OJOS OSCUROS Noir Désir

CHAPITRE 12 - Bonne année !

— Bon... C'est pas comme si je t'avais pas prévenue !

Olivia continuait de se lisser les cheveux tandis que nous abordions le sujet de mon repas de Noël chaotique. Ses longs cheveux noirs étaient si épais qu'il lui fallait au moins deux heures pour les rendre complètement lisses.

— N'en rajoute pas. C'est déjà assez hard comme ça, Oli'.

Oui, elle avait raison.

Depuis des années, elle pensait que le meilleur moyen de me débarrasser de l'influence nocive de mes parents - et de ma famille plus généralement - était de les envoyer bouler une fois pour toute.

J'aurais dû suivre ses conseils. Mais j'en étais incapable.

Sale lâche que tu es, Julia Meyer !

— Il devait vraiment être dégueulasse, ce type ! Ajouta Olivia en se souvenant de certains détails de mon récit.

­— T'as pas idée ! Me moquai-je. Il regroupait tous les critères : puant, bégayant, roux, un visage rempli de pustules, des dents écartées... Et con comme un manche à balai !

— Putain, me coupa-t-elle. Comment t'as fait pour supporter tout ça aussi longtemps ?! Trois heures, bordel !

— Je suis prof.

Nous nous mîmes à rire plus fort. Nous nous trouvions dans la grande salle de bain d'Olivia. Une salle de bain immense, de couleur beige majoritairement. Elle devait faire dans les quinze mètres carrés.

Une grande douche à l'italienne, une baignoire deux places, et un grand meuble principal avec doubles vasques.

Le bonheur absolu.

— Ces mecs... Et j'imagine qu'il ne se rendait même pas compte qu'il t'intéressait pas ! Ajouta mon amie.

— T'as bien imaginé...

— Les mâles, ça. Toujours à faire du forcing, à même pas se rendre compte qu'on préfèrerait coucher avec un phacochère plutôt qu'avec eux ! Quoi que... Ça ferait pas une grande différence pour certains !

Tu compares les hommes à des phacochères...

Et ça me plaît !

— Quand j'pense que ta mère croit encore à ta potentielle virginité... Ajouta soudain mon amie. Alors que tu baisais juste à côté de sa chambre, le week-end !

— Sa naïveté n'a pas de prix.

Tout à coup, nous entendîmes la porte claquer : Victor, le compagnon d'Olivia, venait de rentrer du travail. Il allait sûrement encore être d'une humeur de chacal - ou de phacochère. Alors, nous interrompîmes aussitôt notre conversation.

Mon amie ne prit pas la peine d'ouvrir la porte de la salle de bain, et hurla à travers le bois, de sorte qu'elle fendit mon tympan en deux au passage.

— ON EST DANS LA SALLE DE BAIN, MON COEUR !!!

— Ouais, c'est ça, l'entendis-je répondre de loin, et l'entendant fermer la porte d'entrée en la fracassant dans le cadre.

C'est qu'il a l'air toujours aussi agréable, celui-là...

— Il doit avoir passé une sale journée... Me chuchota Olivia, confiante.

— Si tu le dis.

J'étais loin d'être convaincue.

J'enfilai mes collants opaques - il fallait bien ça en ce début d'année - puis ma robe bleu foncé. Olivia avait opté pour des collants également noirs, une jupe moulante assez foncée, et un haut argenté pour donner un peu de peps à sa tenue. Elle était superbe, comme d'habitude.