CHAPITRE 22 - Irrésistible comme le Diable

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Les évènements de la veille avaient perturbé le reste de ma nuit.

J'étais restée dans le salon, sur mon canapé, à admirer les moulures irrégulières de mon plafond jaunâtre. Comment avais-je pu ne serait-ce qu'envisager un scénario pareil ?

Décidément, quelque chose ne tournait pas rond chez moi. Non mais vraiment, avoir l'image d'un de mes élèves pendant que je faisais l'amour avec Nicolas ?

J'avais pourtant tout ce que je désirais : un métier stable – du moins en partie -, un appartement à la fois étriqué et convenable, de la nourriture à foison, et surtout, j'avais trouvé la perle rare.

Un homme sur lequel je pouvais réellement compter. Un homme gentil, attentionné, drôle... Il avait tout du prince charmant. En plus de cela, il faisait de nombreux efforts pour me satisfaire sexuellement et laisser libre court à mes pulsions passablement perverses, il fallait bien se l'avouer.

Mais non.

Il fallait que je fasse tout foirer, tout.

Encore une fois.

Et pour cette finale de La Reine des Foireuses, j'ai nommé : Julia Meyer !

Note à moi-même : arrêter de merder.

Ce matin-là, je n'avais pas eu besoin de frapper mon pauvre réveil : je n'avais pas daigné fermer l'œil – ni même les deux. L'idée même de retourner au lycée me donnait des crampes d'estomac. Je redoutais terriblement de croiser Alejandro dans les couloirs ou dans ma salle de classe. Rien qu'à y penser, ma gorge me serrait. Jamais je n'avais ressenti une telle angoisse au plus profond de mon être.

J'anticipais déjà son regard sur moi : ce regard qui me transperçait de part en part et qui me faisait me sentir complètement à sa merci. Malgré tout, je décidai de me rendre sur mon lieu de travail : payer mon loyer était ma priorité - c'aurait été trop humiliant de demander de l'argent à mes crétins de parents. Depuis Noël, je n'avais d'ailleurs eu aucune nouvelle, et je ne m'en portais que mieux.

Peut-être qu'ils sont morts ?

Non...

Noël, c'est effectivement déjà passé.

— Bonjour !

La voix de Nicolas derrière moi vint perturber mes pensées. Oh... J'en avais oublié sa présence à l'étage. Il avait dormi à poings fermés – lui, au moins.

— Salut...

— Tu n'as pas beaucoup dormi, hein... Me lança-t-il en me caressant doucement la joue comme on caresse un animal apeuré pour le rassurer.

— Pas vraiment.

— Tu vas bien ? Osa-t-il me demander, inquiet.

— Autant que possible.

Si je vais bien ?

Hier soir, j'ai imaginé un de mes élèves au-dessus de moi en train de me baiser.

En somme, j'ai envie de crever !

Je me servais un chocolat chaud, tandis que Nicolas se dirigeait vers la machine à café. Il portait un simple caleçon noir. Il était vraiment beau, et son corps était bien sculpté. Je baissai les yeux en direction de son pénis et mes pensées commencèrent à vagabonder.

Finalement, la parenthèse de la veille pouvait vite se refermer : j'avais devant moi un homme viril, musclé, et prêt à me satisfaire.

Pourquoi ne pas en profiter ?

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