C'était le grand jour.
Le 2 juillet.
Une journée libératrice.
Comme un bouton de rose prêt à éclore.
J'avais passé la matinée à vider le contenu de mon estomac, d'ores et déjà anéantie par cette journée infernale.
À huit heures pétantes, nous nous trouvions, Olivia et moi, devant le commissariat de police qui se trouvait à quelques pas de chez moi.
Lundi.
Un bon jour, en tout début de semaine, pour dénoncer un pervers dévoyé. Un rustre. Un primaire de bas étage. On m'avait fait un arrêt de travail à l'hôpital le samedi précédent, ce qui m'excusait jusqu'à la fin de l'année scolaire.
Jamais je n'y retournerai.
Ainsi, après avoir profondément inspiré, je tirai sur la lourde porte vitrée, et nous entrâmes dans le commissariat. La décoration était minimaliste : seuls deux tableaux en noir et blanc étaient accrochés au mur. Les sièges disposés dans un coin et voués à être utilisés par les différents visiteurs attendant d'être pris en charge présentaient un tissu bleu défraîchi qui me donnait la nausée.
Encore ces relents...
Vite que ça cesse.
J'arrivais à un point de non-retour.
J'étais trop stressée pour affronter cette situation seule. Mais nous étions seules, et je n'allais pas tarder à être sollicitée, que je le veuille ou non. Que j'y sois préparée ou non.
Alors, j'agrippai la main d'Olivia, et nous nous avançâmes.
— Heu... Bonj... Bonjour... Murmurai-je, comme si je ne souhaitais pas que les murs eux-mêmes n'entendent mes paroles.
Ma voix résonna dans la pièce. C'était comme se retrouver dans un hôpital : les sons étaient décuplés.
J'aurais préféré un hôpital...
— Bonjour Mesdames ! Me répondit un jeune homme à l'accueil en nous adressant un léger sourire amical.
Il semblait avoir environ mon âge. Ses cheveux étaient bruns et ses yeux clairs. Son visage rondelet indiquait une personne humble et simple.
— Que puis-je faire pour vous ? Nous demanda-t-il.
— C'est... Pour moi... Osai-je.
— Très bien. Quelle est votre demande, Madame ?
Bordel.
— Je... Heu...
Mes jambes commencèrent à trembler : je ne parvenais plus à tenir sur mes pieds et agrippai le bras de mon amie. La peur me gagnait. La chair de poule envahit tous les membres de mon corps.
Pffffff...
1... 2... 3...
Allez, encore.
1... 2... 3...
Les nausées reprirent.
Aucun son ne sortait de ma bouche, mise à part ma respiration bruyante et saccadée. Olivia entoura mes épaules de ses bras fins, et s'adressa à moi en me parlant directement dans le creux de l'oreille :
— Ma chérie... Tu es forte. Tu vas y arriver, d'accord ? Il faut faire tomber ce pervers. Il faut le calmer. D'accord ?
J'étais tétanisée. Aucun mot ne daignait sortir. Alors mon amie reprit son discours, cette fois en me maintenant le visage :
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OJOS OSCUROS Noir Désir
RomansaHISTOIRE CORRIGÉE!!! "Le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder." Julia Meyer, fraîchement diplômée, débarque dans un établissement de banlieue pour y enseigner le français. Fuyant une vie de famille envahissante, elle décide de...