CHAPITRE 66 - Effondrement

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Le lendemain matin, je n'avais pas eu besoin de réveil.

Je n'avais pas fermé l'œil.

Julia l'insomniaque, au rapport !

Olivia avait eu la bonté de rester auprès de moi. Elle était là seule à qui j'avais eu envie de tout raconter.

Évidemment, ça n'avait pas été facile.

Même si nous nous étions réconciliées, j'avais eu du mal à trouver les bons mots pour exprimer ce que je ressentais après mon expérience de la veille, ainsi que celle de l'hôpital. Nous avions discuté toute la nuit, en profitant parfois de changer de sujet pour rire un peu.

J'en avais besoin.

C'était là que je sentais qu'Olivia était une amie sincère : malgré tout ce que j'avais pu lui cacher et toutes nos rancunes, elle était là pour moi.

***

Nous étions dimanche.

Et c'était loin d'être une journée banale.

En temps normal, j'aurais été seule dans mon appartement à boire un bon café pour me réveiller pleinement, puis je me serais allongée sur le canapé et aurais passé la journée sur Netflix à mater des films idiots pour me sortir la tête des cours.

Tout avait changé : j'étais dans mon lit, aux côtés de mon amie qui me tenait dans ses bras, avec un fond de musique de variété française.

Ce dimanche-là, j'avais décidé de dire à Olivia tout ce que j'avais sur le cœur : mes sentiments, mes émotions, et toutes les décisions que j'allais bientôt prendre dans ma vie.

J'étais une adulte, je devais garder la tête sur les épaules et faire les choix qui me rendraient le plus heureuse. Cela m'avait valu plusieurs accrochages avec ma meilleure amie, qui parfois, avait eu du mal à encaisser mes choix.

Mais chaque épreuve nous faisait sortir plus fortes, et la seule phrase censée qui me restait en tête était la suivante : Si tu es heureuse comme ça, je le suis aussi.

C'était ça, l'amitié.

Puis, aux alentours de quatorze heures, toujours affalée dans mon lit aux côtés d'Olivia, je me décidai enfin à régler le premier problème qui se présentait à moi :

— Olivia, j'ai un truc à faire en urgence cette après-midi, l'informai-je.

— Comme quoi ? Tu veux que je parte ? Me proposa-t-elle.

— Non, non. Pas du tout. En fait, je...

Je pris quelques minutes pour reprendre mes esprits. La concentration était devenue ma bête noire.

— Je... Je vais laisser un message vocal à Nicolas.

— Ah... Murmura-t-elle en baissant les yeux. Donc tu vas le faire...

— Oui.

— Pour lui dire quoi, exactement ? Osa-t-elle demander.

— Tout.

Elle se redressa dans le lit et cala son oreiller droit contre la tête de lit.

— Comment ça, « tout » ?!

— T'as bien entendu.

— Tu comptes TOUT lui avouer ?

— Quasiment tout.

— C'est bien ce que je me disais. Bon...

— Je n'ai pas vraiment le choix, Oli'. Je suis prise dans un engrenage, et... Non. Je dois lui dire. Mais... Je risquerais de trop le faire souffrir si je n'omettais aucun détail.

OJOS OSCUROS Noir DésirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant