CHAPITRE 45 - Touche-moi

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— Mmh... Oui...

Les va-et-vient s'accélérèrent. Le rythme devint plus intense. Je le sentais entrer au plus profond de moi, frottant sur son passage chaque paroi de mon vagin.

— Oh, plus fort...

Je bouillonnais.

Et très vite, je me cambrai sur le matelas.

Je pouvais sentir la tension monter en flèche vers l'endroit stimulé. Mon souffle s'accélérait, de sorte que je ne parvenais presque plus à respirer. J'étais proche, tellement proche...

— Oui...

Mon corps s'entortilla comme un ressort, mes orteils se recourbèrent, et ma main agrippa le drap en soie.

— OUI ! OHHHHHHHHH ! OOUIII !

L'orgasme me parcourut de bas en haut. Je repris difficilement mon souffle.

— Uff... Ça fait du bien... Murmurai-je en ouvrant un œil trop lentement, de peur que les rayons du soleil ne me brûlent la rétine.

Je retirai l'objet de mon vagin et le déposai sur le matelas, juste à côté de moi, puis je poussai un râle. Je savais que quelques minutes plus tard, j'allais devoir déjeuner, m'habiller, et partir au lycée.

Lycée de merde, va.

Je me redressai : je suais à grosses gouttes. Mon corps venait de subir une épreuve. Le grand frisson.

Et pourquoi ?

Pour tenter d'oublier le baiser défendu et les caresses impudiques de la veille. J'avais passé la nuit à y penser, à me demander comment nous avions pu en arriver là. Comment MOI, j'avais pu en arriver là.

La veille, j'avais été en contact avec ses lèvres, avec le bout de sa langue... Sa main, sa paume, ses doigts avaient caressé ma peau. Toutes les douces paroles qu'ils m'avaient glissé à l'oreille étaient revenues en boucle toute la nuit. Je ne parvenais pas à me le sortir de la tête.

— Te deseo...

— Tu es mon élève... Et... Un ado.

— Quiero que me pertenezcas...

— C'est impossible...

Les regrets s'emparaient de moi : je ne pouvais décemment pas laisser les choses empirer. Il fallait que je règle ça au plus vite. Je n'avais pas le choix. Nous risquions beaucoup, surtout moi.

Et puis, en même temps...

Mes pensées firent demi-tour : j'avais embrassé des tas d'hommes jusqu'ici, depuis mes onze ans. Je me souvenais de mon premier baiser : c'était un charmant petit garçon de dix ans en colonie de vacances.

Un soir, sous les étoiles, il s'était approché de moi, voulant déposer un baiser sur ma joue, mais j'avais tourné la tête, attirée par le chant des vagues, et nos lèvres s'étaient caressées doucement.

À l'époque, c'était ça, le grand frisson...

J'avais eu mon premier rapport sexuel à quinze ans, après avoir embrassé plusieurs adolescents lors de soirées entre copains, sans que ce ne soit bien sérieux. Complètement bourrée, cela allait sans dire. Et ça n'avait rien de mémorable.

Ma première fois s'était bien déroulée : un garçon tendre. La rupture de mon hymen avait été relativement plaisante, mais notre relation n'avait pas duré. Il avait dû déménager à l'autre bout de la France. J'avais ensuite enchaîné les histoires courtes - un mois, six mois, trois mois...

OJOS OSCUROS Noir DésirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant