XXVII - Rouge tomate

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   Jules bailla aux corneilles lorsqu'il souleva un panier en osier de tomates. Sa nuit dans la cabane avait s'avérer  tumultueuse. Le jeune homme ne cessait de penser à ce que lui avait annoncé April. Ils étaient en danger ici. Tout comme dans n'importe quel endroit sur cette planète. Sa romance naissante, la découverte de nouvelles personnes, et peut-être celle de son père. Tout le chamboulait. Les « survivants » du repas de la veille avaient décidé de rester tous ici, et de ne pas fuir de leur abri plus abrité.

   L'envie de savoir si son père se trouvait à ses côtés l'envahissait de plus en plus. Il l'attendit que ce dernier sorte de son hibernation pour pouvoir l'assaillir de questions. Pour tuer le temps, il opta pour le jardinage. Jules sentit son dos se décomposer quand il se baissait : le confort de son lit se résumait à deux branches de bois supportant un semblant de matelas.

   Le jeune homme repensa également à l'aube de son idylle avec April. Il ne connaissait pas l'amour, depuis son premier réveil. Jules n'était même pas certain que cela soit de l'amour. Mais plutôt un relâchement dû à un paysage paradisiaque. En tout cas, il se sentait bien dans les bras de son amie.

   Tandis que Jules prit une bêche pour relever la terre afin d'y mettre des plants de tomates, un claquement de porte jaillit. Le jeune homme aperçut un homme âgé d'une quarantaines d'années, musclé de la tête aux pieds. Le Soleil l'illuminait tel un héros. Un sourire attrayant l'habitait.

« Je vois que Stan s'est requinqué », jugea Jules, éblouit par la lumière de jour.

   Mais une certaine vague d'appréhension l'envahit. Jules doutait que l'homme soit encore ivre et âpre, mais il n'avait pas oublié ce que Stan comptait lui faire. L'éliminer. Alors, il s'aventura doucement, toujours accompagné de sa bêche, en direction du doyen de la bande.

   - Euh.. Salut, Stan, tenta-t-il.

   Il ne se voyait pas l'accoster comme un vieil ami.

   - Bonjour. Jules, je suppose. Law m'a tout raconté tout à l'heure, l'alcool me fait délirer et me fait tout oublier. Qu'est-ce que je peux être.. stupide des fois !

   Puis, Stan se plongea dans un long ricanement. Jules lâcha un souffle de soulagement.

   - Je suis heureux de te connaître, mon petit, dit-il en tapant amicalement sur le dos de son interlocuteur.

   Jules recula, craintif, puis se laissa faire.

   - Je ne pense pas que tu sois de Revival, mon petit. Mais c'est quand même à cause de toi et de tes petits copains que nous avons perdu notre Noah. Même s'il a joué avec le feu en vous sauvant.

    - Je suis désolé, lâcha Jules, la tête baissée.

    - Malheureusement, ça ne le fera pas revenir. Mais j'ai quand même ma petite idée. Revival risque de revenir à tout moment, mais aussi les Testeurs. Il nous suffira de se cacher dans un de leurs hélicos pour rejoindre leur base et retrouver Noah.

   - Un jeu d'enfant, quoi.

   - J'en ai parlé aux filles, et elles m'ont l'air partantes. Même ta petite amie.

    Jules vira au rouge écarlate. Il fut gêné par ce terrain de discussion des plus incommodant. Tel un enfant avec son père. Law lui avait donc tout raconté.

   - Vous nous avez sauvés, alors nous nous battrons pour votre ami. Paroles d'amnésique.

   Les deux hommes se regardèrent et tombèrent dans un puissant fou rire. Mais le sérieux s'empara de Jules.

   - Mais si les Testeurs arrivent avant Revival, on fait quoi ?

   Stan resta perplexe suite à cette question.

   - Et bien, on improvisera. On prendra la fuite, ou bien on se battra. Ce n'est pas les armes qui manquent par ici. Mais espérons pour que nous n'ayons jamais affaire à eux.

   - Croisons les doigts.

   Jules eut envie désormais de se frapper. Il avait complètement oublié de lui en parler. De leurs tatouages en commun. Il se lança, la gorge noué.

   - Stan ? dit-il avec une petite voix d'enfant qui a fait une bêtise. Je voulais te parler de quelque chose.

   - De nos tatouages ? Je voulais t'en parler aussi.

    Jules hocha la tête et laissa place à un long silence. Il crut même entendre les anges passer.

   - Et je suppose que nous avons la même hypothèse qui nous trotte dans la tête, se lança le doyen.

   - Je sais pas si le mot « peur » est le plus approprié, mais j'ai bien peur que oui.
   
     - Je n'ai aucun souvenir de mon passé, tout comme toi. Je ne connais en aucun cas leur signification. Tu connais l'effet Placebo ?

      - Euh.. Oui, vaguement, ça me rappelle de vagues souvenirs, répondit Jules, interloqué par cette question.

      - Quand un enfant dit qu'il a mal, il lui suffit d'un baiser de sa mère pour que ça aille mieux. Mais lorsque j'ai entrevu ton tatouage, j'ai de suite senti que j'étais ton père. Nous nous parlons depuis cinq minutes, mais j'ai déjà eu quelques comportements paternels. Je t'appelle mon petit, je t'ai tapoté dans le dos, et puis, je sais pas, j'ai l'impression que je dois te protéger. Cela peut paraître ridicule.

     Jules eut le sourire jusqu'aux lèvres. Stan partageait la même opinion que lui. Il se lança alors, sans aucune gêne.

     - Pas du tout, à vrai dire, je pensais à la même chose. Et j'ai ma petite idée pour notre tatouage. Chaque triangle nous représente. Toi, moi, et maman. Mais ça n'est que subjectif.

    - Mais comment savoir si nous avons un lien ou pas du tout ?

    - Je n'en sais trop rien. Des traits physiques, ou bien caractériels peuvent être identiques.

     Stan sursauta et partit comme un loup dans la cabane. Il en resortit avec un éclat de miroir dans sa main.

     - Regarde-toi dedans. La moindre ressemblance pourrait nous aider. Même si je pense que le temps sera un sérieux indice à notre avantage.

       Jules apprécia l'idée et se regarda dans le miroir. Il ne s'était jamais vraiment vu. Seul une fois dans l'eau, dans le canot. Mais l'océan ne lui donnait qu'un reflet farceur. Il y vit une personne, pas encore adulte. Une masse de cheveux bruns surplombait son visage quelque peu halé, mais aussi tacheté de saletés. Une bouche charnue laissée entrevoir des dents jaunâtres et de travers. Il esquissa un sourire loin d'être modeste lorsqu'il vit la beauté de ses yeux azurs.                                                   Exactement les mêmes que ceux de Stan.

                                                   Exactement les mêmes que ceux de Stan

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Bonjour à tous ! Voilà notre nouveau chapitre, j'espère qu'il vous plaira. Votez, commentez, appréciez et tout le tralala :3

J'avais une question pour vous. Je ne juge pas, mais est-ce que vous trouvez normal qu'autant d'histoire sur les One Direction et sur les Badboys fassent autant de vues ? Je ne critique pas du tout le travail des auteurs, mais je n'arrive pas à comprendre leur succès, surtout quand je vois 50 fautes par ligne et quand je lis "Mon voisin c harry stiles, ca y et je suis amoureuse, il fau que jaille lui parlé". Bref !

A bientôt.

Baptiste.

xx

REVELUM [EN REECRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant