CHAPITRE 31 - Douce offense

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Une fois chez moi, je m'empressai de poser mon sac à l'entrée, retirai mes talons hauts, puis m'affalai sur mon canapé. J'expirai.

— Aie aie aie... Sacrée Olivia.

Olivia et ses idées lumineuses.

Je repensais à notre conversation de ce midi. Elle s'était montrée très à l'écoute, mais pas de bons conseils. J'étais loin d'être comme elle : j'aimais le sexe, oui, mais pas au point de passer ma vie à me masturber afin d'assouvir mes plus basses envies.

Et puis c'aurait été trop étrange que de me toucher en pensant volontairement à Alejandro.

Non.

Non, je ne pouvais pas.

Je me levai et allai me servir un grand verre de sirop à la menthe glaciale.

Ça, ça va te rafraîchir les idées !

Je le bus d'une seule gorgée, si rapidement et si goulument que ma gorge fut submergée par ce liquide verdâtre, et je manquai de m'étouffer.

Ça t'apprendra, goulue !

Soudain, mon téléphone vibra dans ma poche arrière. Je le sortis et pus lire un message d'Olivia :

"Profite, ma belle ! Olivia."

 Note à moi-même : changer ILLICO PRESTO de meilleure amie.

Je soupirai.

Je me rendis dans la salle de bain pour prendre une douche rafraîchissante, tant la chaleur de mon corps m'était insupportable. J'admirai un instant mon reflet dans le miroir, mes longs cheveux blonds quelque peu ébouriffés après cette longue journée, et mes cernes bleutées.

Je pris encore une fois mon téléphone en main pour programmer une playlist aléatoire et le connecta à mon enceinte, puis je le posai sur le meuble à côté de la douche.

Je retirai ensuite mes vêtements assez rapidement, puis entrai dans la douche, et fis couler l'eau pure sur mon visage. Je levai la tête vers le ciel et poussai un long soupir d'une profonde exaltante.

Quelle journée...

Je repensais à la conversation avec Olivia.

Non...

Non, si je me laissais aller et que j'osais me fondre dans mes songes indécents, je n'en ressortirais peut-être pas indemne. Il valait mieux laisser du temps au temps. Laisser à mon cerveau le temps d'assimiler les informations...

Beaucoup de femmes qui auraient subi cette envie auraient eu peur des conséquences. Moi non.

En réalité, je considérais Alejandro comme un goujat. Un goujat qui ne valait pas mieux que Giordano Le Pervers Notoire. Oui, il m'avait sauvée des griffes de Yanis, à un moment où personne ne comptait m'aider.

Mais pourquoi ?

Pour quelle récompense ?

À la suite de cet évènement, il avait continué à me chercher. Encore et encore. Comme s'il souhaitait me faire craquer.

Je ne craquerai pas, Moreno !

Jamais !

Je m'en fais la promesse !

Je pensai à Nicolas... Après tout, il était le seul homme à ne jamais m'avoir laissé tomber cette année, malgré toutes les épreuves que j'avais dû subir. Il était toujours resté à mes côtés, quitte à en perdre la face.

OJOS OSCUROS Noir DésirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant