CHAPITRE 48 - Loin des yeux

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Les vacances d'avril avaient bien été entamées.

Durant les premiers jours, j'avais décidé de prendre du temps pour moi, de m'éloigner de mon monde environnant, et de profiter de moi. J'étais passée par les cases shopping, bar, et chill & chips.

En somme, je m'étais éloignée de tout ce qui posait problème dans ma vie. Un soir, j'avais même décidé de tester la résistance de mon cœur et de regarder un film d'horreur, seule dans la pénombre. J'avais opté pour In the Dark, qui résumait plutôt bien la situation.

Je m'étais enroulée dans un plaid, confortablement installée dans mon canapé, et protégée par mes différentes peluches d'enfance que je gardais précieusement comme trophées.

Provoquer l'adrénaline m'aidait à penser à autre chose et m'empêchait de me morfondre car, même si j'avais des choses à régler dans ma vie, je ne pouvais pas me laisser abattre.

Contre toute attente, j'avais reçu, durant la première semaine, ce pauvre Nicolas. La soirée s'était plutôt bien déroulée, si on oubliait de mentionner notre partie de jambes en l'air et mes pensées qui vagabondaient vers Alejandro.

En réalité, jamais je n'arrivais à me le sortir de la tête. Chaque matin, dès le réveil, la première image qui me venait à l'esprit était son doux visage, son regard de braise et son corps sculptural.

Chaque soir, dès lors que je fermais les yeux, je le revoyais contre moi, et je pouvais encore sentir son membre me prendre.

Espèce de lâche, tu ne vaux pas mieux que lui...

Je n'avais toujours rien dit à Nicolas : ni les deux hommes que j'avais rencontrés au Milanais, ni toute cette histoire avec Alejandro. J'étais prise au piège dans une machine infernale qui ne cessait de me faire revenir au même point : l'impuissance.

Pendant ces deux longues semaines, Alejandro avait tenté maintes et maintes fois de me contacter par le biais des réseaux sociaux. Mais... Je n'avais jamais pu lui répondre.

La raison qui vivait en moi mourrait d'envie de tout dévoiler pour stopper cet engrenage, mais au moment où je tentais une approche, plus aucun mot ne parvenait à se faire entendre. C'était comme si je devenais muette, ouvrant grand la bouche sans pouvoir parler. Cette situation me tuait.

Les voiles du passé se dressaient sur mes paupières dès lors que je fermais les yeux. Et la liste était longue : je revoyais les deux hommes du Milanais qui m'avait mis le grappin dessus, les avances d'Alejandro que je ne savais pas repousser, puis notre première fois...

Surtout notre première fois.

Oh...

Rien qu'à y repenser, même si je savais qu'au fond c'était une grossière erreur, mon sexe s'humidifiait.

Rien qu'à y repenser, j'avais une folle envie de saisir les différents objets se trouvant dans ma table de chevet pour exprimer toutes ces envies refoulées.

Rien qu'à y repenser, je jouissais intérieurement.

Rien qu'à y repenser, j'avais envie de parcourir les routes pour le retrouver et le baiser devant le monde entier.

Mais je ne pouvais en parler à personne.

Personne n'aurait pu me comprendre, car je ne me comprenais pas moi-même.

Note à moi-même : la fermer pour continuer à vivre impunément en société.

***

Alors, après avoir passé quelques jours seule et coupée du monde, j'avais profité de cet instant de faiblesse pour inviter Olivia à boire un verre au bar, afin de me changer un peu les idées. Je savais qu'elle allait déceler mes secrets les plus enfouis, mais je m'en fichais.

OJOS OSCUROS Noir DésirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant