Grâce à Olivia, j'avais appris une chose.
Ou plutôt, je l'avais compris.
Lorsqu'elle avait découvert le pot-aux-roses, elle avait insisté sur le fait qu'Alejandro n'était qu'un adolescent.
Et oui, c'était le cas.
À aucun moment elle ne m'avait posé de questions sur ce que je ressentais, moi.
Et qu'est-ce que je ressens, moi ?
Une douce ivresse.
L'âme oppressée.
Un tourment extrême.
Jour après jour, une seule pensée m'assiégeait : lui. Je ne revoyais que les tremblements lorsqu'il prenait ma main, et la chaleur qui m'envahissait lorsqu'il posait ses lèvres sur les miennes.
Je ne voyais que la fusion de nos âmes lorsqu'il me faisait l'amour. Je jouissais et je souffrais tour à tour. J'étais emprisonnée dans mon propre corps, un corps qui ne demandait qu'à être près de lui.
Et par-dessus tout, c'était un sentiment qui ne pouvait être exprimé par aucun mot. Aucune parole ne semblait l'exprimer pleinement.
Et pourtant... Je devais essayer.
J'avais la tête sous l'eau, dans la profondeur des abysses, et si je ne réagissais pas, j'allais bientôt me noyer.
J'avais transmis un message. Un seul message, dans lequel je suppliais Alejandro de me rejoindre chez moi le samedi 10 juin. Pour tenter de le lui expliquer.
***
Nous étions vendredi.
Le vendredi 9 juin.
Mon esprit était au point mort. Je fouillais dans ma tête afin de trouver les bons moments.
Comment repousser une véhémence si ardente ?
Comment expliquer à celui que l'on veut sentir contre soi que l'on veut qu'il sorte de notre vie ?
Impossible.
Impossible pour l'instant.
J'avais encore quelques heures pour y réfléchir. Et pour lors, j'étais allongée dans mon lit, attendant que le soleil se couche pour me laisser engloutir par l'obscurité. Or, autre chose occupait toujours mes pensées.
Ma gorge était en feu après la semaine torride que j'avais passée aux côtés du jeune homme que je pouvais dès à présent qualifier d'amant.
Il m'avait rejoint à maintes reprises : dans mon appartement, à la sortie des cours, dans ma voiture, et même dans ma salle de classe. Il labourait mon corps sans relâche, comme si sa soif ne se calmait jamais, et comme si le brasier en moi ne voulait pas s'étouffer.
Et le pire dans tout cela, c'était que toutes les conséquences liées à notre liaison ne nous traversaient pas l'esprit une seconde. C'était comme si nous étions plongés dans une douce euphorie cachée aux yeux de tous, et qui pourtant menaçait d'être révélée au monde d'un instant à l'autre.
Le goût du risque.
Alors, voyant que le ciel se couvrait de son voile sombre, je tournai sur la droite. Je soufflai lentement et profondément pour tenter d'apaiser mon âme et réchauffer mon cœur endolori.
TOC
TOC
TOC
Au fond de moi, je priais pour que ce soit Olivia. J'avais besoin d'elle. Je savais que je ne parviendrais pas à résoudre mes problèmes, toute seule. Alors je descendis les escaliers et allai ouvrir la porte.
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OJOS OSCUROS Noir Désir
Storie d'amoreHISTOIRE CORRIGÉE!!! "Le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder." Julia Meyer, fraîchement diplômée, débarque dans un établissement de banlieue pour y enseigner le français. Fuyant une vie de famille envahissante, elle décide de...