OJOS OSCUROS Noir Désir

CHAPITRE 18 - Un grand coeur

Je brossai une dernière fois mes cheveux en écoutant un titre de Shawn Mendes.

Quelle journée éreintante !

Il fallait que je passe une bonne soirée et que je me change les idées, histoire de compenser.

J'avais invité Nicolas à dîner ce soir-là. J'avais été désagréable ces derniers temps, et je devais me faire pardonner. Un bon moyen de penser à autre chose qu'à ma défaite face à ma potentielle démission et à ma nouvelle mission de prof particulière.

Je saisis ma trousse à maquillage sur l'étagère à ma droite, puis en sortis mon fond de teint, ainsi qu'un pinceau rond touffu. Je prélevai une noisette de produit puis l'appliquai sur ma peau avec des gestes précis.

Que c'est agréable de prendre soin de soi et de passer par la mise en beauté !

Une fois le fond de teint correctement appliqué et estompé, je le recouvrai d'une fine couche de poudre libre. Enfin, j'appliquai sur les lèvres un rose pailleté légèrement translucide, pour me donner des airs de jeune fille. Ce gloss me rappelait mon adolescence : mes premiers pas dans l'engrenage de la mode.

Une fois prête, j'admirai mon reflet dans le miroir éclairé d'une lumière blanche. J'étais radieuse. Visiblement épuisée, mais radieuse.

Mon teint avait repris des couleurs, et mes yeux pétillaient. Mes lèvres semblaient plus pulpeuses grâce à la fine couche brillante de mon gloss, et mes longs cheveux blonds encadraient mon visage de leurs vagues tumultueuses.

J'étais belle.

Et je ne me l'étais plus dit depuis longtemps.

TOC

TOC

TOC

Je me précipitai vers la porte d'entrée pour ouvrir à mon invité tant attendu et pour lequel je m'étais longuement apprêtée, et ce fut un Nicolas fort séduisant que je découvris. Il était vêtu d'une chemise gris clair en satin, et d'un jean noir. Ses cheveux étaient plaqués avec du gel, et l'odeur boisée qui se dégageait de son cou et du haut de son torse était renversante. Son sourire était éclatant.

— Bonsoir, gente dame, me lança-t-il en riant doucement.

— Bonsoir, gentilhomme !

On se la fait à la Figaro ?

Très bien, allons-y.

— Comment vous portez-vous, ma chère ? Me demanda-t-il, avant de s'abaisser pour porter ma main à ses lèvres et d'y déposer un doux baiser qui me donna des frissons dans tout le dos.

— Rudement bien. Et vous même, mon cher ami ? Lui répondis-je d'une voix bien trop aristocratique pour être vraie.

— Je me porte à merveille ! Madame voudrait-elle me laisser entrer ?

Je me décalai vers la gauche afin de le laisser entrer. Nicolas était mon réconfort. Dès l'instant ou je l'avais aperçu, il avait provoqué une lumière éblouissante au plus profond de mon être.

C'était lui.

Lui, l'homme qu'il me fallait.

Un homme gentil, drôle, attentionné, possédant toutes les qualités requises pour me faire vivre une vie remplie de bonheur et me faire cueillir un bout de Paradis à chaque instant passé à ses côtés.

Il posa sa veste sur le canapé, puis se tourna vers moi. Il fit de grands gestes.

— Écoute, j'ai des tas de choses à te raconter Julia ! Il m'en est arrivé une bonne tout à l'heure avec ma classe de Première ! Même plusieurs, à vrai dire...