fait craquer lors de notre première rencontre. Nicolas était toujours égal à lui-même : attendrissant et drôle. Il avait ce don de me combler même dans les moments les plus difficiles. Et je le remerciais mille fois pour cela.

— Oui. En quelque sorte ! Plaisantai-je. Écoute, je...

— Ne t'excuse pas ! Me menaça-t-il avec sa cuillère à café. On a dit qu'on se laissait du temps.

— Oui, mais...

— Et ça me va ! Ne te prend pas la tête comme ça... Je suis là, tu le vois bien !

— D'accord... Acquiesçai-je.

Les minutes passèrent. De longues minutes de silence durant lesquelles Nicolas me fixait avec un regard rempli d'amour et de tendresse. Quant à moi, j'étais d'humeur nostalgique.

Mes yeux se perdaient dans les différentes couleurs de la nappe en plastique du café dans lequel nous étions censés nous détendre après notre journée de travail. Mon esprit vagabondait, comme toujours. Je n'étais pas là. Bien vite, Nicolas brisa le silence :

— Et dis moi, ça se passe bien tes cours particuliers ?

— Hein ? Quoi ?

Je sais même pas de quoi il me parle...

Je l'ai pas écouté. Merde.

— Tes cours particuliers. Avec ton allophone ! Insista-t-il en arborant toujours son sourire délicat aux lèvres. Décidément, t'es vraiment un cas...

— Ah ! Oui heu... Commençai-je en tentant de camoufler ma gêne. Rhm rhm... Ça va. Bien.

— Bon, très bien. Il apprend vite ?

— Heu... Oui, oui. Mais j'ai eu qu'un cours, là...

— Je sais bien. Mais mon petit doigt me dit que tu as sûrement déjà été en capacité de cerner son niveau d'intelligence, prof assidue que tu es !

— Te moque pas de moi... Le suppliai-je.

Je jugeai bon d'éviter le sujet : c'était trop de stress pour mon pauvre corps. Après des heures de cours interminables à supporter la proximité d'Alejandro, je conservais une sensation désagréable. Comme... Un manque ?

Non... Dis pas de conneries.

Je repris une nouvelle gorgée de chocolat qui me brûla presque l'œsophage.

— Et sinon, ta classe de l'Enfer, ça se passe mieux, j'ai l'impression ?

— Oui. Étrangement, depuis l'arrivée d'Alejandro, ils se sont calmés. Les filles sont à fond sur lui, et les garçons... Et bien... Disons qu'ils me laissent en paix.

OJOS OSCUROS Noir DésirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant