Jules appuya sur la gâchette de son arme en direction de sa prison. Rien ne bougea. Il décida alors, affolé, de creuser dans le tas de gravats au point de se souiller les ongles. Le résultat resta nul. La pile était trop imposante pour être déplacée. Le jeune fut désemparé par ce qui se passait.
- Jules, dans tout bâtiment public, intervint April, si ma fraîche mémoire n'est pas trompeuse, il me semble qu'il y a des issues de secours.
La jeune fille s'avança vers le plan du centre commercial, face à la fontaine.
- Regarde Jules. Il y a une sortie en haut, à côté de la pharmacie, derrière les escalators, et dans quelques zones interdites au public.
- Occupe-toi du haut et des ces deux secteurs privés, moi je me charge du rez-de-chaussée, imposa le jeune homme.
Les deux jeunes se séparèrent et se donnèrent une heure de rendez-vous approximative. Jules se dirigea dans un premier temps derrière les escalators. Une porte se dressait là, immobile, poussiéreuse, avec une trace de sang, en forme de main, parcourant tout le long de la porte.
Après un instant de frisson, Jules hésita, puis poussa la porte. Le jeune homme eut envie de vomir face à cette scène. Il parvint à voir les moindres détails, grâce au toit vitré – brisé – du bâtiment. Un couloir sinistre s'offrait à lui. Des centaines de corps s'affalaient le long de celui-ci, les têtes décapitées, les corps parfois démembrés. Jules aperçut sous des gravats les têtes appartenant aux malheureuses victimes. Certaines explosées, d'autres ensanglantées.
Jules parvint à faire abstraction, tant bien que mal, de ce tableau macabre et s'avança le long du couloir. Il arriva devant une porte blindée et tenta de l'ouvrir. En vain. Elle était sans doute bloquée par des pierres de l'autre côté. Jules cogna la porte avec son poing, abattu.
- On va crever ici, putain !
Jules sentit des larmes dégringolaient le long de ses joues. Il en avait assez de toute cette histoire. Il enviait ces corps, qui n'avaient pas à subir toute cette tragédie. Il tira sur l'issue de secours, avec une dernière lueur d'espoir, mais la porte ne bougea même pas d'un iota. Jules renonça, et fit demi-tour, dépité.
Il alla désormais à trois autres sorties de secours. Trois scènes d'horreur s'offraient encore à lui. Identiques. Aucune porte ne s'ouvrait. Jules se sentit piéger. Il décida alors de retourner à la fontaine, et attendre alors son amie.
Le jeune homme s'installa sur la fontaine, les pieds dans de l'eau alliant le rougeâtre et la saleté. Il repensa une énième fois à Clint. Jules avait tenté de l'aider, mais celui-ci l'avait piégé. Il ne savait plus s'il devait l'aimer, le détester, ou avoir pitié de lui. Tout se confondit dans sa tête harcelé d'images floues et de questions sans réponse.
- Et si mon rêve se réalisait, d'une certaine manière. Il nous a enfermés ici, pour que l'on meure emprisonnés. Quel con !
- Qui te dit que l'on crèvera, Jules ? intervint April, venant d'achever elle aussi son travail.
- Ah t'es là... Alors tes recherches ?
- Comme les tiennes, je présume. Mais j'ai une idée, assez risquée, mais jouable. Le toit. Il est complètement pété. Si on trouve de quoi y accéder, on pourra s'évader, Jules.
- Il doit être à trente mètres de haut, April ! On ne trouvera jamais une corde de cette taille !
- On a bien combattu des Testeurs dans notre passé ! C'est pas trente mètres qui vont nous faire peur !
- Si tu le dis..
- Mais on tentera le coup demain, la nuit commence à tomber. On sera plus en sécurité dedans. On ne sait jamais.
Les deux jeunes s'installèrent à même le sol, et Jules s'endormit aussitôt.
Hey! J'espère que ce chapitre vous aura plus ! :) Et aussi que votre rentrée s'est bien passée.
Jules et April vont-ils parvenir à s'évader ? Et Clint, est-il vraiment parti ? Affaire à suivre..
A bientôt.
Baptiste.
VOUS LISEZ
REVELUM [EN REECRITURE]
AdventureAvez-vous déjà voulu être seul au monde ? C'est ce que Jules va découvrir. Non. Subir. Émergeant d'un sommeil profond, le jeune homme se trouve au beau milieu d'un bateau, accompagné de deux autres passagers, les dernières braises de l'humanité. Mai...