REVELUM [EN REECRITURE]

XXIV - Le lion dort ce soir

      Jules n'en revenait pas. Il se demanda même si ses yeux ne le trompaient pas. Son prénom ainsi que ses trois triangles éternels étaient ancrés sur celui qui voulait sa mort

      « Il devait y avoir des milliers de Jules avant cette Attaque. Mais avec un tatouage comme ça... Non ce n'est pas possible ! Mais Stan avait tout à fait l'âge d'avoir un enfant ! Mais il y a eu des milliards de morts, ce n'est pas possible que moi et... Arrête de délirer mec, non, non, non ce n'est pas possible. Arrête putain ! Tu deviens comme Clint ! Ce n'est que le hasard ! Non, non, non.. »

      Jules chavirait dans la panique, jamais il n'avait ressenti autant de tumultes dans son cerveau. Une fourmilière explosait dans son esprit. Les pensées fusaient deci delà. La tourmente l'envahissait. L'anarchie régnait.

      - Stan, pose cette arme, demanda calmement Law, tout en brisant les interrogations tenaces de Jules. Tu ne peux pas nous descendre comme ça. Tu as besoin de nous.

      Stan rit de plus belle, jusqu'à que des larmes coulèrent le long de son visage. L'alcool le dévorait.

      - Tu es bien mignonne ma petite Law, mais je n'ai pas besoin de toi, tu sais. Je suis Stanislas le Grand, l'Intrépide, le Sans-Pitié. Et toi, tu es... J'en sais trop rien à vrai dire.

      Le doyen de la bande commençait à perdre les pédales. Il s'emportait de plus en plus. Clint tentait de l'imiter en faisant tournoyer son arme dans le vide, parer à tirer. Mais Il n'aurait jamais le courage d'actionner le mécanisme de mise à feu. Son regard n'était qu'une brume de nervosité.

      Law reprit son discours avec une grande assurance. Elle s'approchait de Stan, à pas de loup. Leen l'imita.

      - Stan, je sais que tu n'es pas dans ton état normal. Tu es sous l'emprise de ta liqueur. Elle te transforme. Avant, tu étais un homme brave, refoulant d'astuces et de sincérité. Malgré mon âge, tu étais un peu comme un père pour moi. Me tuer te changera définitivement. Alors, baisse ton arme, et épargne ces deux pauvres ados. Laisse-les parler avant de les balancer du haut de l'Arbre.

      Mais c'est alors que Stan appuya sur la gâchette en direction de Law. Mais par chance, celle-ci l'esquiva et fit une figure acrobatique avec son pied afin de le désarmer. Quant à Leen, elle fonça sur Clint. Prit de panique, le colosse noir lâcha son arme. Jules, April, Lawrence et Leen était sauvés.

      Law frappa Stan à la mâchoire pour l'assommer. Un filet de sang coula le long de son menton.

      - Nous voilà tranquilles, sourit Law.

      - Merci beaucoup, s'exclama Jules. Sans vous deux,  nous serons en train de tomber de votre Arbre.

      Un soulagement intense s'empara du jeune homme. Il manqua même de tomber.

      - Tu sais, j'ai encore des doutes sur vous trois, lança Leen, en regardant Clint d'un air menançant.

      - Je te comprends, affirma April. Nous sortons de nulle part, vous pensiez que vous étiez les seuls survivants.

      - Mais on va apprendre à se connaître et on verra bien qui vous êtes, renchérit Law. Il commence à se faire tard, suivez-moi, je vais vous faire visiter le camp. Par contre, toi, Clint, tu vas rester ici sous la surveillance de Leen. J'ai vraiment pas confiance en toi.

      - Tout ça parce que je suis noir, bredouilla le jeune concerné.

      Law s'improvisa guide et fut suivi par Jules et April.

      - Alors ici, il y a les jardins. Nous le cultivons à partir de graines trouvées dans l'hypermarché se trouvant dans la ville. Vous le connaissez ?

      - On y a passé quelques vacances, oui, ironisa April.

      - Tout ce que vous trouverez ici provient de cet hypermarché. Voici la cabane. On y dort, mange, joue. C'est notre maison quoi. 

      Jules se demanda comment la bâtisse pouvait-elle tenir debout. Constituée de planches et de branches, elle ressemblait à un château de cartes prêt à s'écrouler.

      - Et voici l'Arbre. Il domine tout Azzula. D'en haut, on a une vue à couper le souffle d'un Testeur.

      Puis, Law se mit à glousser.

      - Mon pauvre Stan, il paraît si calme au pied de l'Arbre. L'alcool ne lui fait vraiment pas du bien. Mais si je lui enlève, il péterait les plombs.

      - Je vois, répondit brièvement Jules.

      Le jeune homme avait complètement oublié le tatouage de Stan, ainsi que le sien. Mais il opta de ne rien dire pour l'instant, préférant en parler au chef du groupe seul à seul.

      - Et votre ami, Clint, il est souvent comme ça ?

      April se désigna pour raconter toute leur histoire, ainsi que la démence du pauvre noir. Law ne quitta pas des yeux la narratrice, intriguée par son histoire.

      - Il vous a trahis, mais ce n'est pas totalement de sa faute, je comprends. Écoutez, il passera la nuit attaché. En espérant que son bon fond refasse surface.

      Les deux adolescents acquiescèrent.

      - Le ciel est magnifique ce soir. Je vous conseille de grimper à l'échelle et de contempler la putain de vue, dit Law en pointant du doigt le haut de l'Arbre.

*

      Assis sur une légère plate-forme défiant toutes les lois de la gravité, les pieds déambulant dans le vide, Jules et April contemplaient la vue divine qui se dessinait devant eux. Un ciel aux teintes d'une orange dansait au dessus de la jungle, accompagné d'un tapis de nuages aux nuances d'une rose. Le soleil se cachait derrière-eux, bien trop modeste pour montrer sa somnolence écarlate. La ville se dressait devant eux. Elle semblait vivre, pleine de surprises.

      Aucun des deux amis n'osaient nuire à la beauté de ce tableau. Ils n'avaient encore jamais vu un tel chef-d'œuvre. Ne voulant pas détruire ce silence majestueux, Jules et April préférèrent se donner la main.

      Et de s'embrasser langoureusement.

Coucou, j'espère que votre rentrée s'est bien passée !

Je sais que beaucoup voulait que Jules et April soit ensemble. Et une histoire sans amour n'est pas une histoire !

En tout cas, j'espère que ça vous plaira. N'hésitez pas à me le faire savoir !

A bientôt.

Baptiste.

xx