CHAPITRE 62 - Psychologue en herbe

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Je savais bien qu'Alejandro n'allait plus étudier au Lycée Greyvald l'année suivante, puisque Monsieur Giordano avait acté son exclusion. Nous avions reçu un mail ce jour-là.

Cependant, je ne me voyais pas revenir enseigner dans cet établissement après tout ce qu'il s'y était produit.

Entre les coucheries avec un élève, les rumeurs d'allumeuse et le harcèlement du proviseur...

Un super début de carrière !

C'était bientôt la fin de l'année.

Les épreuves du baccalauréat avaient lieu cette semaine, mais j'avais été dispensée. On m'avait accordé deux jours de repos. Je devais simplement me tenir disponible en cas d'absence d'un ou d'une de mes collègues.

C'est de bonne guerre.

Je profitais de ces quelques jours pour me ressourcer – du moins, autant que je le pouvais – et m'éloigner de toute source d'angoisse.

TOC TOC TOC

— Bon... C'était visiblement sans compter sur l'irruption inopinée d'un crétin chez moi !!!! M'énervai-je.

Mais...

Qui ça peut être ?!

Là, maintenant ?!

J'attrapai mon téléphone, qui indiquait 18h47.

— On n'a pas idée de déranger les gens si tard, quoi... Me plaignis-je.

TOC

TOC

TOC

Bordel, mais oh !

— OUI ?! Répondis-je du canapé, en espérant que l'inconnu m'entende.

— Julia ?

— Bah oui heu... QUI D'AUTRE ! L'agressai-je.

— C'est Victor ! Répondit une voix grave derrière la porte d'entrée.

Qu'est-ce qu'il fiche ici, lui ?!

Oh putain !

J'suis dans la merde jusqu'au cou !

Qu'est-ce qu'Olivia lui a balancé ?!

J'vais la tuer !

Je levai enfin mes fesses de mon canapé et regardai par le judas : yeux argentés, calvitie de moine cistercien, front interminable... Oui, c'était bien lui. Je déverrouillai la porte et le laissai entrer.

— Salut, Julia, me salua-t-il sèchement.

— Heu... Salut... Qu'est-ce que tu fais ici ? T'es pas censée rentrer à cette heure-ci ?

— J'suis censé être avec un pote au bar, juste en face, répliqua-t-il.

— Bon.

Ils se mentent comme ils respirent, ces deux-là.

Je lui tournai le dos pour aller chercher le sweat accroché sur une des chaises autour de la table de la cuisine. Pendant ce temps, Victor s'assit confortablement au centre de mon canapé.

— Te gêne pas.

— Off... Plains-toi donc. Tu vas pas être déçue de ma visite.

— T'en es convaincu ? Le provoquai-je.

— Ouais. Écoute Julia. J'vais pas passer par quatre chemins. Je sais que c'est tendu entre Olivia et toi.

— Tu crois pas si bien dire, confirmai-je.

OJOS OSCUROS Noir DésirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant