XIII - Double face

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Jules et April suivirent Clint, qui s'était installé sur un banc, encore en bon état. Le jeune noir, en boule, avait fermé les yeux.

- Le pauvre, chuchota Jules, tout doit être renversé dans sa tête, une partie renferme une entité pacifique, parfois colérique, et une autre un côté obscur.

- Et j'ai bien peur que cette dernière partie l'envahisse de plus en plus, rajouta April. S'il se fait bouffer par la noirceur, je crains que sa folie soit incurable.

Jules partagea l'anxiété de son amie. Ils s'installèrent de chaque côté de Clint et lui tapotèrent l'épaule.

- Qu'est-ce que vous foutez ? s'énerva le jeune. Je suis pas une tapette.

Jules ne sut quoi dire, mais se lança. Il désirait vraiment l'aider, sans le bousculer.

- La première fois que je t'ai vu, c'était dans le bateau. Tu m'a paru narcissique, égocentrique, hypocrite, et j'en passe. Quelques minutes plus tard, ton visage s'était morfondu, après la fuite d'Aaron. Par la suite, tu m'as sauvé la vie, je ne t'en remercierai jamais assez. Sur le bateau, je t'ai vu passer du blanc au noir, du chien au chat, de la pluie au soleil. Bref, je crois que tu m'as compris. Je t'ai vu dans mon cauchemar. Tu étais un homme sans pitié, qui voulait me tuer.

- Arrête de dire de la merde, mec. Je suis pas un taré, si c'est ce que t'insinues.

- Calme-toi, Clint, déclara April, d'une voix sereine.

- Ce que je veux te dire, reprit Jules, c'est que par fierté, tu te renfermes, et passe pour le caïd de service. Mais April, moi et ton âme, on s'en fout de ça. On veut voir le vrai Clint, celui qui a un cœur, qui pleure, qui rit, qui a envie de se battre, de comprendre qui il est vraiment. Alors, ravale ta fierté, et ne sombre pas dans la démence.

Jules ne sut plus quoi dire. April lui lâcha un clin d'œil en guise de félicitations. Une atmosphère étrange régna sur le banc. Clint paraissait troublé par les paroles de Jules, mais ne voulait pas en discuter. Il préféra partir en direction des escalators.

- Tu as tout dit, Jules, réconforta April. Laisse le cogiter à tout ça, et je te promet qu'il se confiera.

- Je l'espère.

*

Jules et April étaient partis à la recherche de quelques denrées, et de briquets – car les conserves sans feu les écœuraient. Ils avaient déposé leurs armes sur le banc, comme Clint. Jules se demanda où ce dernier était.

Ils arrivèrent dans un gigantesque hypermarché. Ravagé. Les rayons, détruits, mordaient le sol. Des tonnes de bricoles, de nourritures, de gravats s'empilaient le long du magasin. Ainsi que des cadavres. Jules et April pénètrent dans ce cimetière et décidèrent de se séparer. April partit chercher le feu, et Jules la nourriture.

Jules observa les lieux. Hormis le son de ses pas, il n'ouït rien. Le silence d'un mort. Il aperçut des pots de confiture sur sa gauche.

- Se périment le 19 août 2035.

Jules ignorait totalement la date actuelle. Il se demanda s'il se trouvait en 2035, ou bien des années plus tôt, voire plus tard.

Il ouvrit un pot et ne le soupçonna pas d'être immangeable. Il prit tout de même deux pots, avec des biscuits, des yaourts, des pâtes ainsi que trois bouteilles d'eau. Jules se souvint de ces ingrédients, comme innés en lui.

Jules repensa furtivement à son discours envers son ami. Il se demanda s'il n'avait pas été trop direct, violent dans ses propos. Le jeune homme craint qu'il se soit enfuit du centre commercial, et qu'il fasse une bêtise irréversible.

April le rejoint, avec deux briquets à la main.

- J'en ai deux autres dans mes poches, on ne sait jamais. Ils étaient cachés sous une pile de gravats, près d'un homme tenant une fille dans la main.

Jules ne l'écoutait pas, mais pensa à son ami. Il regretta ses paroles trop impulsives. Il quitta le magasin et retourna sur le banc, accompagnée d'April.

- Je sais que tu t'en veux, Jules, rassura son amie, mais tu devais le faire. Si tu ne l'avais pas fait, je m'en serai chargée. Et j'aurai dit les mêmes propos que toi.

- Je me doute, mais Clint a entendu les miens, et risque de m'en vouloir. Imagine s'il fait la même chose que dans mon rêve. Ou pire. S'il pose son arme sur sa tempe et que...

- Attend Jules, coupa April. Son arme, il ne l'avait pas posée ici, sur le banc ?

- Oh merde ! Il s'est tiré je parie !

- Il a du partir dehors ! Viens, suis-moi !

Jules et April dévalèrent les escalators et virent que l'entrée dont ils étaient entrés s'avéraient bouchée par des pierres.

- Jules, en allant à l'hypermarché, on est passé devant une autre entrée. L'entrée Sud, mais.. elle était bouchée ! En face de la fontaine se trouve un plan du complexe, et il ne renferme que deux entrées. Une Sud. Et.. Celle-là, la Nord.

- Tu veux dire que..

- Oui Jules. Clint nous a piégés. Comme des rats.

Bonjour tout le monde ! J'espère que ce chapitre vous aura plus

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Bonjour tout le monde ! J'espère que ce chapitre vous aura plus. Pour que je le sache, n'hésitez pas à me le dire ! :3

Clint s'est-il vraiment échappé ?

Jules et April vont-ils trouvés une autre issue ?

Je ne vous pose pas la question habituelle, parce que je juge qu'en fait, c'est un peu inutile, et que ça n'a pas tellement de rapport avec l'histoire. Mais si vous voulez me raconter votre vie, n'hésitez pas !

A bientôt.

Baptiste.

xxx

PS : Je vous laisse avec une photo très perturbante ! :)

REVELUM [EN REECRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant