Jules ne put se rendormir après ce cauchemar intense. Le soleil commençait à monter à son zénith. Lorsqu'April se réveilla de son sommeil, Jules se pressa de lui raconter, en détail, son atroce rêve.
- Quel rêve, Jules ! Mais ne t'en fais pas, je suis de ton côté, et je suis certaine que Clint aussi. Nos ennemis sont les Testeurs, et peut-être Revival. Pas nous, rassura April.
- Mais mon cauchemar paraissait si vrai ! C'est la seconde fois que je rêve de Clint...
- Ton inconscient ne doit pas apprécier le personnage de Clint, et te le fait savoir par le rêve, je pense.
Jules ne répondit pas. Il préféra s'effacer un peu, et plonger ses pieds dans la fontaine. Il repensa encore et encore à son mauvais rêve et tenta de trouver une explication. En vain.
« Je suis persuadé qu'il nous cache quelque chose, je le sens. Il nous aurait pas enfermés ici, à moins que ce soit sa folie ».
Jules resta dans ses pensées alors que son amie prépara deux sacs à dos contenant des provisions, des briquets, des boissons provenant du canot ainsi qu'une corde.
- Mec, l'heure de notre seconde évasion a sonné, lança April. Met ton arme dans ton sac, et souris !
Jules se releva, mit ses baskets, prit son sac et fit un sourire débile à April.
- Tu crois qu'on va pouvoir passer par le toit ? demanda-t-il. Il est super haut !
- J'ai tout prévu, Jules. Cet hypermarché est fait pour nous. J'ai pu y trouver une échelle, et des cordes.
Les deux enfants escaladèrent un escalator et arrivèrent face à une échelle. Jules examina tout l'attirail qu'avait préparé son amie. Une échelle d'une dizaine de mètres de hauteur était posée contre un mur d'un magasin. Puis une corde était reliée du toit à l'échelle.
- Mais comment tu as pu attacher la corde sur le toit ? s'interrogea le jeune homme, d'un air perplexe.
- Notre bonne étoile, Jules. Notre bonne étoile, répéta-t-elle. Pendant que tu te la coulais douce dans la fontaine, j'ai bossé ! En haut du toit se trouve une espèce de petite cheminée, sans doute pour l'aération. Je me suis débrouillée pour faire un nœud à peu près potable. Puis, j'ai joué au cow-boy pour atteindre la cheminée avec mon lasso low-cost.
Jules l'admirait. Elle employait des termes dont il ne se souvenait, mais qui l'amusait.
« Elle est vraiment parfaite, j'ai bien de la chance.. »
- Je passerai en premier, honneur aux dames. Tu n'auras qu'à tenir l'échelle, puis je forcerai sur mes bras.
- Et qui me tiendra l'échelle, à moi ? demanda le jeune homme.
- Personne. Si elle tombe, la corde risquera d'être quasi-verticale. Et c'est là que je pourrai admirer tes pecs, pouffa-t-elle.
Jules sourit, mais n'éprouvait pas un certain enthousiasme à l'idée de jouer les singes dans le vide. Mais il ne dit rien, pour ne pas la blesser, et car surtout, il ne voyait pas d'autre moyen pour s'évader.
April se lança la première. Elle gravit tous les barreaux de l'échelle, puis s'agrippa sur la corde et avança.
- Jules, tiens moi l'échelle !
Ce-dernier agit et admira la dextérité de son amie. Elle avança comme un oiseau pourrait voler. Avec facilité. Jules ne la quitta pas des yeux, et la contempla avec merveille. Ses cheveux flottaient dans le vide. Ses mèches blondes dansaient le long de la corde, telles des danseuses de ballet. Ses jambes gambadaient dans le vide, chassant les mauvais esprits. Il ne resta plus que quelques mètres à lui parcourir. Jules lui lança quelques encouragements, mais il savait que ses paroles n'auraient aucune influence sur le parcours de son amie.
April arriva enfin sur le toit, sans aucune faiblesse.
- Tu verras, Jules, c'est un jeu d'enfant ! hurla-t-elle.
Jules fit signe du pouce qu'il allait partir. Il ne le montra pas, mais le jeune homme était effrayé. Il gravit six barreaux et regarda le paysage. Un bâtiment sans âme, avec plus de cent âmes tuées. Des gravats partout. Des corps dans tous les recoins. Un jardin tropical abattu, une fontaine presque détruite. Des escalators guidant vers le ciel. Des issues de secours sans issue. Des magasins ravagés. Un arrêt dans le temps.
Jules parvint à atteindre le sommet de l'échelle et se lança dans une épreuve intense. L'évasion. Il mit ses mains sur la corde, et se jeta dans le vide. La corde trembla, mais ne tomba pas. Jules força sur ses bras mais, au bout de quelques mètres, il sentit que l'échelle chavira. La corde se détacha de celle-ci et se balança dans tous les sens, emporta Jules dans son périple.
Il s'écrasa sur le mur, mais parvint à amortir le choc à l'aide de ses pieds. La corde fit demi-tour et se figea. Au milieu du vide, au niveau des escalators. Mais ceux-ci s'avéraient être à une dizaine de mètres de Jules. Le jeune homme était bloqué dans le vide, et le seul moyen de s'en sortir était d'escalader la corde.
- Tu peux le faire Jules ! encouragea April. Tu as, je pense, huit ou neuf mètres à parcourir. Montre-moi tes muscles un peu !
Jules lui lança un regard noir, et reprit son parcours. Après deux mètres d'ascension, Jules se trouva à bout. Ses mains se tétanisèrent, mais il ne pouvait lâcher prise. Le jeune homme serra les dents, et franchit deux autres mètres.
- Tu vois, t'y arrives ! Tu es à la moitié !
Jules appréciait beaucoup April, mais pria pour qu'elle se taise et le laisse se concentrer dans son effort.
La corde brûla les mains du jeune homme, ainsi que ses jambes, mais Jules ne renonça pas. Au contraire. Il hurla pour évacuer sa douleur, et serra la corde avec ses jambes. Il vit ses veines explosaient sur ses avant-bras. Il ne resta plus que deux mètres à franchir. Sans doute les plus rudes. Jules haleta de plus en plus. Il vit des points noirs dans sa vision, April s'effaçait de plus en plus. Plus qu'un mètre.
Jules se sentit lâcher la corde, mais quelque chose le retint. C'était April. Elle lui avait encore sauvé la vie. Jules sentit qu'elle le tira vers elle, et l'entendit huler. Le jeune homme put enfin s'allonger sur une surface solide. Jules se fit claquer par April pour ne pas qu'il s'évanouisse.
- Jules, haleta April, tu l'as fait ! Et... Pas mal tes bras !
Jules sourit, mais ne parvint pas à rire, trop épuisé.
- Regarde, continua April, regarde cette vue !
Une vision à trois cent soixante degrés s'offrait aux jeunes. D'un côté se trouvait la ville, et de l'autre une immense jungle.
Cachant peut-être des survivants.
Bonjour tout le monde ! J'espère que ça vous aura plus, encore une fois.
Au fait, avez-vous remarqué que j'ai changé la couverture du livre ? Dites-moi si vous préférez celle-là, ou bien l'ancienne. ;)
Bonne journée.
A bientôt.
Baptiste. :3
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REVELUM [EN REECRITURE]
AdventureAvez-vous déjà voulu être seul au monde ? C'est ce que Jules va découvrir. Non. Subir. Émergeant d'un sommeil profond, le jeune homme se trouve au beau milieu d'un bateau, accompagné de deux autres passagers, les dernières braises de l'humanité. Mai...