XXVIII - La boîte à secrets

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   Jules ne savait quoi penser, bien qu'il soit heureux de découvrir une personne au tempérament chaleureux. Cette personne pouvait être son père, ou bien qu'un simple inconnu. Tout portait à le croire. Des traits physiques identiques, une complicité foudroyante. Et puis le jeune homme ressentait ce sentiment familial, comme s'il était lié à Stan, par les liens du cœur, du sang. Mais Jules savait pertinemment qu'il n'aurait jamais la certitude d'être son fils, qu'il voguerait dans le doute le plus complet.

   Les jours passèrent. Une certaine routine régnait dans ce camp de fortune. A chaque aube et à chaque crépuscule, Jules contemplait, du haut de l'Arbre, naître un Soleil éphémère et assistait à sa mort des plus gracieuses, tout en restant sur ses gardes, à l'affût du moindre signe ennemi.

   Dans la troupe rôdait une joie de vivre incessante, même du côté du pauvre Clint. Sa blessure à la hanche guérissait, tout comme sa folie. Il avait parvenu à entretenir un climat de confiance avec les autres. Le jeune noir participait même aux tâches quotidiennes. Leen l'épiait de près, mais une certaine complicité naissait entre ces deux-là.

   April, elle, épanouissait toujours autant Jules, férue de talents cachés, tels la cuisine. Le jeune homme sentait battre son cœur de plus en plus dès la moindre apparition d'une mèche rebelle blonde. Jules se sentait bien, ici, comme dans une famille.

                               *

   Jules rangea sa fourche contre la cabane, et y rentra afin de se reposer. Il s'installa au fond de la pièce, sur une sommaire chaise. Le jeune homme entendit les rires d'April et Law, provenant de dehors. Il esquissa un sourire espiègle. Puis Jules contempla la pièce avec rigueur et remarqua une sorte de boîte gris métallique emmitouflée dans un semblant d'étagère. En s'y approchant de plus près, il y vit une machine, comportant des boutons, avec une ouverture pour y insérer quelque chose. Jules ignorait totalement ce que cachait cet objet.

   A côté se dressaient des dizaines de bouts plastiques, étouffés par la poussière. Jules en saisit un, intrigué, souffla dessus et y vit une image d'un corps d'une femme ôtant un sourire au jeune homme. En dessous y était inscrit T.S. ainsi que la date 1989.

« Sûrement l'année de quand la photo a été prise ».

   Mais il ressentait, du bout des doigts, une sensation étrange. Comme une fente. Le jeune homme y fourra sa main et sentit un autre objet. Un objet circulaire. Jules l'extirpa et dénicha un objet fin, pareil à une feuille de papier, avec un trou au milieu. Sur ce mystérieux objet était figé des mouettes volant dans un ciel bleu, ainsi que les mêmes inscriptions qu'il y avait sur la pochette. T.S. , 1989.

   Jules fronça les sourcils et partit à la recherche de Law pour savoir à quoi cela pouvait bien servir. La fouille ne fut pas bien longue, il suffisait à Jules d'ouvrir les oreilles.

   - Law ! Tu peux venir à la cabane un instant ? Il faut que tu m'expliques un truc.

   La jeune femme haussa les épaules et abandonna son activité avec April pour pénétrer dans l'antre du mystère de Jules.

   - Euh.. Law, depuis mon premier réveil, c'est la première fois que je n'arrive pas à reconnaître un objet.                     Jules pointa du doigt l'objet en question et la jeune femme gloussa.

   - Oh ça ! C'est une chaîne Hi-Fi, fonctionnant avec des piles.

   - Tu ne m'avances pas tellement, soupira le jeune homme.

   - Désolée Jules. En fait, c'est une boîte à musique, si tu veux. Oh.. euh.. Tu sais c'est quoi la musique au moins ?

    - Pas vraiment, répondit-il, gêné.

   - Donne-moi ce que t'as dans la main, dit-elle en prenant la pochette tant mystérieuse. Laisse-toi emporter par la beauté de la musique.

   Law inséra l'objet circulaire dans l'ouverture, et un son mélodieux envahit la pièce. Jules fut émerveillé lorsqu'il entendit des bruits jaillirent de cette boîte. Il ne fallut que quelques secondes pour que le jeune homme entendisse la voix d'une jeune femme se mélanger avec les autres sons.

   I stay out too late, got nothing in my brain

   That's what people say, that's what people say

   I go on too many date, but I can't make them say

   At least that's what people say, that's what people say

   Jules se fit piéger par l'emprise de la mélodie et sentit son corps se déplacer de plus en plus, à chaque note. Ses pieds bougeaient de droite à gauche, ses bras chassaient les mouches. Par moment, le jeune homme décollait du sol, transporté par la musique, - terme qu'il venait d'apprendre. La porte de la cabane s'ouvrit et Jules aperçut April, tout aussi ébahie. La musique eut sa deuxième victime.

    But I keep cruising, can't stop, won't stop moving

   It's like I got this music in my body sayin' it's gonna be alright

   Jules et April se métamorphosèrent en deux pantins désarticulés. La musique les manipulait. Une explosion de bonheur avait forgé sa place dans la cabane. Une voix, des percussions, des clappements de main, une histoire. Jules savait qu'il aimerait toutes les musiques.

   Cause the players gonna play, play, play, play, play

   And the haters gonna hate, hate, hate, hate, hate

   Baby, I'm just gonna shake, shake, shake, shake, shake            
  
I shake it off, I shake it off

                                *

                                                                                                  Toute la troupe se trouvait réunie au bord de la table, dégustant un met à base de crudités.

   - Les gars, intervint Clint, tout en avalant un morceau de carotte. Je voulais m'excuser pour tout ce que j'ai fait. Mon égo a été trop incontrôlable, et j'ai agi comme un con.

   Jules aperçut les yeux du colosse noir luire dans son regard. Mais il savait pertinemment que son ami n'allait pas craquer.

   - Et, j'ai trouvé un groupe solidaire, unique.

    Pour ne pas éclater en sanglots, il préféra lancer une boutade résumant toute la situation, depuis le bateau.

   - Unique ? En même temps on est les seuls ! Bref, nous allons combattre Revival, ensemble, et partir à la recherche de révélations. Nous allons combattre l'Obscurité, le mal. Parce que nous sommes la Lumière. C'est pour cela que nous aussi nous avons droit à notre nom.

   Et les six personnages crièrent à l'unanimité, sans la moindre réflexion.

   Revelum.

   Revelum

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Coucou tout le monde, j'espère que ce chapitre vous aura plus, malgré le manque d'action. Promis elle revient bientôt ahah ! J'ai voulu faire une petite dédicace à ma chanteuse préférée, et en même temps enfin vous révéler la signification de Revelum.

Je vous dis à bientôt.

Baptiste.

xxx

REVELUM [EN REECRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant