Nous étions début juillet.
L'année scolaire avait pris fin.
Il est temps, ma vieille...
Je regardai attentivement mon appartement vide. La pièce semblait bien plus grande maintenant. Plus de canapé, plus de table, plus de micro-onde... Rien. Juste le vide.
— Adieu cher appartement, ce fut un plaisir ! Lançai-je avant de fermer la porte d'entrée.
Une fois que j'eus tourné la clé deux fois, je me sentis soulagée. Je soufflai profondément. Et une fois dehors, je humai l'air frais.
Je soulevai tant bien que mal mon immense valise rouge, et je la déposai dans le coffre de ma voiture.
Ouf !
C'était pas une mince affaire...
Je refermai le coffre lentement, comme si au fond de moi, je ne voulais pas partir. C'était peut-être vrai.
Les souvenirs fusaient dans ma tête : tout ce que j'avais vécu cette année-là, tous ces moments plus ou moins heureux mais qui avaient laissé une marque dans mon cœur...
Non, Julia...
Ne rebrousse pas chemin.
Il le faut.
Je soupirai, en jetant un dernier coup d'œil à mon appartement, vu de l'extérieur. Les fenêtres délabrées de l'immeuble me confortaient dans mon idée de déguerpir de cet endroit. Et en même temps, entre les quatre murs de cet appartement qui avait été le mien durant une année entière, s'étaient produit des choses si intenses, si puissantes que je savais que j'allais avoir du mal à passer à autre chose. J'avais l'impression que mon cœur se déchirait entre deux mondes : le cœur et la raison.
Et pour une fois dans ma vie, j'avais décidé de faire appel à la raison.
Olivia arriva dans mon dos. J'entendis ses pas et les reconnus d'emblée. Je me retournai et lui fis face. Elle était avec Victor.
— Ma chérie... Me lança-t-elle doucement.
— Olivia... Sanglotai-je en sautant dans ses bras. Tu vas tellement me manquer...
— On se reverra, ma puce ! Tu reviendras passer du temps à la maison, hein ?
Elle me le fit promettre. Après tout, je le lui devais bien : c'était Olivia qui m'avait trouvé cet appartement, Olivia qui m'avait poussée à quitter mes parents pour la rejoindre ici et me défaire de leur emprise. Olivia qui m'avait permis de vivre tant de belles années à ses côtés malgré la distance qui nous avait séparées jusqu'ici.
Alors, après quelques secondes d'hésitation, je décidai de m'ouvrir à elle :
— Je t'aime, Oli'... Tu le sais, ça ?
— Oh... Je t'aime aussi ma chérie... Tellement ! Répliqua-t-elle en me serrant toujours plus fort dans ses bras fins.
Les larmes coulaient à flots.
— Tu viens quand tu veux, tu le sais, me lança Victor d'une voix grave.
Pour une fois, il met sa personnalité d'enculé de côté, lui.
— Merci, Vic' !
J'étais si reconnaissante de tout ce que ces deux-là avaient pu faire pour moi par le passé. Tellement reconnaissante.
— Viens-là, envoyai-je à Victor.
Il me serra un long moment dans ses bras. Je chuchotai à son oreille.
VOUS LISEZ
OJOS OSCUROS Noir Désir
RomanceHISTOIRE CORRIGÉE!!! "Le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder." Julia Meyer, fraîchement diplômée, débarque dans un établissement de banlieue pour y enseigner le français. Fuyant une vie de famille envahissante, elle décide de...