CHAPITRE 52 - Tu es ma drogue

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Le mois de mai était passé à grande vitesse.

Alejandro et moi continuions de vivre notre histoire dans le plus grand des secrets.

Si je devais résumer nos entrevues, je le ferais ainsi : j'avais la chatte en compote. Alejandro me prenait debout, assise, couchée, sur le lit, sur le canapé, sur l'évier... Partout.

Nous nous dévorions.

Nous étions des passionnés.

Ça commence à coûter cher en capotes !

Pendant tout ce temps, j'avais tout fait pour éviter Nicolas, pour éviter de me retrouver encore une fois dans une situation inconvenante. Je ne le croisais que rapidement entre deux cours, évitant à tout prix de venir boire un coup en salle des professeurs, et préférant rester chez moi pour le déjeuner.

Ce matin-là, je m'étais levée du pied gauche.

Je savais, tout au fond de moi, que quelque chose n'allait pas. Dès mon arrivée dans l'établissement, je sentais une aura négative planer sur moi. Mais je décidai de ne pas m'y soustraire.

En arrivant au deuxième étage, je tombai sur Alejandro. Son sac posé au sol, il était accroupi, le dos écrasé contre le mur. Au moment où j'arrivai, il tourna la tête vers moi, comme s'il avait senti mon odeur avant même que je n'arrive près de lui.

Je traversai alors le couloir, et au moment où je passai près de lui, il glissa furtivement sa main dans la mienne. Je ne laissai transparaitre aucune émotion pour ne pas éveiller les soupçons de ses camarades de classe.

Mes yeux roulaient dans leurs orbites pour épier chacun des angles autour, afin de m'assurer que personne n'avait vu ce qu'il venait de se produire.

Si jamais cela arrivait un jour, les adolescents ne se gêneraient pas pour faire des commérages. Finalement, ce lycée était rempli de personnalités aussi étranges que ma mère. Ils sauteraient certainement sur l'occasion, incapables de gérer leur propre existence et préférant s'occuper de la nôtre.

En même temps...

On peut pas dire que tu sois irréprochable.

— Señorita Meyerrr ? M'interpella-t-on.

Je me retournai. Alejandro s'était redressé et fit quelques pas vers moi.

Non...

Ne fais rien que tu pourrais regretter !

— Oui, Alejandro ? Tentai-je avec le plus grand des détachements - du moins visiblement.

— J'ai fait l'exerrrcice, je vous le rrrends...

Il me tendit une feuille blanche pliée en deux, que j'attrapai rapidement. Je décidai de jouer le jeu. Tous les regards étaient braqués sur nous.

— Merci Alejandro... Rhm...

J'attrapai le papier, et entrai en contact furtif avec ses doigts. La sensation procurée éveilla tous mes sens.

— Je... Rhm. Je lirai ça ce soir.

— Bueno. Que tengas un buen día.

— À toi aussi...

Il tourna les talons bien trop rapidement et rejoignit sa classe, qui entrait dans la salle de leur professeur d'espagnol.

***

Un peu plus tard dans la journée, je décidai de prendre une pause et de me rendre dans la cour de récréation pour prendre l'air. J'en avais besoin. Plus le temps passait, plus j'étouffais dans cet établissement.

OJOS OSCUROS Noir DésirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant