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POV Charles

Le café avec Binotto, je savais qu'il ne serait pas simple, mais je n'avais pas imaginé que ce serait aussi difficile. Je suis arrivé dans le petit café, l'air tendu, une boule dans l'estomac. Et dès qu'il m'a vu, son sourire, ce sourire froid et suffisant, m'a glacé.

Il m'a invité à m'asseoir en face de lui, comme si de rien n'était, comme si tout allait bien. Mais je savais, je savais que ce n'était pas le cas. Il a commandé un café, et moi, je n'ai rien pris. Je n'avais pas faim. Pas le temps pour ça.

Puis il m'a regardé droit dans les yeux, et il a laissé échapper des mots qui m'ont transpercé.

— Charles, je crois qu'il est temps que tu comprennes une chose. Si un jour, tu oses parler de ce qu'il s'est passé... Si tu penses qu'il y a des gens qui croient en toi, ou que tu peux te sortir de ce cauchemar, tu te trompes. Parce que je te détruirai. Et je détruirai tout ce que tu as. Tout ce que tu aimes.

J'ai voulu parler, mais rien ne sortait de ma bouche. Il m'a fixé, ses yeux perçant, presque triomphants. Une part de moi voulait hurler, dénoncer, tout faire éclater. Mais je savais que je n'en avais pas la force. Et je savais qu'il savait ça aussi.

— Tu veux me menacer, Mattia ? lui ai-je lancé, ma voix tremblante malgré moi.

Il a souri, mais ce sourire n'avait rien de sympathique.

— Ce n'est pas une menace, Charles. C'est un fait. Tu veux vraiment risquer de perdre ton frère, ta carrière, tout ce que tu as ? Crois-moi, je ferai tout pour te faire payer si tu essaies un jour de te rebeller. Et je ferai souffrir ceux qui te sont chers.

Il a prononcé ces mots lentement, avec une telle froideur que ça m'a glacé le sang. J'ai eu l'impression que mon cœur cessait de battre pendant un instant. Il savait. Il savait qu'il avait ce pouvoir sur moi.

Je suis resté là, sans bouger, les yeux baissés, incapable de lui répondre. Je voulais crier, mais quelque chose dans ma poitrine m'en empêchait. Chaque fibre de mon être m'incitait à partir, à fuir ce qu'il venait de dire, à fuir cette emprise qu'il avait toujours exercée sur moi.

— Alors, sois sage, Charles, comme tu l'as toujours été. N'oublie jamais ça, murmure-t-il d'une voix basse.

Je suis parti, les jambes faibles, les larmes au bord des yeux, mais je n'ai rien laissé paraître. Une fois dehors, je me suis réfugié dans le premier coin d'ombre que j'ai trouvé, juste pour reprendre mon souffle. J'avais l'impression que ma tête allait exploser. Tout ce que j'avais cru derrière moi, tout ce que j'avais cherché à oublier, m'avait rattrapé.

Mais il y avait aussi la course. Les qualifications. Je devais y aller, me concentrer, faire comme si tout allait bien. Je suis monté dans ma voiture, essayant de me caler dans ma routine. Mais rien n'allait. J'ai pris le volant, enchaîné les virages, mais ça n'avait plus de sens. J'étais juste là, à piloter, sans vraiment ressentir quoi que ce soit.

Quand les résultats sont tombés, je n'ai même pas réagi. Dixième place. Cela ne m'a pas touché. Ni chaud ni froid. Je savais que ce n'était pas à la course que je devais penser.

Une fois l'événement terminé, je me suis retrouvé à l'hôtel, seul dans ma chambre. Je n'avais aucune envie d'être seul. Pas après tout ça.

Je n'ai pas réfléchi. J'ai pris mon téléphone et j'ai envoyé un message à Max. Pas pour lui dire ce qui venait de se passer, juste pour lui demander son numéro de chambre. J'avais besoin de le voir, de sentir sa présence, quelque part. Après tout, je l'avais évité depuis le début du week-end, je savais qu'il s'inquiétait, mais aujourd'hui... c'était différent. J'avais besoin de quelqu'un pour respirer, de sentir que je n'étais pas seul.

Max m'a répondu presque instantanément, son message plein de bienveillance et d'inquiétude. Il savait que quelque chose n'allait pas, mais il n'a pas posé de questions. Il m'a juste donné le numéro de sa chambre.

Quand je suis arrivé devant sa porte, j'ai hésité un instant. Mais je n'ai pas frappé. Je l'ai juste ouverte, comme si je savais que j'avais besoin de cette bulle de sécurité.

Je suis entré sans un mot, et avant même que Max ne puisse réagir, je me suis glissé dans ses bras. Il m'a serré contre lui sans hésitation, comme s'il savait que c'était ce dont j'avais besoin. Il n'a pas demandé de compte, il ne m'a pas forcé à parler. Il m'a juste laissé me reposer dans ses bras.

Je n'ai pas dit un mot. Je n'ai pas expliqué. Je me suis simplement calé contre lui, ma tête sur son torse, fermant les yeux, cherchant à me calmer, à retrouver un peu de paix. C'était comme si, pendant un instant, je pouvais enfin respirer, enfin être à l'abri.

Max m'a caressé les cheveux, et même si je sentais son inquiétude palpable, je n'ai pas voulu en parler. Pas encore. Il m'a laissé être. Et c'était tout ce dont j'avais besoin.

Je n'ai pas su combien de temps j'ai passé là, dans ses bras. Quelques heures peut-être. Mais je savais que je me sentais plus en sécurité qu'à n'importe quel autre moment de la journée.

Et, pour la première fois depuis longtemps, je me suis endormi.


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⏰ Dernière mise à jour : 13 hours ago ⏰

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Romeo save me ~ LestappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant